Karl Křitek est le fils de Johann Victor Křitek (1830–1904), général d'intendance. Il étudie à Vienne, puis à l'école militaire de Sankt Pölten, puis au lycée militaire de Mährisch Weißkirchen en Moravie. De 1876 à 1879, il suit les cours de l'Académie militaire thérésienne, à Wiener Neustadt, d'où il sort comme sous-lieutenant au 52erégiment d'infanterie. De 1882 à 1884, il passe par l'école de guerre impériale et royale(de). Il passe par différents postes dont le bureau de cartographie de l'état-major général. En 1910, il est promu Feldmarschallleutnant (général de division) et nommé à la tête de la 49edivision d'infanterie à Vienne, poste qu'il occupe au moment de la mobilisation de 1914.
Au début de la guerre, il est envoyé sur le front de l'est en Galicie à la tête de la 26edivision de Schützen. Il participe à la bataille de Komarów près de Zamość ( - ). Au début de septembre, il est désigné pour commander le XVIIecorps (partie de la 4earmée du général Moritz von Auffenberg) en remplacement du général Karl Georg Huyn(de), victime d'un effondrement nerveux après plusieurs jours de combats[1]. Les 3e et 4earmées subissent une lourde défaite à la bataille de Rava-Rouska (6 - ).
Malgré de bons résultats militaires, son tempérament pédant et bureaucratique le fait peu apprécier par ses contemporains, aussi bien ses subordonnés que ses supérieurs. Le général Borojević le déclare «inapte à un commandement plus élevé».
À l'automne 1916, il se retrouve sous les ordres de Borojević. Il participe à la sixième bataille de l'Isonzo () puis à la neuvième (octobre - ). Borojević, qui a désormais une meilleure opinion de ses qualités, le propose pour une promotion. Křitek est nommé à la tête du Xecorps sur le front de l'Est et, en , promu au grade de Generaloberst (colonel-général).
Pendant l'offensive russe de juillet 1917, la 3earmée austro-hongroise est rudement repoussée par l'attaque de la 8earmée russe du général Lavr Kornilov, une des rares armées russes encore peu touchées par la propagande défaitiste des bolcheviks. Les Austro-Hongrois reculent en désordre, un régiment entier de Tchèques passant du côté russe et les champs de pétrole de Galicie sont menacés par l'avance russe. Le général Karl Tersztyánszky von Nádas, chef de la 3earmée, est limogé; Křitek, nommé à sa place, parvient à rétablir le front dans le secteur de Kalouch et Stanislau en s'appuyant sur des unités encore solides comme la 42edivision de Honvéd hongroise. Le jeune philosophe Ludwig Wittgenstein, observateur d'artillerie dans le secteur de Ldziany(en), reçoit la médaille d'argent de la Valeur pour son sang-froid dans cette bataille[2]. Au début d', l'offensive menée par la 3earmée, l'armée du Sud allemande et le corps allemand Winckler repousse les Russes et finit de les chasser de Bucovine.
Le , Křitek est nommé à la tête de la 7earmée et prend part à l'opération Faustschlag («Coup de poing») qui permet aux Germano-Austro-Hongrois d'occuper l'Ukraine. Le , toute résistance russe ayant cessé, son armée est dissoute et il est relevé de son poste, ce qui met fin à sa carrière militaire.
Après la chute de la monarchie, il se retire à Vienne où il est enterré.
Brian McGuinness, Wittgenstein: A Life - Young Ludwig, 1889-1921, The University of California, 1988, p.258.
(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé «Karl Křitek» (voir la liste des auteurs) dans sa version du .
Brian McGuinness, Wittgenstein: A Life - Young Ludwig, 1889-1921, The University of California, 1988
Geoffrey Wawro, A Mad Catastrophe: The Outbreak of World War I and the Collapse of the Habsburg Empire, Basic Books, 2014