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personnification de la mort De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Mort a été représentée en tant que figure anthropomorphe ou comme personnage fictif dans de nombreuses mythologies et cultures populaires.
La personnification de la mort en tant qu'entité vivante, consciente et sensible, est liée à l'idée de la mort et à son poids historique et philosophique considérable. Selon les langues, elle est un personnage soit féminin, soit masculin. Elle est souvent représentée sous forme d'un squelette (ou d'un corps squelettique présentant quelques rares lambeaux de peau sur certains os), parfois vêtue d'un grand manteau noir à capuche et d'une cape.
Dans le folklore occidental moderne, la Mort est généralement représentée comme un squelette portant une robe, une toge noire avec capuche, et éventuellement avec une grande faux. La Mort est alors connue sous le nom de « la Grande Faucheuse » ou tout simplement « la Faucheuse ».
Ce symbole d'origine italienne est très présent durant tout le Moyen Âge et à la Renaissance, dans les peintures apocalyptiques et macabres comme celle de Pieter Brueghel l'Ancien (Le Triomphe de la Mort). À une époque où la peste noire faisait des ravages, la faucheuse représentait un être terrifiant venu happer les vivants d'un coup de lame. Les allégories de la mort ont été reprises maintes fois dans des œuvres plus récentes, notamment liées à la fantasy, avec la même symbolique qu'à leur origine.
Il existe dans toutes les mythologies des divinités qui incarnent la Mort ou certains de ses aspects :
Dans les écrits hindous connus sous le nom de Vedas, le maître des morts est appelé Yama ou Yamaraj (littéralement le seigneur de la mort). Yamaraj monte un bœuf noir et possède un lasso torsadé avec lequel il attrape les âmes pour les emmener dans sa demeure, Yamalok. Ce sont ses suivants, les Yamaduts, qui portent les âmes jusqu'à Yamalok. Ici, les bonnes et les mauvaises actions sont comptabilisées par Chitragupta, qui autorise alors Yama à décider où iront les âmes dans leur prochaine vie, suivant la théorie de la réincarnation.
On croit que les âmes peuvent renaître sur Terre aussi bien dans un univers paradisiaque qu'infernal, en fonction des actions de la vie passée. Celles qui peuvent se prévaloir d'un bon karma et d'un bon bakhti dans leurs vies atteignent le Moksha, la libération du cycle des morts et des renaissances, ainsi que des souffrances induites par la vie emprisonnée dans le corps. Yama est également mentionné dans le Mahabharata comme un grand philosophe et comme un dévot de Krishna.
De façon intéressante, Yama est aussi connu comme Dharmaraj ou roi du Dharma ou de la justice. Le raisonnement est que justice soit faite équitablement pour tous - s'ils sont vivants ou morts, basé sur leur karma ou leur destin. C'est davantage consolidé par le fait que Yudhishthira, l'aîné des Pândava est considéré comme la personnification de la justice, à Mahabharata où il était né en raison des prières de Kunti à Yamaraj.
Dans le Kojiki, on raconte qu'après avoir donné naissance au dieu du feu Kagutsuchi, la déesse Izanami mourut, blessée par ce feu, et entra dans le royaume de la nuit perpétuelle, Yaminokuni. Par la suite, Izanagi, son époux, la trouva dans le pays de Yomi alors qu'il tentait de la ramener chez les vivants. Hélas, Yomi est situé dans le monde souterrain, et Izanagi retrouva son épouse ravagée par la décomposition. Lors d'une dispute avec lui, Izanami proclama que prendre 1000 vies chaque jour était la preuve de sa position de déesse des morts. Dans la culture populaire, la mort est également représentée sous les traits d’Enma (Yama), Enma Ō ou Enma Daiō (Enma-Roi ou Enma-Grand Roi, traductions de यम रज Yama Raja). Le Yama hindouiste a également inspiré le Yanluo chinois et le Enma japonais. Enma règne sur le monde souterrain, pareil à l'Hadès grec, et décide si les morts vont au paradis ou en enfer. Les parents japonais menaçaient ainsi leurs enfants : s'ils mentaient, Enma leur couperait la langue dans l'au-delà.
Il existe d'autres dieux de la mort, les shinigamis, qui ressemblent à la vision occidentale de la mort sous la forme de faucheuse. Les représentations des shinigamis (le terme est souvent au pluriel en français) sont courantes dans l'art et la fiction du Japon moderne, et totalement absentes dans la mythologie japonaise traditionnelle.
Les anciennes tribus slaves voyaient la mort comme une femme vêtue de blanc, tenant à la main des jeunes pousses qui ne fanaient jamais. Être touché par ces pousses faisait tomber dans un sommeil perpétuel. Cette représentation a survécu au christianisme durant tout le Moyen Âge, et n'a été remplacée par l'image plus répandue dans la tradition européenne d'un squelette allant et venant qu'à la fin du XVe siècle.
Les Lituaniens appelaient la Mort Giltinè, du mot « gelti » qui signifie « piquer ». Giltinè était représentée sous les traits d'une vieille femme laide, avec un long nez bleu et une langue empoisonnée. La légende raconte que Giltinè était une jolie jeune femme enjouée qui fut emprisonnée durant sept ans dans un cercueil. La déesse de la Mort était la sœur de la déesse de la Vie et de la Destinée, Laima, ce qui symbolisait les relations entre le début et la fin de la vie.
Par la suite, les Lituaniens ont adopté la vision chrétienne de la Mort, avec sa robe noire et sa faux.
Dans la Bible, le quatrième cavalier de Révélation 6 est appelé la Mort : L'Ange du Seigneur a ainsi fauché 185 000 hommes dans un camp assyrien (2 Rois; 19,35).
Quand Dieu décide de tuer les premiers-nés égyptiens, il ordonne au « destructeur » (shâchath) d'épargner les maisons marquées par du sang sur le linteau et les montants des portes (Exode; 12, 23). L'ange de la destruction mal'ak ha-mashḥit, se déchaîne contre le peuple de Jérusalem (2 Samuel ; 24,15).
Dans les Chroniques (21, 16), le roi David voit « l'ange de Yahvé qui se tenait entre le ciel et la terre, l'épée dégainée à la main, tendue vers Jérusalem »[2].
Dans le livre de Job (33,2), on trouve le terme de « destructeur » (memitim) que la tradition a identifié à « l'ange destructeur » (mal'ake Khabbalah), alors que le livre des Proverbes (26, 14) fait mention des « anges de la mort » (mal'ake ha-mavet). On trouve également le nom d'Azraël comme ange de la mort.
D'après le Midrash, l'ange de la mort a été créé par Dieu lors du premier jour. Son domaine est le paradis, d'où il atteint la Terre en huit jours, alors même que la pestilence n'en met qu'un. Il possède 6 paires d'ailes.
La Mort est quelquefois mentionnée dans le Nouveau Testament, que ce soit sous forme de personnification, ou bien comme un état de fait. Elle est assimilée à l'ange diabolique Samaël. On trouve une allusion dans les Actes des Apôtres (2,24) : « Mais Dieu l'a ressuscité, le délivrant des affres de l'Hadès. Aussi bien n'était-il pas possible qu'il fût retenu en son pouvoir ».
Quelques passages après, cependant, sont plus explicites. L'Épître aux Romains 5 parle de la Mort comme ayant « dominé de la période d'Adam à Moïse », et divers passages dans les Épître parlent du labeur du Christ sur la Croix et sa Résurrection comme une confrontation avec la Mort. Des versets de cette sorte incluent l'Épître aux Romains (6,9) et la Deuxième épître à Timothée (1,10).
La Première épître aux Corinthiens (15,26) affirme, « Le dernier ennemi à détruire est la mort », qui implique que la Mort n'a pas été détruite une fois pour toutes, dans le sens où chaque chrétien doit être amené à vaincre la mort à son tour.
Dans l'Apocalypse, la Mort est mentionnée comme un personnage capable de monter à cheval :
6:8 Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre[3].
La christianisation de la société mexicaine s'est faite par le syncrétisme religieux avec les rituels et les croyances mésoaméricaines.
Il en résulte, dans la tradition chrétienne (et même laïque) du Mexique contemporain, que la Mort est symbolisée sous des formes héritées à la fois des coutumes mésoaméricaines, chrétiennes et mexicaines. Pour la fête des morts, en particulier, on met en scène la Mort par de nombreuses représentations, telles que la Catrina ou les calaveras.
Dans la tradition islamique, l'Ange de la Mort s'appelle Malak Al Mawt. Qui se traduit littéralement par ange de la mort.
Al-Ghazâlî, dans son ouvrage La perle précieuse (Ad-Doura al-fâkhira)[4] compile un ensemble de traditions, issues du Coran, de la sunna, des sentences des maîtres spirituels rapportées sous forme symbolique, relatives à la mort en islam[note 1].
Le personnage de la Mort apparaît dans de nombreuses œuvres de fiction, que ce soit des films dramatiques ou comiques, de science-fiction ou de fantasy.
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