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film sorti en 1951 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Jour où la Terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still) est un film américain réalisé par Robert Wise et sorti en 1951. Le scénario, signé Edmund H. North, est une adaptation de la nouvelle Farewell to the Master de Harry Bates.
Titre original | The Day the Earth Stood Still |
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Réalisation | Robert Wise |
Scénario | Edmund H. North |
Musique | Bernard Herrmann |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | 20th Century Fox |
Pays de production | États-Unis |
Genre | science-fiction |
Durée | 92 minutes |
Sortie | 1951 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le film évoque l'arrivée d'une soucoupe volante à Washington, DC. Deux créatures en sortent : l'extraterrestre Klaatu et un robot surnommé Gort. Un soldat nerveux tire et blesse Klaatu. Gort réplique, mais Klaatu est emmené blessé dans un hôpital, dont il ne tarde pas à s'échapper. Klaatu cherche alors à contacter des personnalités dignes de recevoir son message. D'apparence humaine, il se fait passer pour le major Carpenter et trouve refuge dans une pension de famille où il fait connaissance d'une veuve et de son petit garçon.
Il est souvent considéré comme la première œuvre d'envergure de science-fiction dans le cinéma américain[1]. En 1995, le film a été sélectionné pour être conservé par le National Film Registry des États-Unis comme étant "culturellement, historiquement ou esthétiquement significatif". Un remake sort en 2008.
Un engin extraterrestre de forme discoïde fait sensation en atterrissant en plein centre de Washington, DC. Il est immédiatement entouré d'un cordon militaire et d'une foule de badauds. Le pilote, Klaatu, sort et annonce qu'il vient en paix. Mais un soldat perd son sang-froid, tire et le blesse au bras. Apparaît alors le robot humanoïde Gort, qui émet un rayon désintégrateur annihilant les armes déployées tout autour.
Klaatu, blessé, est emmené dans un hôpital où il est en pratique prisonnier. Sa guérison ultra-rapide stupéfie les médecins. Pendant ce temps, les militaires tentent en vain de démonter ou neutraliser la soucoupe volante de Klaatu et le robot Gort, qui s'avèrent indestructibles, rebelles à tous les outils existants. Klaatu demande à rencontrer les chefs d'État terriens afin d'assurer la paix dans l'univers. Mais constatant l'impossibilité politique d'organiser une réunion de tous les chefs d'État, il s'évade, habillé d'un costume civil qu'il a dérobé au passage et qui porte une étiquette de nettoyage au nom de Carpenter : il décide d'endosser cette identité.
Le soi-disant M. Carpenter se rend en ville, loue une chambre dans une pension de famille où il ne tarde pas à sympathiser avec une autre locataire, Helen, jeune veuve de guerre, et avec son fils Bobby. Il voit aussi que radios et télévisions entretiennent l'hystérie contre le terrifiant « monstre de l'espace » qu'il est censé être. À défaut de pouvoir convaincre les responsables politiques, il décide les jours suivants de s'adresser aux plus grands scientifiques terriens afin de leur exprimer l'inquiétude qu'éprouvent les civilisations avancées des planètes habitées lointaines devant l'évolution de la Terre, en proie à des pulsions agressives et destructrices. Il prend ainsi contact avec le professeur Barnhardt, qui réside justement à Washington, lui dévoile sa vraie identité, l'avertit que l'accumulation des armes atomiques sur Terre pourrait inciter les extraterrestres à prendre les devants pour éliminer une source potentielle de danger. Barnhardt est d'accord pour relayer le message auprès de ses collègues, mais suggère à Klaatu/Carpenter de donner une preuve tangible de ses capacités techniques pour se faire écouter.
Entre-temps, Helen, son fiancé Tom et le petit Bobby, d'abord incrédules, voient s'additionner les indices qui montrent que leur ami « Carpenter » est en fait l'extraterrestre contre lequel la chasse à l'homme fait rage. Klaatu rend visite à Helen à son travail, la prend à part dans un ascenseur qui stoppe brusquement : il lui déclare qu'il a fait en sorte que tous les appareils électriques de la planète cessent de fonctionner durant une demi-heure (sauf là où il y aurait danger vital, comme dans les hôpitaux ou les avions). Le monde entier s'est arrêté !
Tom dénonce Klaatu aux autorités. Helen, outrée de cette trahison et des mobiles égoïstes de Tom, rompt avec lui. Avec Klaatu, elle prend une voiture pour retrouver le professeur Barnhardt. Durant le trajet à travers Washington en état de siège, Klaatu dit à Helen que s'il lui arrive malheur, elle devra aller voir le robot Gort pour lui dire la formule « Klaatu barada nikto ».
Une patrouille abat Klaatu. Helen fonce voir Gort, toujours immobile devant la soucoupe volante, prononce le mot de passe. Le robot la met à l'abri à l'intérieur du vaisseau puis va récupérer le corps de Klaatu, auquel il rend la vie — mais provisoirement seulement, explique‑t‑il à Helen.
Klaatu adresse aux scientifiques rassemblés devant sa soucoupe volante le message qu'il était venu délivrer, puis décolle.
« Je pars bientôt, vous m'excuserez si mes paroles sont brutales. L'univers est plus petit chaque jour, et la menace d'une agression, d'où qu'elle vienne, n'est plus acceptable. La sécurité doit être pour tous ou nul ne sera en sécurité. Cela ne signifie pas renoncer à la liberté mais renoncer à agir avec irresponsabilité. Vos ancêtres l'avaient compris quand ils ont créé les lois et engagé des policiers pour les faire respecter. Sur les autres planètes, nous avons accepté ce principe depuis longtemps.
Nous avons une organisation pour la protection mutuelle des planètes et la disparition totale des agressions. Une autorité aussi haute repose bien sûr sur la police qui la représente. En guise de policiers, nous avons créé une race de robots. Leur fonction est de patrouiller dans des vaisseaux tels que celui-ci, et de préserver la paix. Pour les questions d'agression, nous leur avons donné les pleins pouvoirs. Ces pouvoirs ne peuvent être révoqués. Au premier signe de violence, ils agissent contre l'agresseur. Les conséquences de leur mise en action sont trop terribles pour s'y risquer.
Résultat : nous vivons en paix, sans arme ni armée, ne craignant ni agression ni guerre, et libres d'avoir des activités plus profitables. Nous ne prétendons pas avoir atteint la perfection, mais nous avons un système qui fonctionne.
Je suis venu vous donner ces informations. La façon dont vous dirigez votre planète ne nous regarde pas. Mais si vous menacez d'étendre votre violence, votre Terre sera réduite à un tas de cendres. Votre choix est simple : joignez-vous à nous et vivez en paix ou continuez sur votre voie et exposez-vous à la destruction.
Nous attendrons votre réponse. La décision vous appartient. »
Sortant en pleine guerre froide (la guerre de Corée venait d'éclater), Le jour où la Terre s'arrêta a laissé une impression marquante par sa façon d'associer entre elles les deux hantises majeures de son époque, la course aux armements nucléaires et les OVNI.
Le film a parfois été perçu comme une allégorie chrétienne[2] :
Mais Aeon J. Skoble conteste cette interprétation, dans la mesure où d'une part il ne prêche pas que nous devons nous aimer les uns les autres : les humains peuvent s'entretuer, tant qu'ils ne menacent pas la sécurité des autres planètes et, d'autre part le Jésus de l'évangile ne menace pas d'éradiquer toute vie sur Terre si ses commandements ne sont pas suivis[2].
Le système établi par l'organisation de planètes de Klaatu est en effet le suivant : chaque planète doit être en sécurité absolue et ne doit pouvoir en aucun cas être menacée par une autre planète. Pour atteindre cet objectif, l'organisation a mis au point des robots aux pouvoirs absolus et illimités, à l'image de Gort, qui patrouillent de planète en planète pour faire régner la sécurité. Leur pouvoir ne peut être révoqué et est supérieur à tout pouvoir de toute planète. Au premier signe de violence, ils agissent automatiquement contre l'agresseur, jusqu'à éventuellement détruire entièrement la planète belliqueuse. Mais les robots n'interviennent pas dans les affaires internes de chaque planète, aussi violentes soient-elles, et Klaatu ne porte aucun jugement moral sur les Terriens, si ce n'est dans la mesure où ils peuvent menacer la sécurité d'autres planètes[2].
L'éthique d'un tel système peut faire l'objet de débats. Aeon J. Skoble note que ce système peut faire penser à l'argument du philosophe anglais du XVIIe siècle Thomas Hobbes selon lequel un souverain doit avoir une autorité absolue sur ses sujets. L'argument de Hobbes est que notre condition naturelle nous mène à la compétition plutôt qu'à la coopération. Même si nous percevons qu'il serait plus bénéfique de coopérer que de combattre, notre méfiance naturelle les uns des autres nous mène à l'affrontement. Par conséquent, Hobbes conclut qu'il faut investir un souverain d'une autorité absolue, de sorte que la frayeur de rompre le contrat social soit supérieure à la peur du prochain. Mais le système de l'organisation ne va pas jusque-là : un souverain règne sur tous les aspects de la vie de ses sujets, alors que la juridiction des robots ne s'étend qu'aux agressions interplanétaires, chaque planète étant totalement libre de vivre comme elle l'entend[2].
En fait, le film interroge sur les limites de la liberté : est-ce une « liberté » que d'assassiner notre prochain ? Les robots vont-ils restreindre la « liberté » de la Terre et des Terriens ? Selon Skoble, le film reprend plutôt l'argument de John Stuart Mill selon lequel « la seule circonstance pour laquelle la puissance et la force peut être exercée de bon droit sur tout membre d'une société civilisée, contre son gré, est de l'empêcher de porter préjudice à autrui »[3]. Les fondations morales de l'ultimatum de Klaatu et de la force destructrice des robots résident dans le fait que nous avons le droit de nous porter préjudice dans les conflits terriens, mais que nous n'avons pas le droit de porter préjudice aux autres planètes, car elles ont le droit à la paix et à la sécurité[2].
Une interprétation fréquente du film consiste à penser que la puissance de Gort et l'ultimatum de Klaatu est comparable à l'équilibre de la terreur engendré par l'arsenal nucléaire des grandes puissances. Une objection à ce parallèle est que les arsenaux nucléaires sont contrôlés par des êtres humains, faillibles, intéressés et sujets aux passions. Dans le système de Klaatu, la puissance destructrice est confiée aux robots, infaillibles, désintéressés du pouvoir et inaccessibles aux passions, ce qui change les perspectives éthiques de l'ultimatum[2].
Dans le film, Klaatu (Michael Rennie) indique à Helen (Patricia Neal) qu'il faut dire cette phrase à Gort (le robot) s'il lui arrive quelque chose. Klaatu étant tué peu après, Helen dit cette phrase à Gort.
Cette phrase, devenue culte, n'a pas d'interprétation ou de traduction officielle. Selon Skoble, elle serait le seul moyen, uniquement possible lors d'une mission diplomatique comme celle de Klaatu, de désactiver la mise en œuvre automatique de la répression des robots en cas de violence envers une race d'une autre planète. Mais, hormis le contexte de ce genre de mission, il n'y a pas de barada nikto possible envers les robots : leur pouvoir est irrévocable, inexorable et automatique, ce qui est le fondement même de l'efficacité du système[2].
L'orthographe de cette phrase provient du script d'Edmund H. North, lequel a également développé une langue pseudo-extraterrestre pour le film. La phrase est également présente dans le remake Le jour où la Terre s'arrêta (2008).
De nombreuses références à cette phrase se retrouvent dans les films Tron (1982), Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi (1983), Shopping (1986), Toys (1992), Evil Dead 3 (1992), Serenity (2005)[réf. souhaitée], Planète 51 (2010), Scary Movie 5 (2013), mais également dans les jeux vidéo Spyro 2 : Gateway to Glimmer (1999), League of Legends (2011), Minecraft (2011), Borderlands 2 (2012), les dessins animés Tortues Ninja : Les Chevaliers d'écaille (1987-1996), ainsi que dans les bandes-dessinées Les abominables monstres de l'espace attaquent (1997) de Don Rosa ou encore des séries-télévisées comme Farscape (1999–2003) et Nerdz (2007–2011). Les paroles « Klaatu barada nikto » reviennent plusieurs fois dans la chanson Élégante Solution du groupe Octobre (1982).
Selon le Robot Hall of Fame, Klaatu barada nikto représente « l'un des ordres les plus connus de la science-fiction »[4].
Le film est sorti sur le support DVD en deux éditions chez Fox Pathé Europa :
Le film est sorti sur le support Blu-ray en deux éditions toujours chez Fox Pathé Europa :
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