genre de plantes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les cistesÉcouter ou cystes[1] sont des arbrisseauxdicotylédones du genreCistus et de la famille des Cistacées poussant le plus souvent sur le pourtour méditerranéen. Les cistes ont un feuillage persistant et fleurissent entre le printemps et l'été (avril-juin), leurs fleurs sont souvent voyantes, roses ou blanches, à cinq pétales. Ils adorent les sols secs (généralement siliceux mais aussi calcaires) et ensoleillés. De plus ils sont pyrophytes, ayant la particularité de se régénérer facilement et même de se multiplier après les incendies. Ce sont des espèces courantes dans les maquis ou les garrigues méditerranéens.
Classés traditionnellement dans l'ordre des Violales, les cistes appartiennent aujourd'hui à celui des Malvales.
Le nom cistus a été donné à ces plantes par Joseph Pitton de Tournefort. Il est assez proche des formes utilisées dans l'Antiquité grecque et latine (en grec ancien, κίσθος, et en latin, cisthos chez Pline). «Ciste» est la francisation du grec kistos, «boîte, capsule» qui évoque la forme du fruit[2].
Les arbrisseaux ont une hauteur allant de 30 cm à 1 m. Les racines sont peu développées, superficielles.
Les feuilles sont persistantes, opposées le long des tiges[3]; souvent velues, parfois gluantes, elles sont simples, elliptiques (ou ovales) ou linéaires.
Les fleurs sont solitaires, souvent voyantes, hermaphrodites. Elles comportent cinq pétales, le nombre de sépales étant de trois ou cinq[3]. La floraison à lieu entre le printemps et l'été (avril-juin), chaque fleur ne dure qu'une journée.
Les fruits se présentent sous forme de capsules qui produisent de nombreuses petites graines disséminées par le vent (anémochorie) ou les animaux (zoochorie) dont la germination, provoquée par des températures estivales élevées et lorsqu'il y a une faible présence de concurrents, favorise la colonisation de milieux secs (garrigues, zones bouleversées par des débroussaillements ou d'anciens champs cultivés abandonnés)[4].
Les cistes sont également pyrophytes: leur germination favorisée par le feu, leur permet de coloniser des zones incendiées lorsque l'intervalle entre les incendies ne dépasse pas trois ans (des feux plus fréquents empêchent la régénération et éliminent ces végétaux des écosystèmes méditerranéens)[5].
On peut classer les espèces de cistes en deux catégories: ceux qui ont des fleurs roses à violettes (parfois rouges), ceux qui ont des fleurs blanches. Le pistil et les étamines sont en revanche jaune-orangé.
Cistes à fleurs roses
Cistus albidus L., ciste cotonneux. Reconnaissable à ses feuilles sessiles très duveteuses. Les fleurs roses, très riches en pollens ont toujours un aspect froissé (caractéristique commune à beaucoup de cistes). Elles peuvent atteindre 10 cm de diamètre. C'est le premier ciste à fleurir (dès les premiers jours d'avril).
Cistus crispus L., ciste crépu. Assez semblable au précédent, il est plus petit (sous-arbrisseau), ses fleurs ne dépassant pas 3 cm de diamètre.
Cistus creticus L. var. corsicus (Loisel.) Greuter, le ciste de Crête. L'espèce Cistus creticus (synonyme: Cistus incanus subsp. corsicus (Loisel.) Heywood) est surtout présente en Corse, en Italie et en Méditerranée orientale.
Cistus x incanus[6]. La corolle est de couleur mauve à violette. Sa tisane est antivirale et ne permet pas aux virus de développer une résistance; remède à la grippe aviaire, à la grippe porcine… (voir: wikipedia.de "Graubehaarte Zistrose"): ses polyphénols hautement polymérisés se lient à l'hémagglutinine virale de sorte que le virus ne peut pas se lier avec les récepteurs neuraminiques des cellules hôtes[7].
Cistus monspeliensis, ciste de Montpellier. L'un des cistes les plus fréquents, à feuilles linéaires collantes, sans pétiole net. Les fleurs sont blanches, petites, parfois colorées de jaune à leur base.
Cistus ladanifer, ciste à gomme. Assez semblable au ciste de Montpellier, il s'en distingue par des taches rouges à la base des pétales, par son calice à trois sépales et par sa taille plus grande. Ses feuilles produisent une gomme (le labdanum ou ladanum) utilisée notamment en parfumerie. On le rencontre surtout en Espagne où il est appelé «jara». Il est présent en France, par exemple dans les Maures et l'Estérel.
Cistus laurifolius, ciste à feuilles de laurier. Feuilles nettement pétiolées, assez semblables à celles du laurier. Calice à trois sépales.
Cistus populifolius, ciste à feuilles de peuplier. Là encore les feuilles sont pétiolées, en forme de cœur à leur base.
Cistus salviifolius, ciste à feuilles de sauge. L'une des rares espèces qui ne soient pas exclusivement méditerranéennes (on le rencontre jusqu'au Massif Central et dans l'ouest de la France). Les fleurs, blanches au début, deviennent jaunes par dessiccation.
Cistus ×incanus L. (= Cistus albidus × Cistus crispus). hybride naturel, très souvent, le nom C. incanus était utilisé en ancien temps pour C. creticus.
Plusieurs espèces indigènes sont cultivées comme plantes ornementales. Leurs feuilles sont utilisées comme thé aromatique (Ciste de Crète en Grèce, Ciste cotonneux et Ciste à feuilles de sauge en Algérie). Les graines écrasées du Ciste de Montpellier étaient consommées sous forme de farine en Provence tandis qu'en Catalogne, ses branches servaient à parfumer la viande et les châtaignes grillées[8]. Les feuilles séchées pouvaient servir de tabac aux bergers du Luberon[9].
Le labdanum
Le labdanum, également appelé ladanum (à ne pas confondre avec le laudanum), est une gomme produite par les feuilles et les rameaux de Cistus ladaniferus, Cistus creticus et Cistus cyprius[10]. L'essence obtenue entre dans la composition des parfums appartenant aux familles des chyprés ou des ambrés, comme note de fond (c'est un des rares végétaux à posséder des notes animales). On recueille la gomme par immersion des rameaux feuillus dans de l'eau chaude carbonatée. De cette gomme, on extrait le résinoïde labdanum à l'aide d'éthanol. Le labdanum et l'eau florale de ciste ladanifère peuvent aussi être utilisés en médecine, pour leurs propriétés stimulantes, hémostatiques, cicatrisantes et antirides[11].
cette espèce est confondue avec Cistus creticus. Par exemple la taxonomie Cistus incanus creticus n´existe pas en actuelle taxonomie botanique, uniquement pour le marketing. - Cistus Incanus Creticus aus Wildsammlung direkt aus Kreta - ✿ (cistus-creticus.de)