Brigitte Bardot et Sami Frey, les deux principaux acteurs du film devenus un couple à la ville, se promenant ensemble à Rome trois ans après la sortie du film.
Dominique Marceau (Brigitte Bardot), une séduisante jeune femme, est jugée en cour d'assises pour le meurtre de son ancien amant, Gilbert Tellier (Sami Frey). Leur histoire est racontée en flashbacks depuis le procès et le véritable visage de l'accusée se dessine peu à peu.
Gilbert, un jeune chef d'orchestre, promis à Annie (Marie-José Nat), violoniste, tombe amoureux de la sœur de celle-ci, Dominique. C'est la première fois que Dominique se sent amoureuse. Néanmoins cela devient aussi pour elle un engagement trop important pour sa jeunesse instable. On lui reprochera ses mœurs légères durant le procès.
C'est pour Gilbert la révélation d'une passion dévorante, mais trop possessive pour Dominique. Pour Annie c'est un drame. Dominique, cependant, en tombant dans les bras d’un autre amant, essaie de rendre jaloux Gilbert pour se venger, après que ce dernier l'a quittée, car il avait pensé à tort qu'elle l'avait trompé.
Gilbert retourne auprès d'Annie et se fiance avec elle. Dominique sombre dans la dépression en apprenant la nouvelle. Elle tente alors de revoir Gilbert, et ils ont une dernière relation, secrète et fugace, mais Gilbert lui dit au matin qu'il n'est plus amoureux et qu'il ne veut plus la revoir. Dominique, dépressive, se trouve un pistolet pour éventuellement se suicider. Des semaines plus tard, encore amoureuse, elle vient armée au domicile de Gilbert. Alors qu'elle menace de se tuer devant lui, il la repousse avec une grande violence verbale, elle le tue spontanément. Elle veut retourner l'arme contre elle, mais a vidé son chargeur dans la fureur de l'acte. Elle tente alors de se suicider au gaz. Sauvée in extremis, elle est ensuite traduite devant les assises pour meurtre. Le procès s'achève (et, avec lui, le film) quand on annonce au président que la prévenue s'est suicidée dans sa cellule.
devant le café "Le Rempart" faisant angle avec la rue Castex, Dominique (Bardot) commence à traverser la rue mais se jette sous la première voiture qui arrive depuis la place de la Bastille.
Le film fait salle comble durant de nombreuses semaines, provoquant un bouche à oreille de qualité. Le film tiendra l'affiche de nombreux mois et deviendra encore un énorme succès pour Henri-Georges Clouzot et Brigitte Bardot avec 5 692 000 entrées en France[5].
Critiques
«Un scénario dont l'architecture est un modèle d'ingéniosité et de précision, une mise en scène qui ne laisse pas l'ombre d'une chance au hasard, une interprétation dirigée de main de maître, voilà ce que nous offre La Vérité.»
Le film sort en digibook DVD/Blu-ray/Livret le chez Coin de Mire Cinéma, dans la collection La Séance. En complément du film se trouvent des bandes d'actualité, des bandes annonces et publicités d'époque, le documentaire Le Scandale Clouzot (diffusé sur Arte en 2017), et un livret avec des documents d'époque, 10 tirages photographiques et une affichette.
Clouzot a déclaré avoir eu l'idée du scénario après avoir assisté à différents procès d'assises.[réf.nécessaire] Le film est notamment l'adaptation d'un fait divers bien réel, l'histoire de Pauline Dubuisson, jugée en 1953 pour le meurtre de son ex-fiancé, qu'elle a tué après qu'il eut rompu avec elle et se fut fiancé avec une autre jeune femme. Si Pauline Dubuisson avait quelques traits communs avec le personnage du film, ce n'était pas la jeune femme oisive du film. Le réalisateur a, par ailleurs, écarté l'épreuve subie par Pauline lors de l'épuration à la Libération, où elle fut tondue et violée pour avoir été la maîtresse d'un médecin-colonel allemand. Véra Clouzot, l'épouse du réalisateur, a participé à l'écriture du scénario, quelques mois avant de disparaître prématurément.
Brigitte Bardot (alors mariée à Jacques Charrier) et Sami Frey vécurent, après le film, une histoire d'amour longue de plusieurs années[6].
Henri-Georges Clouzot, connu pour sa grande dureté et sa technique consistant à pousser à bout nerveusement les actrices de ses films, poussa tellement Brigitte Bardot à «cracher ses tripes», que cette dernière, trop imprégnée de son personnage bien après la fin du tournage, commit une tentative de suicide, comme Dominique à la fin du film. Pour cette scène, le réalisateur fait croire à l'actrice qu'elle boit un verre d'eau et un cachet d'aspirine, qu'il remplace par des somnifères et du whisky. Bardot tombe dans un long sommeil et sa famille menace Clouzot de procès[5]. Clouzot et Bardot en sont même venus aux mains sur le tournage[5]. Jacques Perrin a d'ailleurs révélé qu'avec Sami Frey ils avaient tous les deux menacé Clouzot de quitter le tournage si ce dernier continuait à crier sur les acteurs[7].
Peu après la fin du tournage, Brigitte Bardot, comme son personnage, tente de se suicider, à Menton, le , jour de ses 26 ans[8]. Certains établissent alors, selon la journaliste Yvonne Baby, «une relation de cause à effet entre la fatigue qu'a entraînée l'interprétation d'un rôle nouveau pour elle et cette résolution désespérée»[9]. Dans un entretien accordé au Parisien en 2009, Brigitte Bardot expliquera: «J’ai passé ma jeunesse à fuir les photographes et les journalistes qui ont gâché cette partie de ma vie et ont été un peu responsables de ma tentative de suicide le 28 septembre 1960»[8]. Dans un entretien accordé en 2012 à Vogue Hommes, elle ajoute: «Sur le tournage de La Vérité, Clouzot m’a tellement persuadée que j’étais cette femme de mœurs légères, cette tragédienne, que j’ai fini par y croire. Je suis devenue Dominique. Au point que des mois plus tard, j’ai voulu me suicider», mais ajoute «C’est mon meilleur film.»[10].
En 1989, près de trente ans après sa première sortie commerciale, le film ressort en salles. Brigitte Bardot en est informée par Henri-Jean Servat et celui-ci recueille cette confidence: «Oui, je me moque de ma carrière, sauf [de] La Vérité. S'il doit rester une seule trace de mon passage sur les écrans, je souhaite que ce soit dans ce film où, pendant et après, j'ai conscience d'avoir été une vraie comédienne.»[11].