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Langues anglo-frisonnes

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Langues anglo-frisonnes
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L’anglo-frison est le groupe linguistique regroupant les langues qui, vers le IIIe siècle, se sont différenciées à l'intérieur de territoires allant du nord des Pays-Bas (Saxons) jusqu'au sud du Danemark (Angles), aire linguistique des actuelles langues frisonnes et des anciennes langues angles. Ces parlers anglo-frisons : le vieil anglais, le vieux frison, et leurs descendants actuels, forment un groupe des langues germaniques occidentales[2]. Les rameaux de l'anglo-frison sont :

Faits en bref Période, Pays ...
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Régions d'origine des colons de la Grande-Bretagne au Ve siècle.
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Aire de répartition actuelle des langues anglo-frisonnes en Europe. Les zones hachurées sont les zones de bilinguisme.

Les langues anglo-frisonnes se distinguent en partie des autres langues germaniques occidentales par une loi phonétique, la « Loi des nasales spirantes ingvaeoniques », la diphtongaison anglo-frisonne, et par la palatalisation du *k germanique commun en une consonne affriquée coronale devant les voyelles à l'initiale.

Exemple

  • anglais cheese, frison occidental tsiisnéerlandais kaas, bas allemand Kääs, allemand Käse; ou
  • angl. church, fris. occ. tsjerke — néerl. kerk, b. all. Kark, all. Kirche.

Depuis la fin du XXe siècle, on assiste à une extinction progressive des langues frisonnes dont l'usage n'est plus sauvegardé que par des populations rurales des Pays-Bas, d'Allemagne et du Danemark, essentiellement dans les îles de la Frise.

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Évolution historique des langues anglo-frisonnes

Résumé
Contexte

Diachronie

Voici, par ordre chronologique, un résumé des principales évolutions phonétiques ayant affecté les voyelles[3] :

  1. Postériorisation et nasalisation de ā̆ devant une nasale ;
  2. Amuïssement de n devant une spirante, se traduisant par l'allongement compensatoire et la nasalisation de la voyelle précédente
    1. Exemple : westique *ganz « oie » → angl. goose, frs. occ. goes, guos
  3. Le pluriel des temps verbaux réduit à une seule forme ;
  4. Antériorisation de a : westique ā̆ǣ, agissant même sur les diphtongues ai et au ;
  5. Première palatalisation de k germanique (c'est-à-dire sans phonémicisation des palatales) ;
    1. Exemple : westique *kirikō « église » → v.angl. ċiriċe, v.fris. tsirke, tzirke → angl. church, fris. oriental säärke, fris. du Nord schörk, sark
  6. Rétablissement de a sous l’influence de consonnes adjacentes : ǣā ;
  7. Coalescence de certaines diphtongues : ǣē aussi bien en frison qu'en vieil anglais (sauf l'ouest-saxon);
  8. Rétablissement de a devant une voyelle antérieure à la syllabe suivante (tardivement dans le Southumber) ; frison : *æu → *au → vieux-frison ā ~ a ;
  9. Fracture (diphtongaison) en vieil-anglais, suivie en ouest-saxon d'une diphtongaison palatale ;
  10. Métaphonie par i suivie d'une syncope ; suivie d'une diphtongaison en vieux-frison;
  11. Seconde palatalisation (mouillure des palatales et assibilation) ; celle-ci fut suivie d'une seconde antériorisation dans la Mercie occidentale ;
    1. Exemples : west. *gestra- « hier » → angl. yesterday, fris. occ. juster ; west. *gelwaz « jaune » → angl. yellow, fris. oriental jeel
  12. Coalescence et métaphonie des voyelles postérieures.

Divergence entre l'anglo-saxon et les langues frisonnes

Les peuples parlant les dialectes frisons et anglo-saxons habitaient des régions voisines ; les confins de leurs territoires finirent par former un carrefour linguistique, ce qui explique les traits communs à ces deux sous-groupes germaniques[4]. Mais malgré leur communauté d'origine, l'anglais et les langues frisonnes ont beaucoup divergé, d'une part à cause du poids du vieux-norrois et du français sur l’anglais, et d'autre part à cause de l'influence considérable du néerlandais et du bas-allemand sur les langues frisonnes. C'est pourquoi elles sont beaucoup plus proche aujourd'hui du néerlandais et des dialectes bas allemands géographiquement voisins, que de l'anglais ; il s'inscrit ainsi dans le continuum linguistique des langues germaniques continentales, alors que le lexique de l’anglais est imprégné d’emprunts scandinaves et latins.

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Variété morphologique des dialectes anglo-frisons

Voici les noms des chiffres dans différentes langues anglo-frisonnes:

Davantage d’informations Langue, Anglais ...
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Comparaison des lexiques anglo-frison, néerlandais et allemand

Davantage d’informations Frison occidental, Anglais ...

« Anglo-frison » ou « Ingvaeonique » ?

L’Ingvaeonique, ou germanique de la mer du Nord, est un groupe hypothétique de langues germaniques occidentales incluant le vieux frison, le vieil anglais et le vieux saxon[6].

Il ne s'agissait pas, dans l'esprit des chercheurs, d'une proto-langue monolithique, mais plutôt d'un groupe de dialectes étroitement apparentés ayant évolué de façon à peu près uniforme[7]. Le promoteur de ce regroupement est le linguiste et philologue allemand Friedrich Maurer (en) (1898–1984) qui, dans Nordgermanen und Alemannen (1942), propose cette alternative à la généalogie stricte qui prévalait depuis le XIXe siècle sous l'impulsion d'August Schleicher, et qui postulait l’existence d’un « groupe anglo-frison[8]. »

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Notes et références

Voir aussi

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