Dans ses précédents ouvrages, l'auteur avait flétri la sorcellerie, qu'il définissait comme «la reprise de l'orgie païenne par le peuple». Dans ce livre, il considère au contraire la sorcellerie comme la révolte populaire et naïve de la nature humaine contre les épouvantes et les oppressions du Moyen Âge. Il voit une première manifestation moderne de cet esprit de la nature qui avait enfanté le paganisme grec et qui devait produire la Renaissance. Il explique l'origine pathologique de l'hallucination, par laquelle tant de malheureuses s'imaginaient que Satan habitait réellement en elles, et leur prêtait une puissance extraordinaire. Michelet va jusqu'à montrer, dans les bizarres mystères célébrés en l'honneur de Satan sous le nom de messes noires, un des éléments qui ont contribué au réveil des sciences et de la philosophie.
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