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brigand populaire slovaque De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Juraj Jánošík (, Terchová – , Liptovský Mikuláš) est un personnage de fiction, montagnard slovaque, venant des contreforts nord de Petite Fatra dans les Carpates occidentales. Un homme de la route dont la légende populaire l'a créé comme un héros et une figure épique de la culture slovaque et polonaise. Le brigand, mais à la fois défenseur du pauvre tel Robin des Bois et contre l'envahisseur tel Jeanne d'Arc, il fait la fierté des Slovaques et des Polonais. Il est courant d'offrir certains de ses symboles (la hache, la ceinture de force), ou encore de manger les « cheveux de Janosik » qui est un fromage tressé.
La légende veut que Jánošík soit né à Terchová dans le royaume de Hongrie (Slovaquie actuelle), en 1688. À l'époque ce village appartenait au domaine de Strečno dont le seigneur habitait à Teplicka près de Žilina. Il est issu d'une famille démunie. Dans les années 1707-1708, il participe à l'insurrection du comte François II Rákóczi contre les Habsbourg. Jánošík passe plusieurs années dans le régiment d'infanterie sous le commandement du colonel Wilhelm Winkler (Viliam Vinkler). Apparemment après la défaite décisive des troupes kuruc à la bataille de Trenčín le , il revient à Terchová. Néanmoins, bientôt il entre dans l'armée impériale - on ignore s'il le fait volontairement ou contraint - en tant que garde au château de Bytča. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Tomáš Uhorčík, un brigand emprisonné dans le château. Celui-ci le persuada de rejoindre sa bande de brigands, ce que fait Jánošík en 1711. Grâce à son prestige, il en devient le chef.
La bande sous la direction de Jánošík est active un peu moins de deux ans. Sa première action fut l'attaque de marchands juifs à Vsetín en . En 1712, elle vainc et vole plusieurs nobles, des marchands et des ecclésiastiques, mais aussi l'épouse du pasteur, la veuve d'un officier impérial ou des propriétaires.
Comme tous les voleurs au grand cœur, cette bande de brigands vole l'argent des riches pour le donner aux pauvres. C'est à cette époque que naquit sa légende, celle d'un héros populaire épris de justice et doté d'une force surnaturelle. Celle-ci ne l'empêche pas néanmoins d'être arrêté et emmené à Liptovský Mikuláš en 1713 où il est jugé et emprisonné.
De nombreuses versions existent sur son arrestation. La légende et l'histoire se confondent[1].
Il finira pendu à un crochet et la légende raconte que, sur le point de mourir, il dansait encore.
Après sa mort, il resta, et reste encore, le symbole de la libération sociale et nationale du peuple slovaque, en lutte contre le féodalisme. Il marque toujours la conscience du peuple slovaque.
La culture populaire slovaque et polonaise (chansons, contes, peintures) s'est inspirée des actions de Juraj Jánošík et de sa bande.
Pratiquement les seules sources disponibles concernant la vie du brigand sont les protocoles des procès de Juraj Jánošík et de Tomáš Uhorčík et quelques autres documents supplémentaires paroissiaux ou administratifs. Ces sources donnent une image très limitée de la vie et de l'activité de Jánošík dont l'image de héros national n'a commencé à être construite par les revivalistes slovaques qu'environ cent ans après sa mort. Cette image de héros populaire sera encore développée par les historiens socialistes au cours du XXe siècle. Ces constructions et théories associées à la personnalité de Juraj Jánošík ignorent le plus souvent le contexte de l'époque et n'ont aucun support dans les sources réelles.
Le poème épique Smrť Jánošíkova (la mort de Jánošík) de Ján Botto est le joyau de la poésie romantique slovaque. Les romanciers Pavol Beblavy et Jan Hrusovsky, dans les années 1930, ont rendu hommage à ce brigand, précurseur de la justice sociale qu'il réclamait pour son peuple.
Il est également le sujet de l'opéra Juraj Jánošík de Ján Cikker.
Enfin, chaque année au mois d'août se déroule le festival folklorique Jánošíkove dni à Vrátna, non loin de Terchová.
En Pologne, jusqu'à récemment[Quand ?], il y avait une croyance assez répandue selon laquelle Jánošík était de nationalité polonaise et qu'il sévissait en Podhale en volant les riches pour donner aux pauvres. Contrairement à la Slovaquie, en Pologne il y est toujours dépeint d'une manière positive. Dans les années 1970 ont été créés une série télévisée et un long métrage sur Jánošík. La série télé et le long métrage se déroulent au début du XIXe siècle en Pologne et se référent très peu à l'histoire réelle. Malgré cela, la série télé et le long métrage ont acquis une grande popularité et ont grandement contribué à la prévalence d'un Jánošík polonais.
En 2009 Agnieszka Holland et Kasia Adamik ont tenté de montrer la vérité historique, en réalisant un long métrage enrichi avec des motifs de conte de fées et des scènes d'action : Jánošík histoire vraie.
Bien que la Pologne ait aussi la tradition de Jánošík, les journaux polonais traitent souvent les voyous ordinaires, les hooligans, les voleurs et les brigands de Jánošík. Le jour du bon larron, célébrée le , est aussi appelé Jánošík.
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