Selon des analyses génétiques, la bactérie Helicobacter pylori, aujourd'hui responsable des ulcères à l'estomac et de leurs dégénérations en cancer (1% des cas), aurait été déjà présente dans l'estomac d'environ la moitié des Homo sapiens africains il y a 58 000 ans[4].
60 000 ansAP: le site de Diepkloof, en Afrique du Sud, livre des coquilles d’œufs d’autruche datées de 60 000 ans, utilisées pour conserver l’eau, qui portent des décors gravés abstraits.
Amérique
De 70 000 à 15 000 ansAP: ouverture d'un passage terrestre à travers la Béringie[6],[7]. Premières migrations d’Asie vers l'Amérique par la Béringie à une époque discutée. Ces chasseurs-cueilleurs venus de Sibérie s'établissent en Alaska, puis trouvent un passage vers le reste de l'Amérique du Nord, peut-être par la route côtière. On suppose que les hommes qui empruntèrent ce passage poursuivaient le gibier qu’ils chassaient, comme le bison ou le mammouth.
56 000 ansAP: vestiges de charbons de bois trouvés sur un site de Pedra Furada, dans la Serra da Capivara, au Brésil, datés en 2003 par le procédé ABOX-SC d'environ 56 000 ans[8]. Une industrie taillée en quartz et quartzite est associée à des aires de combustion datées de 32 160 ± 1000 ans (niveau B, phase «Pedra Furada I») et de 17 000 ± 400 ans avant le présent (niveau C, phase «Pedra Furada IV»). Du foyer ayant fourni cette dernière date provient en outre une pierre portant semble-t-il des vestiges de colorant rouge[9].
Asie-Pacifique
Entre 80 000 et 50 000 ansavant le présent (AP): les restes fossiles d'un enfant néandertalien d'environ 8 ans ont été découverts en 1938 dans une fosse peu profonde à Teshik-Tash, en Ouzbékistan, montrant à l'époque l'expansion de l'Homme de Néandertal jusqu'en Asie centrale.
70 000 ansAP: vestiges d'outils lithiques trouvés dans le sud de l'Inde, à Jwalapuram, juste après la catastrophe de Toba, montrant que cette éruption volcanique aurait peut-être eu des conséquences moindres qu'estimé initialement[10].
Avant 67 000 ansAP: la grotte de Callao, sur l'ile de Luçon, aux Philippines, livre 13 restes fossiles fragmentaires d'une nouvelle espèce humaine, décrite en 2019, Homo luzonensis. Les chercheurs s'interrogent sur la façon dont cet humain archaïque a pu accéder à une ile qui n'a jamais été reliée au continent au cours des cycles glaciaires du Pléistocène[11].
Vers 65 000 ansAP: des haches emmanchées au tranchant poli sont produites en Australie du Nord et sont présentes sur le site de Madjedbebe(en), en Terre d'Arnhem, dès les niveaux les plus anciens, il y a 65 000 ans. Cette technique représente une innovation qui répond peut-être à la nécessité de travailler les bois durs de la savane. Les sites livrent des industries lithiques et osseuses variées et adaptées aux environnements locaux.
60 000 ansAP: Moshe (Kébara 2), squelette néandertalien post-crânien parmi les plus complets connus à ce jour, découvert en 1983 dans la grotte de Kébara, en Israël. L'étude de l'os hyoïde a permis de montrer que les Néandertaliens avaient les mêmes possibilités physiques que les hommes modernes concernant la production d'un langage articulé.
Entre 60 000 et 55 000 ansAP: sépultures d'Amud 1, un Néandertalien adulte découvert en 1961, et d'Amud 7, un enfant découvert en 1993-1994 dans une grotte près du nahal Amud, en Galilée (Israël)[14]. Des restes de plantes grasses, d'arbres fruitiers et d'herbes médicinales ont été retrouvés dans la grotte d'Amud[15].
De 60 000 à 44 000 ansAP: vestiges fossiles et lithiques néandertaliens trouvés dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Shanidar I, surnommé «Nandy», squelette fossile relativement complet daté de 44 000 ans, âgé entre 40 et 50 ans à son décès, avait subi des blessures longtemps avant de mourir. On débat encore sur l'existence de sépultures à Shanidar[16]. Shanidar IV est notamment entouré de très nombreux restes de pollen, interprétés comme le résultat possible d'un dépôt de fleurs autour du défunt[17].
70 000 ansavant le présent (AP): la grotte du Regourdou, en Dordogne, livre une sépulture néandertalienne vieille de 70 000 ans, placée sous une grande dalle rocheuse à côté des ossements d'un ours brun[18].
Entre 70 000 et 60 000 ansAP: sépulture d'un enfant néandertalien découverte au Roc de Marsal, en Dordogne[19].
66 000 ansAP: le site de Banyoles, en Espagne (en castillan Bañolas, près de Gérone), livre une mandibule (la «mandibule de Banyoles(ca)») attribuée à un Néandertalien, exhumée en 1887 et datée en 2006 de 66 000 ans +/- 7000 ans[20].
64 000 ansAP: sépulture néandertalienne de La Ferrassie 8, découverte en 1909 en Dordogne[19]. Le site a livré en tout 8 sépultures de Néandertaliens, dont 2 adultes, 4 enfants, un nourrisson et un fœtus[21].
60 000 ansAP: sépulture de l'Homme de La Chapelle-aux-Saints 1, un Néandertalien surnommé «le vieillard», mise au jour en 1908 en Corrèze, la première tombe néandertalienne découverte en France, un an avant celles de La Ferrassie.
Entre 57 000 et 51 000 ansAP: grotte Guattari, site préhistorique du mont Circé, au sud-est de Rome, où l'on a trouvé le crâne et la mâchoire d'un Homme de Néandertal, Monte Circeo 1. Les mutilations du crâne ont été d’abord interprétées comme un témoignage de rituel anthropophage, mais des études en 1991 les ont considérées comme l’œuvre de hyènes[22].
(en) J. Deacon, «An Unsolved Mystery at the Howieson's Poort», South African Archaeological Bulletin, vol.50, no162, , p.110–120 (DOI10.2307/3889060, lire en ligne)
(en) Germán Mariano Gasparini, Jorge Rabassa, Cecilia Deschamps, Eduardo Pedro Tonni, Marine Isotope Stage 3 in Southern South America, 60 ka B.P. - 30 ka B.P., Cham, Springer, (ISBN978-3-319-40000-6, présentation en ligne)
[Grün et al. 2006] (en) Rainer Grün, Julià Maroto, Stephen Eggins, Christopher Brian Stringer, Steve Robertson, Lois Taylor, Graham Ernest Mortimer et Malcolm T. McCulloch, «ESR and U-series analyses of enamel and dentine fragments of the Banyoles mandible», Journal of Human Evolution, vol.50, no3, , p.347-358 (résumé).
[McKee, Poirier & Mcgraw 2015] (en) Jeffrey K. McKee, Frank E. Poirier et W Scott Mcgraw, Understanding Human Evolution, Routledge, , 432p., sur books.google.fr (ISBN978-1-317-34279-3, présentation en ligne).
[Attendorn & Bowen 1988] (en) H.-G. Attendorn et R. Bowen, Isotopes in the Earth Sciences, Springer Science & Business Media, , 648p. (ISBN978-0-412-53710-3, présentation en ligne).