Krikor Zohrab
écrivain, homme politique et avocat arménien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Krikor Zohrab (ou Grigor Zohrap, en arménien : Գրիգոր Զոհրապ) est un écrivain arménien ottoman, né à Beşiktaş, Constantinople (aujourd'hui Istanbul, Turquie) le . Homme politique de renom, avocat et philanthrope, il est arrêté et assassiné début août 1915 par le gouvernement ottoman dans le cadre du génocide arménien.
Krikor Zohrab
Député ottoman | |
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à partir de |
Effendi |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Գրիգոր Զօհրապ |
Pseudonyme |
Marcel Léart |
Nationalité | |
Domicile | |
Formation |
Lycée de Galatasaray (à partir de ) Faculté de droit de l'université d'Istanbul (d) (- |
Activités |
Avocat (à partir de ), homme politique, mécène, écrivain, journaliste d'opinion, nouvelliste |
Période d'activité |
À partir de |
Père |
Khachik Zohrap (d) |
Mère |
Eftik Hanım (d) |
Conjoint |
Clara Yazebjian (d) |
Enfant |
Dolores Zohrab Liebmann (en) |
A travaillé pour | |
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Étape de canonisation | |
Mouvement | |
Genres artistiques |
Récit (en), roman court |

Biographie
Résumé
Contexte
Krikor Zohrab naît dans le quartier stambouliote de Beşiktaş le .
Arrestation et exécution
Lors de la rafle des intellectuels arméniens du 24 avril, qui marque le début du génocide arménien, Krikor Zohrab est l'un des rares, avec Vartkès, à ne pas être arrêté, peut-être pour être gardés « en réserve dans le cas où les évènements tourneraient en la défaveur de l'empire » comme l'historien Raymond Kévorkian en fait l'hypothèse[1]. En mai, Vartkès et Krikor Zohrab sont les seules personnalités de poids de l'élite arménienne stambouliote encore présentes[2]. À présent convaincus des réelles intentions du gouvernement jeune-turc, ils refusent toutefois de quitter le pays malgré les pressions de leur entourage (Bedri bey, préfet de police, conseille à Vartkès de quitter la capitale[3]) et interpellent les membres du gouvernement au sujet des exactions subies par les Arméniens[2]. Ils rencontrent notamment Talaat Pacha et cherchent à récupérer l'argent saisi lors de la perquisition des bureaux du journal Azadamard[3], argent qu'ils récupèrent le 21 mai des mains de Bedri bey[4]. Le , Vartkès rencontre de nouveau Talaat, qui l'informe du projet de l'extermination des Arméniens[3] et dit à son interlocuteur interloqué vouloir ainsi continuer l’œuvre du sultan Abdülhamid II[4].
Le soir du , les deux hommes sont interpellés à leur domicile[2]. Ils transitent au commissariat de Galatasaray puis sont envoyés par bateau à la gare de Haydarpaşa sous escorte policière[5]. Leur destination est officiellement la ville de Diyarbakır, afin d'y être jugés par une cour martiale[5],[4]. Ils arrivent à Konya le 9 juin[6] puis peu après à Adana[7]. Là, ils reçoivent la visite du chancelier de l'archevêché, qui raconte plus tard que Vartkès est alors « égal à lui-même, fataliste et courageux, peu sensible à la perspective d'une mort prochaine »[7].
Ils passent ensuite un mois à Alep, du 16 juin au 16 juillet[8], où ils logent dans un hôtel grâce au vali Djelal bey, un de leurs amis[4]. Djelal bey et d'autres tentent d'intercéder en leur faveur auprès de Talaat et Djemal Pacha, sachant pertinemment le sort qui les attendait s'ils quittaient Alep[4]. Talaat convoque Djelal à Constantinople et, le jour même de son départ, Krikor Zohrab et Vartkès sont emmenés dans une prison à Urfa[4]. Invités à un dîner par un autre député, Mahmud Nedine, ils sont arrêtés par des policiers au domicile de ce dernier[4].
Peu après avoir quitté Urfa, ils sont assassinés semble-t-il le ( dans le calendrier julien) par Çerkez Ahmed sur la route de Diyarbakır[5], à deux heures de leur ville de départ, dans la gorge de Seytan deresi[9]. Ce dernier raconte : « J'ai fait éclater le cerveau de Vartkès avec mon pistolet Mauser, puis j'ai saisi Zohrab, je l'ai jeté à terre et je lui ai écrasé la tête avec une grosse pierre jusqu'à ce qu'il meure »[4].
Œuvre
En arménien
- (hy) Խղճմտանքի ձայներ [« Voix de conscience »], Constantinople, Impr. Sakayan, , 96 p. (BNF 41403079, lire en ligne)
- (hy) Հայ պատգամաւորի մը հաշուետուութիւնը [« Rapport d'un député arménien »], Constantinople, Impr. H. Tiréakian, , 28 p. (lire en ligne)
- (hy) Էջեր ուղեւորի մը օրագրէն [« Pages du journal d'un voyageur »], Smyrne, Impr. Kéchichian, , 56 p. (lire en ligne)
- (hy) Անհետացած սերունդ մը [« Une génération éteinte »], Constantinople, Impr. V. S. Piourad, , 151 p. (lire en ligne)
- (hy) Փոթորիկը [« La tempête »], Constantinople, Impr. V. S. Piourad, , 15 p. (lire en ligne)
- (hy) Ծանօթ թէմքեր ու պատմուածքներ [« Thèmes et histoires familiers »], Paris, Impr. de Navarre, , 219 p. (BNF 31690479, lire en ligne)
En français
- De l'Empêchement, en droit ottoman, de recevoir par succession pour cause de divergence de nationalité (Ihtilafi dar), Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, , 113 p. (BNF 31690477, lire en ligne)
- avec le nom de plume Marcel Léart, La Question arménienne à la lumière des documents, Paris, Agustin Challamel, , 76 p. (BNF 30758142, lire en ligne)
Hommages

En 1899, le Comité juif a envoyé une médaille d'or du portrait de Dreyfus et une lettre de remerciement, car Zohrab a écrit une défense pour l'affaire Dreyfus.
En mai 2017, une plaque en son honneur et à celle des avocats arméniens assassinés lors du génocide est posée dans les locaux de l'École de formation professionnelle des barreaux de la cour d'appel de Paris[10],[11].
Notes et références
Voir aussi
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