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poète, écrivain, pamphlétaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jérôme Peignot, né le à Paris, est un romancier, poète, spécialiste de la typographie et essayiste français.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Jérôme Georges André Peignot |
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Rémy Peignot Sophie Peignot (d) |
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Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il s'est fait connaître en obtenant le Prix Sainte-Beuve[1], en participant à diverses actions politiques, en publiant Les Écrits de Laure, et en dirigeant un ouvrage important sur la « Typoésie ». Il est connu également pour avoir lancé la notion d'acousmatique dans les années 1960[2].
Jérôme Peignot est le fils de Suzanne Peignot, cantatrice, et de Charles Peignot, directeur de la fonderie Deberny et Peignot. Il est également le neveu de l'écrivaine Colette Peignot (Laure), et le petit-fils de Georges Peignot, le créateur de la prestigieuse Fonderie G. Peignot & Fils qui deviendra Deberny et Peignot.
Adolescent, Jérôme Peignot découvre au Lycée Louis-le-Grand les ravissements de la culture savante en même temps que la cruauté de la guerre (il en parle abondamment dans ses nouvelles et sera décoré pour faits de résistance). Bachelier en 1945, il s'inscrit en Sorbonne pour y obtenir un certificat d’esthétique de la licence libre en 1946 ; parallèlement, il suit la scolarité de l'École Estienne. C'est dans la même Sorbonne qu'il soutient bien des années plus tard (1982) un doctorat d'État (sur travaux) devant un jury prestigieux (Julia Kristeva, Gilbert Lascault, Jean Laude, Marc Le Bot, Louis Marin, Bernard Teyssèdre) sur le sujet « De la calligraphie latine »[3].
Engagé tôt en littérature, sous l'influence de Michel Leiris en particulier (L'âge d'homme lui ayant tracé la voie), Jérôme Peignot travaille néanmoins dans l'édition (services de fabrication des Éditions Dunod et des Éditions Arts et métiers graphiques, 1948-1949 ; Service de fabrication puis rédacteur à Sélection du Reader’s Digest, 1950-1963 ; lecteur puis rédacteur aux Éditions Denoël, 1963-1967). En 1965, en tant que délégué du Comité d'entreprise au Reader's Digest, il organise une grève contre la suppression d'une prime ; grève victorieuse, mais Jérôme Peignot est mis à la porte, malgré 13 ans de service (sous prétexte de l'obtention du Prix Sainte-Beuve : « si vous savez écrire pour des happy few, vous semblez ne toujours pas avoir découvert quel était le style qui convient à la surface imprimée la plus lue après la Bible », écrivait le rédacteur en chef dans sa lettre de congédiement). Il en tire un roman, Grandeur et misère d’un employé de bureau, publié chez Gallimard en 1965.
À partir de 1961, le monde de la radio fait appel à lui. Il est un pilier de l’émission Le Masque et la Plume sur les ondes de la radio publique française : jusqu'en 1964, il en est coproducteur et coréalisateur, en compagnie de Michel Polac et François-Régis Bastide[4]. Il fait partie de ceux qui « sabordent » l'émission après une directive de la Direction exigeant la censure des auteurs ayant signé le Manifeste des 121 (qui appelait à l'insoumission dans la Guerre d'Algérie)[5]. Puis, de 1972 à 1983, il produit diverses émissions littéraires et philosophiques pour France Culture : Les chemins de la connaissance, Les nuits magnétiques, La matinée littéraire... Il fait même le comédien dans un long-métrage de Michel Polac, La chute d'un corps.
Intellectuel engagé, Jérôme Peignot intervient dans les débats. En 1965, invité au Séminaire international d'Harvard par Henry Kissinger, il publie dans The Crimson, le journal de l'Université[6], faute d'avoir pu intervenir sur la situation au Viêt Nam, un article visant à se désolidariser des membres du séminaire, plutôt favorables. Conséquence: on lui supprime son visa[7]. De même, en 1968, il participe à l'occupation de la Société des gens de lettres, pour faire valoir les droits sociaux des écrivains. Peu après, il est de ceux qui fondent l'Union des écrivains et il fait partie du Comité de fonctionnement afin de poursuivre la lutte en ce sens[7],[8],[9]. En 1970, il mène la « bataille d'Ivry », en soutenant des éboueurs originaires du Mali, qui habitent un bâtiment insalubre à Ivry-sur-Seine et font une grève du « loyer » contre le propriétaire malien[10]. Avec Michel Leiris et Jean-Pierre Faye et une escouade d'étudiants, ils organisent un sit-in dans le logement du logeur : le quartier est cerné par les CRS, les meneurs embarqués dans le « panier à salade », et ils passent 3 jours dans une cellule du commissariat du XIIIe arrondissement[11]. En 1972, son pamphlet Les gens du monde au pouvoir ou la 5e République et la Culture (Éd. Éric Losfeld) est saisi par la police, et les ouvrages détruits[12]. En 1972 encore, Jérôme Peignot est Président du Front des artistes plasticiens (cf. vidéo au Journal télévisé de 1972). En 1972 toujours, Jérôme Peignot se fait connaître également par l'affaire "Sartorus", un cargo soviétique en cale sèche à Dunkerque. Des ouvriers immigrés illégaux y travaillent dans des conditions insensées (dans l'anonymat total, 21 d'entre eux y trouvent la mort). En compagnie de Jean-Pierre Faye et quelques autres, Jérôme Peignot intervient en justice contre l'employeur, qui est finalement condamné à une amende d'1 franc symbolique. L'ouvrage collectif Lutte de classe à Dunkerque (Éd. Galilée) s'en fait l'écho. En 1992, il fait partie du comité de soutien au référendum de Maastricht[13].
En 1976, Jérôme Peignot fait rééditer contre la volonté de son père[14] Les écrits de Laure que Georges Bataille et Michel Leiris avaient publié une première fois à compte d'auteur en 1939 et 1943[15]. Deux ans plus tard, ayant retrouvé des manuscrits inédits de Laure, il parvient à une seconde édition augmentée chez Robert Laffont, avec une préface personnelle intitulée "Ma mère diagonale". Le conflit avec son père s'épaissit ; ce dernier demande la "destruction des plombs devant huissier". Conseillé par l'avocat Roland Dumas, Jérôme Peignot crée une Association des amis de Laure, composée de Marguerite Duras, Michel Foucault, Claude Mauriac, et une centaine d'autres. À la suite d'une presse très abondante, et louangeuse, le père de Jérôme Peignot finit par consentir à une troisième édition chez Pauvert, bientôt suivie d'une collection de poche et de traductions nombreuses.
Attaché à la typographie par son ascendance familiale, Jérôme Peignot lui consacre un ouvrage en 1967, De l’écriture à la typographie (Gallimard) et plusieurs combats. Ainsi, en 1982, il est l'instigateur d'une Commission interministérielle sur le graphisme et la typographie, présidée par le Ministre de la culture, Jack Lang. À cette occasion, il rédige un rapport, L'apprentissage de la lecture et de l'écriture dans l'enseignement public. En 1996, à la demande de Jack Lang, désormais Ministre de l'éducation nationale, il est chargé de mission sur l'écriture, son apprentissage, son histoire, ses techniques... Et, depuis les années 1990, il s'illustre par son combat pour la sauvegarde du patrimoine typographique de l'Imprimerie nationale. En particulier, après la vente scandaleuse des locaux de l'Imprimerie nationale à un fonds d'investissement américain, le matériel est stocké de manière anarchique au cours d'un déménagement mal planifié. Jérôme Peignot est à l'initiative d'une pétition lancée sur le site garamonpatrimoine.org qui recueille 25 000 signatures dans le monde entier. En 2007, il publie une «Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy». Le fonds est finalement transféré dans des locaux ultra-sécurisés à Flers-en-Escrebieux.
Enfin, entre 1981 et 1991, Jérôme Peignot revient en Sorbonne pour se charger d'un cours sur l'écriture et la typographie.
Mais c'est encore l'écriture qui est son métier principal : une trentaine d'ouvrages, romans, nouvelles, essais, albums pour enfants, chez des éditeurs prestigieux ou en voie de le devenir (Gallimard, Seuil, Christian Bourgois, Grasset, Pauvert, Chêne, Cendres...)
Les articles ont été publiés dans de nombreuses revues, françaises ou étrangères: Communication et langages, La gazette de Lausanne, Connaissance des arts, Opus international, la NRF, le Mercure de France, les Cahiers du Sud, les Cahiers des saisons, Esprit, L’œil, Vogue, Obliques, Monde nouveau, la Parisienne, Le Monde, L’Observateur, Combat...
Nombreux articles en ligne sur le site personnel de l'auteur, dont:
Jérôme Peignot a versé ses archives personnelles et manuscrits à la Bibliothèque de l'Arsenal (Paris) en 2007.
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