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dialecte de l'arpitan De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le jurassien est un dialecte de la langue francoprovençale parlé dans le sud de la Franche-Comté (géographiquement dans le massif du Jura et plus particulièrement dans le département du même nom, le sud du Doubs parlant burgondan).
Jurassien Jurassien | |
Pays | France |
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Région | Franche-Comté : département du (Jura)[Quoi ?] |
Typologie | syllabique |
Classification par famille | |
Carte | |
Carte linguistique de la Franche-Comté. En vert le Franc-comtois (langue d'oïl). | |
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Le terme jurassien est également employé parfois pour désigner le franc-comtois, dialecte d'oïl parlé dans le nord de la Franche-Comté et dans le canton du Jura en Suisse.
Le jurassien est considéré comme un dialecte de la zone franco-provençale, il couvre les trois quarts du département du Jura hors la zone de Dole. Il est parlé notamment à Lons-le-Saunier. La moitié sud du département du Doubs emploie un dialecte proche, le burgondan.
Le jurassien comme les langues voisines a fait l'objet de nombreuses études aux XIXe et XXe siècles :
En 1979, la publication la plus importante est le Glossaire du parler haut-jurassien de Paul Duraffourg, Alice et Roland Janod, Cathie Lorge et André Vuillermoz.
En 1994, la publication d'un Essai Le Parler du Jura du poète Patrick Simon qui est encore aujourd'hui en vente en sur le site de l'éditeur Lacour/Olle[1].
En 1995, la publication du livre sur les Études du jurassien et La Particularité du français parlé dans la
Région de Morez, Haut-Jura de Jaqueline Robez-Ferraris
Abergement-lès-Thésy • Ôbérdzoma
Arbois • Arboué (on ne dit pas à Arbois mais En Arbois)
Ardon • Nadjon
Baume-les-Messieurs • Bâme
Besain • Bësain
Billecul • Beuilcul
Bonnefontaine • Lës Féssës ( Le village se nommait Les Faisses )
Bourg-de-Sirod • Lou Bœû
Chamole • Tsameula
Champagnole • ChampagnôlaORB - Tsanpagnola
Château-Chalon • Tsétiâ-Tsalon
La Châtelaine • La Tsaitelaina
Châtelneuf • Tsétiânu
Châtillon • Tsâtillou
Chaussenans • Tsassena
Chevrotaine • Tsevroutaina
Cize • Ciza
Conliège • Conliidzou ( L mouillée )
Clairvaux-les-Lacs • Clièrva
Clucy • Kieussy
Crotenay • Croutenay
Doucier • Duci
Dournon • Dounon
Le Fied • Lou Fied
Fontenu • Fontënu
Le Frasnois • Lou Frainet
Le Larderet' • Ladgeret
Lemuy • L'mu
Lons-le-Saunier • Lon-Tsânier
Loulle • Lula
Marigny • Maregny
Maynal • Moinnau
Mesnay • Moinney
Mont-sur-Monnet • Lou Mont
Monnet-la-Ville • Monnet-la-Vela ( "on" nasal )
Montrond • Môrond
Orgelet • Ourdzelet
Pannessières • Pennessirës
Le Pasquier • Lou Paiquier
Les Planches-près-Arbois • Lës Plintsës-près-d'Arbois
Picarreau • Picarriâ
Pillemoine • Pillemoinnou
Plasne • Plainou
Poligny • PôlegniORB - Poulegny
Pont-de-Poitte • Pont-de-Poitou
Saint-Germain-en-Montagne • St-Dgermain
Saffloz • Saifloz
Salins-les-Bains • SâlinsORB - Sôlin
Villette-lès-Arbois • Veleta
Sirod • Serod
Syam • Chan
Valempoulières • Valempoulirës
Vannoz • Vannoz ( "an" nasal )
Le Vaudioux • Lou Vadiu
Vers-en-Montagne • Væî
Villette-lès-Arbois • Veleta
Granges-sur-Baume • Grandzës-tsu-Bâme
Crançot • Cransou
Communailles-en-Montagne • Koem'neillè
Mirebel • Merbiâ
Petit-Villard • P'tè V'lâ
Sièges • Séze
Il n'existe pas de graphie commune, ni de dialecte unifié. On peut toutefois dégager des traits communs aux différents parlers. Les traits les plus caractéristiques sont le g et le j français qui deviennent dz, le ch devient ts, le s devient parfois ch. Par exemple : jour = dze (Salins); chien = tsin (Mignovillard)
Les mots singuliers masculins terminés par e en français deviennent ou ; au féminin ils deviennent o ou a. Dans beaucoup de cas, les mots pluriel ne se terminent pas par es mais par et.
À Salins, on distingue deux groupes de verbes : le premier groupe français er devient i ou reste er (acheter : oster ; marcher : martsi); les deuxième et troisième groupes n'ont pas de règles.
À la Chapelle-des-Bois, LB Moine distingue quatre conjugaisons : les terminaisons en er (équivalent au 1er groupe français), i (équivalent aux verbes en ir et er), ae (équivalent aux verbes oir) et re (comme en français).
Exemple de conjugaison (Le Vaudioux ) :
Verbe « Aimer » à l'indicatif :
dz'aime : j'aime t'aimes : tu aimes il/ell'aime : il ou elle aime nous aimins : nous aimons vous aimez : vous aimez il/le aimant: ils ou elles aiment
dz'aiméve : j'aimais t'aiméves : tu aimais il/ell'aiméve : il ou elle aimait nous aimiins : nous aimions vous aimévëz : vous aimiez il/le aimévant : ils ou elles aimaient
dz'aimerou : j'aimerais t'aimerous : tu aimerais il/ell'aimerou : il ou elle aimerait nous ameriins : nous aimerions vous aimeriëz : vous aimeriez il/le aimeriants : ils ou elles aimeraient
Le jurassien est assez pauvre en production littéraire et, contrairement au franc-comtois, il n'y a plus aucun auteur écrivant en jurassien. Les textes les plus significatifs sont les Noëls d'Arbois, rapportés par Max-Buchon et JL Billot et surtout l'histoire de Vise-lou-Bu.
Ce conte est sans doute le récit le plus connu de la littérature jurassienne. Il raconte les aventures d'un Jurassien de Chapelle-des-Bois qui s'engage dans l'armée du roi et va combattre l'ennemi où il tire grand honneur. L'histoire se situerait en 1721 quand les Français s'affrontent à l'empereur Charles VI aux environs de Schelestadt. Elle se base sur un personnage réel, Claude-Antoine Pagnier-Bezet (1693-1779) et aurait été écrite par l'Abbé Blondeau en 1781, selon les suppositions de Léon Bourgeois.
Tiré du livre Contes et légendes de Franche-Comté :
Francoprovençal jurassien | Traduction en français |
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Lo vouivro c'est no grand sarpent voulânt que ne voit bê que de n'ôeillou; encoua c't'ôeillou ne tin-u quasiment pais à so têto: c'est no bôlo asse reluisant que n'etello, que s'aippêle n'escarbouclio et que vo devant lo bêto c'ment no lantâno. Le baille no se grand'lumîre que lo sarpent mêmo sembli être tout en fûe, et quand le voule de no montaigne à n'âtro, on cude va n'ellezou. Mon revire-pépé la vî no nêue, en descendant u melin, s'ecchapê de pouits à l'Ermittou, s'ellancie de l'âtre sen de lo revêren pôsê tranquilloment son escarbouclio su no grosse pierro de lo rivo, et s'accoulé longtemps ses alêts sur l'âvo c'ment fant les ouzé que se bâgnant |
La vouivre est un grand serpent volant, qui ne voit clair que d'un œil; encore cet œil ne tient-il presque pas à sa tête: c'est une boule aussi brillante qu'une étoile, qui s'appelle escarboucle, et qui va devant la bête comme une lanterne. Elle donne une si grande lumière que le serpent lui-même semble être tout en feu; et quand il vole d'une montagne à une autre, on croit voir un éclaire. Mon arrière-grand-père le vit une nuit en descendant au moulin, s'échapper du Puits de l'Ermite, s'élancer de l'autre côté de la rivière, poser tranquillement son escarboucle sur une grosse pierre du rivage, et secouer longtemps ses ailes sur l'eau comme font les oiseaux qui se baignent." |
Texte sur le Vaudioux
Francoprovençal jurassien | Traduction en français |
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Lou lu et Lou Renæî Y avéve na vois i pays on Lu et on Renæî qu'aviant fait martsi pour ëcouëner on grand tsampt en Limma. Il allirant lou dju devant, mouler liu fassus à la fouardze vouè tsi Boiset. Lës voirique patchis de grands matin, aprés on bon dëdjunon. Pou liu mëranda, i poutchirant na bonna tepena de beurrou qu'i catsirant derri l'hadze dës Molæis. Il aviant crëbin fait dutrës oudjons que lou Renæî desit : «Tins, entends-te, voilé qu'on m'appéle pour filleuler». —« Et bin,va illi desit lou Lu, on ne det jamés refuser de fére on chrétien; ditandii que t'îrais dze fërai cen que dze pourrai ».
Vouê lës neut hurës :« Voilé qu'on m'appéle oncou pour être parrain », desit Lou Renæî. Et i n'a pès setôt la parmichon di lu qu'i pæî.
« Et ton nouvià filleu, quement l'ais-te nommé ?.
— Drôlou de nom, tout de mémou », reprit Lou Lu. Pour la trëgima vois, à onze hurës, Lou Renæî dit qu'il est oncou appelé pour être parrain.
— « Allins mërander » rëpond lou Renæî. A pouinna arrevés derri l'adze, lou Lu treuve la tepena vouida. «C'est të, dit-ti Renæî, qu'ais medzi lou beurrou », et i veut lou dëvouèrer.
I se cùtsant, lou Lu sô, s'endouæî tout dret Lou Renæî ne douæî que de n'uillou, et tout bélament sans brit. pesse i tiu di lu.
Pou calmer lou Lu. lou rusé compére illi desit. «Ė n'est pès cen :dze sais que pou la féta La Gapita a fait on grià de couma pou ses catiers Il est à la cava lé derri, devæî lou clieu Pendant. Allins-y : è sera bintôt nê ; nion ne nous voira ». I s'en allirant donc à la riva de la nê, paissirant par lou oar lou larmier et firant bon-bance.
Tout d'on cô entre la Gapita, qu'avéve entendu liapé. Lou Renæî paisse, se save. Lou lu, trop plein, ne peut paisser. Mais à fouæîche d'effouæî i travèche, en redzieliant tout son medzi devant la Gapita qu'ô recet dans son devantier. D'ique i s'en allirant pëtsi en Valliret : Lou Renæî dit à l'âtrou : « Mets ta tiua à l'aigue, prends gaidja de ne pès rédzi.
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Le Loup et le Renard D'où vient que personne en la vie N'est satisfait de son état ? Tel voudrait bien être Soldat À qui le Soldat porte envie. Certain Renard voulut, dit-on, Se faire Loup. Hé ! qui peut dire Que pour le métier de Mouton Jamais aucun Loup ne soupire ? Ce qui m'étonne est qu'à huit ans Un Prince en Fable ait mis la chose, Pendant que sous mes cheveux blancs Je fabrique à force de temps Des Vers moins sensés que sa Prose. Les traits dans sa Fable semés Ne sont en l'ouvrage du poète Ni tous, ni si bien exprimés. Sa louange en est plus complète. De la chanter sur la Musette, C'est mon talent ; mais je m'attends Que mon Héros, dans peu de temps, Me fera prendre la trompette. Je ne suis pas un grand Prophète ; Cependant je lis dans les Cieux Que bientôt ses faits glorieux Demanderont plusieurs Homères ; Et ce temps-ci n'en produit guères. Laissant à part tous ces mystères, Essayons de conter la Fable avec succès. Le Renard dit au Loup : Notre cher, pour tous mets J'ai souvent un vieux Coq, ou de maigres Poulets ; C'est une viande qui me lasse. Tu fais meilleure chère avec moins de hasard. J'approche des maisons, tu te tiens à l'écart. Apprends-moi ton métier, Camarade, de grâce ; Rends-moi le premier de ma race Qui fournisse son croc de quelque Mouton gras : Tu ne me mettras point au nombre des ingrats. - Je le veux, dit le Loup ; il m'est mort un mien frère : Allons prendre sa peau, tu t'en revêtiras. Il vint, et le Loup dit : Voici comme il faut faire Si tu veux écarter les Mâtins du troupeau. Le Renard, ayant mis la peau, Répétait les leçons que lui donnait son maître. D'abord il s'y prit mal, puis un peu mieux, puis bien ; Puis enfin il n'y manqua rien. À peine il fut instruit autant qu'il pouvait l'être, Qu'un Troupeau s'approcha. Le nouveau Loup y court Et répand la terreur dans les lieux d'alentour. Tel, vêtu des armes d'Achille, Patrocle mit l'alarme au Camp et dans la Ville : Mères, Brus et Vieillards au Temple couraient tous. L'ost au Peuple bêlant crut voir cinquante Loups. Chien, Berger, et Troupeau, tout fuit vers le Village, Et laisse seulement une Brebis pour gage. Le larron s'en saisit. À quelque pas de là Il entendit chanter un Coq du voisinage. Le Disciple aussitôt droit au Coq s'en alla, Jetant bas sa robe de classe, Oubliant les Brebis, les leçons, le Régent, Et courant d'un pas diligent. Que sert-il qu'on se contrefasse ? Prétendre ainsi changer est une illusion : L'on reprend sa première trace À la première occasion. De votre esprit, que nul autre n'égale, Prince, ma Muse tient tout entier ce projet : Vous m'avez donné le sujet, Le dialogue, et la morale. |
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