Joëlle Morosoli, née en 1951[1] à Strasbourg (France), est une artiste québécoise d'origine française et suisse. Son œuvre est constitué de sculptures sous forme d'installation ou intégrées à des édifices publics. La plupart de ses sculptures reposent sur une animation par le mouvement, grâce à des moyens mécaniques.

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Joëlle Morosoli
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Joëlle Morosoli
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Biographie

Née d'une mère française, Gisèle Talbot, et d'un père suisse, Erwin Morosoli, Joëlle Morosoli immigre au Québec avec sa famille en 1961. Elle rencontre Rolf Morosoli, d'origine suisse et professeur-chercheur en biogénétique, qui, dès le début de leur relation, s'implique dans sa production artistique. Parallèlement à sa carrière de chercheur scientifique, il conçoit, en complicité avec l'artiste, l'aspect mécanique et technique de ses installations, sculptures, œuvres murales et intégrations à l'architecture.

Elle complète un baccalauréat spécialisé en arts plastiques à l'Université Laval à Québec, en 1975. En 1997, elle part s'installer à Paris où elle entreprend des études de doctorat à l'Université Paris-VIII sous la direction d'Edmond Couchot. Elle devient titulaire d'un doctorat en esthétique, sciences et technologies des arts avec une thèse sur L'installation en mouvement : une esthétique de la violence en 2002.

De retour au Québec, elle participe à de nombreuses expositions, collectives ou individuelles. Plusieurs de ses projets sont réalisés dans le cadre de la politique d'intégration des arts à l'architecture.

Joëlle Morosoli épouse Rolf à Montréal en 2004, où elle habite. Elle enseigne au Cégep de Saint-Laurent depuis 1998. Elle est la sœur de l'écrivaine Danièle Starenkyj.

Démarche

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Installation Camaïeu d'ombres (2009)

Joëlle Morosoli introduit le mouvement, qui lui sert en quelque sorte de matériau, dès ses premières œuvres. À travers des mouvements cycliques et lents ou saccadés et arythmiques ainsi qu'avec l'exploitation de jeux d'ombres et de lumière, elle cherche à donner une forme au mouvement et à provoquer une émotion. Le spectateur est convié à déambuler dans ses installations en conjuguant ses déplacements avec ceux de l'œuvre. La transformation constante des sculptures activées par des moteurs électriques modifie la perception de l'espace et de l'œuvre elle-même. Le mouvement oblige ainsi le spectateur à prendre position par rapport à l'œuvre et à l'espace, tout en adaptant ses déplacements à ceux de l'installation.

Par rapport aux sculptures cinétiques, comme les mobiles, où le mouvement est provoqué par une source le plus souvent naturelle, comme l'eau ou le vent, chez Morosoli chaque sculpture ou élément d'une installation est équipé d'un petit moteur qui génère un mouvement rythmique régulier, souvent à peine perceptible. Ces mouvements révèlent soudain une couleur ou une forme nouvelle. Ils réorganisent même quelquefois l'œuvre en entier. Le spectateur qui peut circuler librement dans les installations est témoin de ces métamorphoses. La lenteur des mouvements crée également un état de tension, de découverte et d'attente.

Son travail d'intégration à l'architecture évoque les formes et les mouvements de la nature. Par l'amplitude des déplacements et des mouvements, par les modifications de formes et de couleur qui en résultent, Morosoli parvient à traduire une gamme d'émotions sous-tendues par le rythme.

Principales réalisations

Joëlle Morosoli a présenté plus d’une trentaine d'expositions solos au Québec et au Canada. Elle a également été invitée à des expositions collectives d'importance comme au Centre Georges-Pompidou à Paris et à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. En 2002, elle est choisie pour représenter le Québec à l'événement ArtCanal dans le cadre de l'Exposition nationale suisse de 2002.

Elle compte à son actif plus d'une vingtaine d'œuvres publiques, notamment au Palais des Congrès à Gatineau, au Centre Mère-Enfant à Québec et au Centre d'hébergement Roland-Leclerc à Trois-Rivières.

Autres activités

Joëlle Morosoli est également écrivaine. Elle a remporté le 2e Prix Robert-Cliche pour son roman Le sablier de l'angoisse en 1986. Elle a également publié Le ressac des ombres en 1988 et un recueil de poèmes Traînée rouge dans un soleil de lait en 1984.

Elle est cofondatrice de la revue Espace pour laquelle elle sera rédactrice et directrice adjointe de 1987 à 1997. Elle enseigne les arts plastiques au Cégep de Saint-Laurent où elle coordonne le département d'arts plastiques et d'histoire de l'art.

Galerie installations

Galerie art public

Expositions individuelles

Expositions collectives

Art public

  • 1981, Palais des congrès de Gatineau, Gatineau, 35 m x 25 m.
  • 1983, Centre hospitalier régional de Gatineau, Gatineau, 16 m x 4,50 m x 3 m.
  • 1985, Bibliothèque Lucien-Lalonde, Gatineau, 9 m x 9 m x 5 m.
  • 1986, Piscine de Saint-Léonard, sculpture-pilier, 3 m x 61 cm x 61 cm.
  • 1986, CLSC Centre-Sud, Montréal, 6 m x 3 m x 5 m.
  • 1990, Bibliothèque de Pierrefonds, murale extérieure, 8 m x 6 m.
  • 1992, Centre de recherche Fernand-Seguin, Montréal, 8 m x 4 m x 5 m.
  • 1992, École Geai-Bleu, murale extérieure, La Plaine (Québec), 25 m x 9 m.
  • 1995, Parc Marie-Victorin, Longueuil, sculpture extérieure, 4,40 m x 3 m x 2,40 m.
  • 2000, C.P.F. de Mont-Laurier, Mont-Laurier, 8,40 m x 6,45 m x 3,75 m.
  • 2002, Canal de la Thielle, Parc de sculptures, Suisse.
  • 2002, École Pierre-Elliot-Trudeau, Vaudreuil, 10 m x 7,20 m x 3 m
  • 2002, École Lambert-Closse, Saint-Léonard, murale extérieure, 9 m x 1,80 m.
  • 2003, CHUQ Centre mère-enfant, Québec, 63 m x 8 m x 14 m.
  • 2004, Centre de formation professionnel de Lachine, Lachine, 6 m x 4 m.
  • 2004, École des métiers du meuble de Montréal, Montréal, 5,70 m x 2,85 m.
  • 2004, Junior High School Symmes, Gatineau, 10 m x 6 m x 2 m.
  • 2004, École secondaire Jean-Jacques-Rousseau, Boisbriand, 15 m x 8 m x 3 m.
  • 2005, École Saint-Grégoire-le-Grand, sculpture extérieure, Montréal, 3,50 m x 1,80 m.
  • 2006, Centre d’hébergement Maison-Pie-XII, Rouyn-Noranda, 6 m x 1,25 m x 5 m.
  • 2007, Bibliothèque Rina-Lasnier, Joliette, 5 m x 1,5 m.
  • 2008, Centre de formation Nova, Châteauguay, 9 m x 8 m x 5,3 m.
  • 2008, École régionale du Vent-Nouveau, Longueuil, 9 m x 9 m x 3,80 m.
  • 2009, Centre hospitalier de Granby, sculpture extérieure, Granby, 5 m x 3,2 m x 4 m.
  • 2011, Aréna de Salaberry, murale 3,6 m x 4 m ; sculpture suspendue, Salaberry, 18,8 m x 10,6 m x 11 m
  • 2011, Centre d'hébergement Roland-Leclerc, sculpture suspendue, Trois-Rivières, 26 m x 12 m x 9 m.

Publications

  • 1984, Traînée rouge dans un soleil de lait», recueil de poésie, Éditions Naaman, Sherbrooke, 58 p., (ISBN 9782890402973).
  • 1987, Le ressac des ombres, roman, Éditions de l'Hexagone, Montréal, 177 p.
  • 2005, Incompréhension du droit d'auteur : aberrations et dérives, Espace no 73, avec traduction anglaise, p. 8 à 14,
  • 2007, L'installation en mouvement Une esthétique de la violence, essai, Les Éditions d'art Le Sabord, Trois-Rivières, 237 p., (ISBN 978-2-922685-47-3).

Bibliographie

  • Aboussouan Rémi, « Camaïeu : une exposition qui ne restera pas dans l'ombre », Le Point d'Outremont, .
  • Bernatchez Raymond, « Morosoli et Boissonnet: comme un bain de mousse », La Presse, Montréal, .
  • Bernatchez Raymond, « Trois artistes réfléchissent sur le temps », La Presse, Montréal, .
  • Bertrand Pierre, « À pierre fendre », essai sur la création, Éditions Humanitas, Montréal, 1994, p. 33 à 41.
  • Campbell James D., « Temporal Integers: Speculations on the Sculpture of Joëlle Morosoli », Catalogue d'exposition, 1993.
  • Connolly Jocelyne, « De l’architecturé à l'affect », Etc Montréal, no 36, p. 48 à 51, Montréal, 1997.
  • Connolly Jocelyne, « Architecturer le temps », Éditions Art LeSabord, Catalogue sur Morosoli de 64 pages, Trois-Rivières, 2002.
  • Connolly Jocelyne, « Joëlle Morosoli, des mirages et leur mise en scène », Espace, no 99, p. 48-49, Montréal, 2012.
  • Dumont Jean, « L'homme inachevé », Le Devoir, Montréal, .
  • Fisette Serge, « Morosoli et la transparence de l'être », Espace, vol. 5 no 2, Montréal, 1989.
  • Fisette Serge, « Allégorie de la contrainte, Joëlle Morosoli », Catalogue Glendon Art Gallery, Toronto, 1997.
  • Fisette Serge, « La sculpture et le vent. Femmes Sculpteures au Québec », CDD3D, p. 49-56-57-58, Montréal, printemps 2004.
  • Goudreault Gisèle, « Sculpture motorisée », Le Droit, p. 25, Ottawa, .
  • Hakim Mona, « Comme un caméléon inerte et silencieux », Le Devoir, Montréal, .
  • Julio-Paquin Jean, « Intégration des arts à l'architecture. Cinquante ans d'art public. », Revue Formes, vol. 8 no 1, p. 28 et 30, .
  • Letocha Louise, « Pièces\Pièges : Joëlle Morosoli », Espace, p. 17-18-19, vol. 7 no 1, Montréal, 1990.
  • Murray Karl-Gilbert, « Astructuralité et enfermement psychologique », SPIRALE no 190, p. 6-7, Montréal, mai-.
  • Murray Karl-Gilbert, « Ombres sous tension, un environnement made in Circa », Catalogue d'exposition, 2011.
  • Paquin Nycole, « Le corps juge — Sciences de la cognition et esthétique des arts visuels », essai, XYZ Éditeurs et Presses Universitaires de Vincennes, Montréal et Paris, 1997.
  • Paquin Nycole, « Sculpture du temps, Patience et longueur d'espace », Espace no 37, p. 23 à 27, Montréal, Automne-Hiver 1996.
  • Paquin Nycole, « Joëlle Morosoli, Des revenants persistants » Espace, no 91, p. 28-29, Montréal, Hiver 2010.
  • Regimbald Manon, « Espacer le temps : autour d'Architecturer le temps de Joëlle Morosoli », Espace, no 64, p. 39-40, Montréal, printemps 2003.
  • Riendeau Isabelle, « Le mouvement comme figure de la contrainte », Vie des arts, vol. 44, no 177, p. 58-60, Montréal, 1999-2000.
  • Roy Nathalie, « Art en mouvement, l'effet Morosoli », Vie des arts, no 217, p. 72-73, Montréal, 2009-2010.
  • Simard France, « L'émotion par le mouvement », Le Droit, p. 25, Ottawa, .
  • Uzel Jean-Philippe, « Une inquiétante étrangeté» , Etc Montréal no 51, p. 56-57, Montréal, Automne 2000.
  • Wood Elizabeth, « Joëlle Morosoli — Sous la surface: la sculpture tranquille », Vie des arts, no 139, Montréal, 1991.
  • Wood Elizabeth, « Joëlle Morosoli : Pièces/Pièges, An exhibition of sculpture in movement », Arts Atlantic, no 42, p. 3, Prince Edouard Island, 1992.

Notes et références

Liens externes

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