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historien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Laurent Warlouzet (né en 1978) est professeur d'histoire européenne à l'université Paris-Sorbonne[1]. Il est spécialiste d'histoire de France et de la construction européenne.
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Directeur de thèse |
Éric Bussière (d) () |
Après l'agrégation, il a été nommé maître de conférences à l'université d'Artois puis professeur des universités à l'université du Littoral, avant de rejoindre Sorbonne Université en 2019. Il a effectué des postdoctorats à l'Institut universitaire européen de Florence et à la LSE, où il a enseigné dans le cadre du MSc History of International Relations. Il est président du Conseil scientifique de l'Institut Jean Monnet.
Il est spécialiste de l'histoire de l'intégration européenne, en particulier de la CEE / UE, et des politiques économiques et sociales européennes. Il conteste l'idée d'une Europe uniquement néolibérale et technocratique, et met en valeur ses autres dimensions, de libéralisme régulé ou sociale. Il s'oppose ainsi au sociologue François Denord, auteur de L'Europe sociale n'aura pas lieu dans un débat à Mediapart[2].
Son livre Governing Europe in a Globalizing World étudie la réorganisation de l’Europe occidentale sous l’influence de la mondialisation entre 1973 et 1986[3] Dans Foreign Affairs, Andrew Moravcsik a proposé une critique équilibrée du livre, estimant que: « Although Warlouzet is sometimes tempted to exaggerate the range of potential choices governments faced, in the end, his book proposes some clear answers »[4]. Kiran Klaus Patel souligne que « Warlouzet a écrit un livre fascinant et très important qui souligne l'ouverture des développements et que la position centrale de la CE pour les politiques économiques et sociales internationales de l'Europe occidentale n'était en aucun cas acquise », mais il estime qu'« il y a un prix pour cette ampleur: le livre se concentre sur le niveau des principaux décideurs politiques dans les trois États les plus riches d'Europe occidentale uniquement » [5]
Sur le Brexit, lors d'une table ronde avec Piers Ludlow, professeur à la LSE, et Sir Jonathan Faull, ancien Directeur général à la Commission européenne, Laurent Warlouzet a souligné l'influence démesurée que la Grande-Bretagne exerçait traditionnellement sur la CEE/UE pendant ses années en tant qu'État membre, loin de l'image d'acteur périphérique[6].
Expert de la politique européenne et française, il écrit dans Le Monde et il a été cité par la Süddeutsche Zeitung[7] par le journal danois Information [8] par le Helsingin Sanomat [9], par Il Fatto Quotidiano[10] et par La Libre Belgique [11],[12]
En 2022, il a publié Europe contre Europe. Entre liberté, solidarité et puissance, un ouvrage revisitant l’histoire de la construction européenne de 1945 à 2021 au prisme d’une interaction entre trois projets, l’Europe libérale, l’Europe sociale et l’Europe puissance. L’Europe libérale est dominante depuis 1919. Laurent Warlouzet la distingue de l’Europe "ultralibérale", qui s’exprime depuis les années 1980, et discute sa relation avec le libéralisme classique, avec le néolibéralisme ainsi qu'avec l'ordolibéralisme. L’approche sociale complète difficilement la dynamique de marché régulé, avec une dimension environnementale croissante depuis les années 1970. Enfin, l’Europe puissance est une aspiration permanente, notamment à Paris, mais jamais assouvie, sauf dans certaines réalisations ponctuelles comme Airbus. Elle a cependant été relancée ces dernières années, notamment en 2022 sous la présidence française de l'Union européenne, et du fait de la guerre en Ukraine[13].
L’ouvrage a été remarqué par Le Monde[14], Le Grand Continent[15], Mediapart[16] et RFI[17]. À l’étranger, il a été recensé dans le site web de la London School of Economics[18].
Dans son manuel Histoire de la construction européenne depuis 1945, il reprend ces idées. En outre, il souligne l'influence déterminante dans ce processus des dirigeants favorables à une Europe des États (comme Charles de Gaulle) et pas seulement des plus fédéralistes. Il analyse les limites de l'identité européenne dans le chapitre "Peut-on mourir pour l'Europe ?".
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