Le Bruit et la Fureur
livre de William Faulkner De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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The Sound and the Fury
Le Bruit et la Fureur | ||||||||
Première édition en anglais | ||||||||
Auteur | William Faulkner | |||||||
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Pays | États-Unis | |||||||
Genre | roman | |||||||
Version originale | ||||||||
Langue | anglais américain | |||||||
Titre | The Sound and the Fury | |||||||
Éditeur | Jonathan Cape and Harrison Smith | |||||||
Date de parution | ||||||||
Version française | ||||||||
Traducteur | Maurice-Edgar Coindreau | |||||||
Éditeur | Gallimard | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1938 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Le Bruit et la Fureur (titre original : The Sound and the Fury) est le quatrième roman de l'auteur américain William Faulkner, publié en 1929.
Il figure à la 6e place dans la liste des cent meilleurs romans de langue anglaise du XXe siècle établie par la Modern Library en 1998[1], et à la 34e place de la liste des cent livres du siècle, établie en 1999 par une consultation populaire, à partir d'une liste proposée par des journalistes du Monde et des libraires de la Fnac.
Le titre du roman est une référence à la pièce de théâtre Macbeth, de William Shakespeare (acte 5, scène 5) :
Il est possible de comprendre ce roman comme une œuvre profondément moderne. Faulkner est un légataire de Joyce et de son développement du monologue intérieur, déjà emmené en 1887 par Édouard Dujardin, auteur symboliste.[réf. nécessaire] Il s'inscrit donc dans la tradition du courant de conscience (stream of consciousness). Principalement reconnu pour ses apparences monologiques, le courant de conscience attribue une importance capitale au réseau associatif du langage. Il s'agit de laisser les pensées créer ses associations mémorielles et sensorielles afin d'accéder à un nouveau versant de la fiction. Ce courant est sans aucun doute marqué par l'arrivée de la psychanalyse moderne.[réf. nécessaire] Il privilégie un accès cognitif direct au monde ou à ce qu'on en perçoit, et il prétend restituer sans tricher la façon dont nous verbalisons, généralement en silence, les informations que nous recevons et que nous accumulons à chaque instant. Ainsi, la rêvasserie ou la divagation sont en quelque sorte rendues à leur signifiance. Le vagabondage de l'esprit est alors une façon de se dévoiler, mais aussi de se fictionnaliser. Le travail réalisé par William Faulkner vise à mettre en évidence tout ce qui échappe à la pensée et à travailler sur les digressions possibles que peut prendre le récit.
Une autre particularité du roman de Faulkner est son appartenance ancrée dans le style américain moderne. Marqués par la Guerre de Sécession, les Américains du Sud sont alors habités d'un sentiment d'aliénation de leur propre non-appartenance dans ce monde influencé par le modernisme nordique. Le chamboulement hiérarchique en cours à la suite de la défaite des sudistes américains vient modifier la tradition de la culture de la plantation. La littérature, toujours en parallèle avec l'histoire, vient montrer ces changements et les auteurs américains dévoilent ces perturbations par le biais du langage littéraire.
Le roman de Faulkner est-il un roman de l'héritage ou un roman de la trahison ? il met en scène un comté imaginé de toutes pièces, le Yoknapatawpha, dans lequel il serait possible de s'attendre à une certaine utopie (compte tenu de la création d'un monde et d'une transposition du réel, il serait possible de le voir en ce sens), mais dans lequel il n'y a qu'une seule issue et c'est la dépossession : « le Sud faulknérien se situe dans un temps presque figé, ou le passé tisse la trame même du présent. C'est le temps du ressassement obsessionnel, celui de la faute indélébile, du péché ancestral qui voue le Sud à la chute et à l'expiation. Terre volée aux Indiens puis souillée par l'esclavage, anéantie par la guerre de Sécession et la faillite économique, le Sud de Faulkner est le lieu de la dégénérescence. »[2]
Le renversement total de la famille Compson est donc d'ordre dystopique, puisqu'il est l'illustration d'un mouvement historique et social, une prise en compte de changements idéologiques et d'un échec quasi obligé, presque maléfique, sur la famille qui représente davantage la situation des Blancs riches héritiers de la plantation.
L'histoire se situe dans la région de Yoknapatawpha, imaginée par Faulkner. Le drame se déroule entre les membres d'une de ces vieilles familles du Sud, hautaines et prospères autrefois, aujourd'hui tombées dans la misère et l'abjection. Trois générations s'y déchirent : Jason Compson et sa femme Caroline née Bascomb ; leur fille Candace (ou Caddy), et leurs trois fils, Quentin, Jason et Maury (qu'on appellera plus tard Benjamin ou Benjy pour qu'il ne souille pas le nom de son oncle Maury Bascomb) ; Quentin enfin, la fille de Caddy. Il y a deux Jason (le père et le fils) et deux Quentin (l'oncle et la nièce). Autour d'eux trois générations de domestiques noirs : Dilsey et son mari Roskus ; leurs enfants, Versh, T.P. et Frony ; plus tard, Luster, fils de Frony.
Dans ce roman, divisé en quatre parties, Faulkner utilise notamment la technique littéraire de « courant de conscience ». Les parties (excepté la quatrième) sont écrites chacune du point de vue de personnages différents :
Le personnage principal n'a cependant pas de partie dédiée. Il s'agit de la sœur des trois précédents, surnommée Caddy, objet de l'affection quasi-animale de Benjy, de l'amour incestueux de Quentin et de la haine farouche de Jason. L'action se déroule sur trois jours d' (parties I, III et IV, dans un ordre non-chronologique), à l'exception de la narration de Quentin (partie II), qui se déroule en 1910 et s'achève par le suicide du narrateur.
La voix narrative de Benjamin Compson n'est pas linéaire (les passages italiques indiquent les changements de période), elle suit les associations d'idées du narrateur. Les souvenirs importants qui sont racontés dans cette partie sont le changement de nom de Benjamin en 1900, la mort de la grand-mère, le mariage puis le divorce de Caddy en 1910 et la castration de Benjamin.
L’obsession principale de Quentin est la virginité et la pureté de sa sœur Caddy. Avant que Quentin ne parte pour Harvard en 1909, Caddy est enceinte de Dalton Ames. Elle se marie alors avec Herbert Head, qui découvre que l'enfant n'est pas de lui et renvoie Caddy. Cette partie se distingue parfois par son manque de ponctuation, la confusion qui en ressort reflète le mal-être du personnage qui se suicide à la fin du chapitre.
Monologue intérieur de Jason qui se lance à la poursuite de sa nièce, Quentin (la fille de Caddy), qui a donné rendez-vous à un comédien. Cette partie décrit la vie quotidienne des Compson, c'est-à-dire les soins apportés à Caroline (la mère hypocondriaque) et à Benjamin par Jason et les domestiques.
Cette partie, sans narrateur interne, est centrée sur Dilsey qui assiste à la chute de la famille Compson. Quentin est partie avec son amant, emportant trois mille dollars que Jason avait détournés de l’argent envoyé par Caddy. Jason tente, en vain, de la retrouver.
La narration choisie par Faulkner est complexe, avec un enchevêtrement d'analepses, de digressions, d'errances, de prolepses et de pièges (deux Jason, deux Maury, deux Quentin - de sexes différents). Le Bruit et la Fureur se veut un récit du désordre de l'esprit, le bruit et la fureur des âmes tourmentées.
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