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La Gauche populaire est un réseau d'élus, de militants et de citoyens de gauche qui plaident pour une meilleure prise en compte des attentes des catégories populaires. Proches du Parti socialiste, ils demeurent néanmoins critiques à son égard.
Les animateurs de La Gauche populaire s'inquiètent de la montée de ce qu’ils considèrent être du « populisme », et de l’adhésion des catégories populaires (les ouvriers notamment) aux idées de la droite et de l'extrême droite[1]. De ce fait, et pour les conquérir, ils souhaitent privilégier un discours qui mise sur le social (réformes économiques notamment), plutôt que le sociétal (institutions, environnement, droits des minorités entre autres). Certains médias le voient comme un pendant à La Droite populaire, constituée à l’UMP également en réaction à un éloignement de ce que ses membres considèrent comme les valeurs premières du parti[2].
Ils se retrouvent autour de l'idée que la « défense des couches populaires et moyennes, la prise en compte de leurs intérêts et de leurs attentes, est à la fois la vocation identitaire et historique de la gauche et la condition stratégique de sa réussite »[3].
Pour La Gauche populaire, la gauche doit continuer de se définir par son souci de justice sociale et par la lutte effective qu'elle mène contre les inégalités. Ses animateurs insistent sur l'importance de porter l'aspiration à l'égalité des droits et au refus des discriminations notamment liées au sexe ou à l'origine, mais ils estiment que la gauche doit aussi poursuivre son combat contre toutes les formes de domination qui se nouent dans le monde du travail, autour du rapport salarial. Selon eux, une gauche qui perdrait toute attention à ce combat historique pour l'amélioration des conditions de vie des travailleurs alors même que le rapport capital/travail se dégrade à nouveau perdrait sa raison d'être[4]. La Gauche populaire souhaite donc « renouer avec la vocation identitaire et historique de la gauche »[3], en retrouvant « la base sociale pour laquelle est censée agir »[3].
Les élus de La Gauche populaire plaident pour que la politique menée par le gouvernement de François Hollande « constitue le levier d'une reconquête durable par la gauche de sa base sociologique naturelle »[3] Pour eux, il s'agit d'éviter un « 21 avril bis »[5] : ils estiment que :
« les défaites de 2002 et 2007 ont sans doute sanctionné une trop faible prise en compte des attentes des catégories populaires, abandonnées à la droite par les candidats de la gauche gouvernementale[3]. »
Selon Philippe Corcuff, à propos de la gauche populaire : « les réponses qui disputent « le national » au FN sont en position défavorable dans le rapport de forces idéologique et risquent d'alimenter, malgré elles, les nationalismes xénophobes »[6].
La Gauche populaire est née à la suite de la publication, en , du rapport de la fondation Terra Nova intitulé « Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? »[11], dans lequel le Parti socialiste est invité à prendre acte du glissement vers la droite des ouvriers et des employés et à se constituer un nouvel électorat, « plus jeune, plus divers, plus féminisé ».
En désaccord avec cette analyse, plusieurs auteurs, Laurent Bouvet, alors directeur de l'Observatoire de la social-démocratie à la Fondation Jean-Jaurès, Philippe Guibert, Christophe Guilluy, Rémi Lefebvre, Alain Mergier et Camille Peugny se sont rassemblés autour de Laurent Baumel et François Kalfon et ont publié le Plaidoyer pour une gauche populaire[12] par les essayistes de la « Gauche populaire » pour réaffirmer la nécessité, « électorale et morale », de ne pas abandonner les catégories populaires.
Le , Laurent Baumel, Philippe Doucet, François Kalfon et une vingtaine de parlementaires (Sylviane Alaux, Christian Assaf, Avi Assouly, Jean-Pierre Blazy, Isabelle Bruneau, François de Rugy, Jean-Louis Destans, Hervé Féron, Serge Janquin, Laurent Kalinowski, François-Michel Lambert, Christophe Léonard, Michel Lesage, Jean-Philippe Mallé, François Patriat, Patrice Prat, Suzanne Tallard, Stéphane Travert, Fabrice Verdier, Jean-Michel Villaumé) ont publié[13] le manifeste de La Gauche populaire[14]. Ce texte, ouvert à signature, a
« vocation à rassembler, autour d’une analyse et de propositions, celles et ceux, élu-e-s, militant-e-s, citoyen-ne-s, qui estiment que la défense des couches populaires, la prise en compte de leurs intérêts et de leurs attentes, est à la fois la vocation identitaire et historique de la gauche[15] et la condition stratégique de sa réussite[3]. »
Le manifeste de La Gauche populaire comporte cinq propositions concrètes :
La publication s'est fait sans concertation et a été dénoncée par certains initiateurs de La Gauche populaire. Laurent Bouvet parle d'« un machin qui reprend le nom de Gauche populaire et quelques-unes de nos idées sans nous citer, pour les mettre au service d'une « gauche à adjectif » de plus, avec la Gauche durable ou la Gauche forte[18]. » Philippe Guibert déclare que « la gauche populaire est morte »[19].
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