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film de Marcel Pagnol, sorti en 1940 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Fille du puisatier est un film français écrit et réalisé par Marcel Pagnol, sorti en 1940 et interprété notamment par Raimu, Fernandel et Josette Day. Onzième film de Pagnol, il s'agit d'une comédie dramatique autour d'une fille-mère d'abord repoussée par les parents du père ainsi que son propre père lorsqu'elle révèle être enceinte, avant qu'ils ne reviennent vers elle après la naissance de l'enfant et par intérêt pour celui-ci.
Titre original | La Fille du puisatier |
---|---|
Réalisation | Marcel Pagnol |
Scénario | Marcel Pagnol |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Les Films Marcel Pagnol |
Pays de production | France |
Genre | Comédie dramatique |
Durée | 140 minutes |
Sortie | 1940 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le film est tourné en France pendant les combats de 1940 puis l'armistice, et ces événements se retrouvent intégrés au scénario. Sorti fin 1940 en zone libre, il s'agit du premier film de la zone libre à être diffusé en zone occupée[1], à partir d'. Il obtient beaucoup de succès dans les cinémas français pendant plusieurs années (il est par exemple au sommet du box-office français de 1943).
L'histoire a par la suite été adaptée en pièces de théâtre, et en un nouveau film par Daniel Auteuil en 2011.
En 1939 en Provence, Patricia est la fille aînée du puisatier Pascal Amoretti, un travailleur modeste et honnête qui élève seul ses six filles depuis la mort de sa femme. Elle rencontre à 18 ans Jacques Mazel, un jeune aviateur militaire, riche et brillant. Ce bellâtre la fascine autant qu'il l'importune par ses tentatives de séduction. Felipe, l'assistant d'Amoretti, courtise Patricia qu'il voudrait épouser, mais ses efforts provoquent de nouvelles rencontres de Patricia et Jacques, aux avances duquel elle cède. Jacques est alors subitement mobilisé et part en laissant une lettre pour Patricia à sa mère, qui la détruit au lieu de la lui transmettre. Peu après, se découvrant enceinte de Jacques dont elle est sans nouvelles, Patricia le révèle à Felipe, puis à son père. Devant le rejet de la paternité de Jacques par ses parents, et Patricia étant de ce fait réduite au statut déshonorant de fille-mère, Amoretti la chasse de la famille.
Un peu plus tard, Jacques est porté disparu puis déclaré mort au combat, au grand désespoir des Mazel dont il est le fils unique. Le père de Patricia, apprenant via Felipe qu'elle a accouché d'un garçon qui porte son nom de famille, se prend finalement d'intérêt pour cet enfant et fait revenir sa fille afin de l'aider à l'élever.
À leur tour, les Mazel s'intéressent à l'enfant dans l'espoir d'y retrouver un peu de leur fils perdu, et tentent de renouer avec son grand-père maternel, qui refuse tout contact avec eux. Patricia, pourtant, les accepte. Le temps passe ; finalement, Jacques est vivant. Il revient, découvre son enfant et souhaite épouser Patricia, ce qui met tout le monde d'accord. Felipe lui-même se console en épousant la cadette de Patricia.
Non crédités :
François-Georges Dreyfus consacre une page à l'analyse du film qu'il juge représentatif de l'état d'esprit de l'époque[3] :
« Il faut admettre que la population française, dans son ensemble, a cru à la révolution nationale. Très peu de temps, il est vrai. Quelques mois pour certains, quelques semaines pour beaucoup. [...] Un film, sorti sur les écrans en 1940, et que l'on peut encore voir de nos jours, fournit de cet événement une expression métaphorique dont ses spectateurs d'aujourd'hui sont souvent loin de se douter : il s'agit de La Fille du puisatier de Marcel Pagnol. Le héros est un humble puisatier. Chaque jour, il s'enfonce dans les entrailles de la terre, pour y trouver l'eau vive. Il en remonte le soir, plein de vertus archaïques. [...] [Il] répudie sa fille qui n'a plus aucun espoir d'échapper au destin de fille-mère. Mais un miracle se produit : l'armistice. Le maréchal Pétain parle à la radio (depuis 1944 ce passage du film est remplacé par un message du général de Gaulle, ce qui rend le film inintelligible) annonçant le temps de la souffrance rédemptrice. Tous pleurent. [...] Second miracle : le fils revient ; il n'était que blessé. Transformé par l'épreuve, il a acquis le sens de ses responsabilités. Il épouse la mère de son fils. La morale patriarcale et terrienne de Raimu triomphe : tous s'y rallient. Une famille est fondée. »
Relevons juste que cette morale patriarcale et terrienne n'est pas seulement de Pascal (et non de Raimu), mais aussi celle des Mazel et de toute la société provençale décrite par Pagnol. Jusqu'où celui-ci y adhère-t-il davantage que Maupassant peignant crûment les mêmes phénomènes dans la société normande de la génération précédente ? En outre, le « miracle de l'armistice » et « le temps de la souffrance rédemptrice » annoncé par Pétain témoignent d'un singulier manque de recul de l'auteur, dont ce livre était passablement contesté, sur cette période[4].
Une adaptation au théâtre (Création Nationale) a vu le jour le au Palais des Congrès de Gruissan, due au comédien et metteur en scène Jean-Claude Baudracco (Productions Ciné-Théâtre Baudrac & Co) et Diane Lava (la fille du puisatier), Stéphane Bouby (Felipe), Julien Baudracco (Jacques Mazel), Jean-Paul Jauguin (André Mazel), Jacky Carrière (Mme Mazel), Sophie Barbero (tante Nathalie), Elodie Ruffié (Amanda) et le garçon de café Jacques Sablier. (Journal l'Indépendant)
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