Loading AI tools
essayiste et écrivain québécois De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Larose, né le à Salaberry-de-Valleyfield[1], est un professeur au Département des littératures de langue française (Département d'études françaises[2]) de 1979 à 2011, essayiste et écrivain québécois.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activités |
A travaillé pour | |
---|---|
Distinction |
Il obtient une maîtrise ès arts de l'Université de Montréal en 1975 et un doctorat en littérature générale de l'Université de Paris VIII en 1978. De retour à Montréal en 1979, il enseigne la littérature à l'Université de Montréal en tant que spécialiste de création littéraire, de l'oeuvre de Proust et de Rimbaud. Il publie dans des revues culturelles comme Liberté[3] et intervient beaucoup, dans les années 1980, dans les médias il est à la table de La bande de six et anime à la Chaîne culturelle de la radio de Radio-Canada (jusqu'au début des années 2000[1]) plusieurs tribunes dont En toutes lettres et Passages. Il a également publié des chroniques dans Le Devoir de 2009 à 2010. Jonathan Livernois le qualifiera « d'essayiste de premier plan » en égard de son positionnement dans le milieu intellectuel des années 1980 et 1990[1]. Ses publications ont été l’objet d’analyses et de discours savants[4].
Plusieurs polémiques et débats marquent la carrière de Larose, notamment avec Richard Martineau, Pierre Foglia et Mario Roy[1].
En 2002, il s'indigne contre l'abolition de plusieurs émissions littéraires à la Chaîne culturelle de Radio-Canada. Son article suscite de vives réactions, car il s'attaque directement à la politique de Robert Rabinovitch et à la direction de Sylvain Lafrance, qui privilégient dorénavant les émissions d'informations culturelles à celles qui autrefois interrogeaient le sens de l'œuvre. Il sonne ainsi l'alarme d'une manipulation politique canadienne qui vise aussi bien à castrer le contenu culturel québécois qu'à priver les intellectuels de leur tribune publique :
« C'est la première imposture de Lafrance et Rabinovitch, l'imposture culturelle. Elle date de la réforme Pépin-Lafrance de 1994, dont la liquidation d'aujourd'hui n'est que la phase terminale. Cette imposture a consisté à baptiser une radio «Chaîne culturelle» en même temps qu'on supprimait les trois quarts de ses «émissions culturelles». Quelle fatuité dans le mensonge ! Quel mépris impudent du public ! On abolit les émissions culturelles, on se proclame «Chaîne culturelle». Maintenant, toujours au nom de la culture, Robert Rabinovitch et Sylvain Lafrance décrètent que le public n'aura plus, nulle part, en aucun temps, droit à des émissions sur des livres durs à lire. Cette épuration finale est le couronnement de la «radio de toutes les cultures» !
Rabinovitch et Lafrance invoquent la «démocratie culturelle». Les émissions culturelles n'intéresseraient pas assez de monde. C'est la deuxième imposture, l'imposture démagogique. L'ignorance dirigeante ose s'autoriser de la démocratie pour trahir le mandat éducatif de Radio-Canada.
En réalité, l'ignorance dirigeante n'a pas hésité à créer elle-même le désastre qui servait ses projets, en l'occurrence à faire baisser les cotes d'écoute. Passages, par exemple, quand elle était diffusée le mardi à 17h, attirait 18 000 auditeurs. En 1994, la direction l'a subitement déplacée à 22h, l'auditoire est tombé à 1000 et on a menacé de la supprimer puisqu'elle n'intéressait personne. Politique traîtresse qui consiste à créer le défaut qui justifiera l'élimination du gêneur. Aujourd'hui, alors que Passages, toujours à 22h, avait regagné 12 000 auditeurs, on la tue sous prétexte de démocratie culturelle. Perversion du langage.
L'imposture démagogique prend également une autre forme : la régionalisation. Selon Lafrance et Rabinovitch, dans la francophonie canadienne, Ottawa et Vancouver comptent autant que Montréal. Il faut humilier l'autorité du Québec au profit d'une égalité régionale calquée sur le modèle anglo-canadien. Peut-être est-il vrai qu'au Canada, la pensée en anglais se fait à Winnipeg autant qu'à Toronto... En français, ce n'est pas le cas, on pense plus à Montréal qu'à Vancouver. C'est ici que se publient la plupart des livres, que vivent et circulent le plus d'écrivains, de philosophes, de sociologues, d'historiens, de psychanalystes.
Une fois que l'ignorance dirigeante a écarté toute valeur, toute tradition, tout sens profond de la culture, quand elle réussit à se croire compétente parce qu'ayant réduit la culture à sa propre médiocrité, elle n'admet plus que le décoratif et le rigolo, rien ne peut plus la retenir de fabriquer toujours plus d'insensé pour justifier son pouvoir. Folie au sommet, folie partout. »
— Jean Larose, Le Devoir du 22 juin 2002 [source insuffisante],[Interprétation personnelle ?]
En , l'« Université de Montréal reconnaît avoir toléré, faute de balises adéquates, des comportements "inacceptables" du professeur Jean Larose, parti à la retraite en 2011 à la suite d'une plainte pour attouchements et harcèlement sexuels qui a été rejetée. Un cas qui illustre, selon le recteur, les limites d'un processus disciplinaire " long, opaque, complexe", qui doit être changé[5]». L'enquête de Rima Elkouri s'inscrit dans un climat de réflexions sur les relations de pouvoir, la place et les recours des survivantes et des survivants de violences sexuelles, les attouchements sexuels et les abus sexuels. Il s'agit de la première dénonciation québécoise d'un universitaire francophone, dans la foulée des mouvements de dénonciation des actes et des personnalités publiques ayant ou ayant eu des inconduites sexuelles, notamment par le mouvement #MeToo et #MoiAussi, suivi, au Québec, notamment par le mouvement #EtMaintenant[6],[7].
Qualifié de « secret de Polichinelle », l'affaire s'ébruite dans les médias, donnant lieu notamment à une entrevue avec le recteur Guy Breton et la vice-rectrice aux affaires étudiantes et aux études, Louise Béliveau, de l'Université de Montréal[8], ainsi qu'à un article où Larose tente de se défendre : « J'ai toujours eu le plus grand respect pour les femmes en général », soutient-il. « Le langage emprunté pour me décrire fait que je deviens un Weinstein de l'université. Je deviens un monstre, un Barbe-Bleue. C'est la preuve que ce sont des inventions, des fabrications. » Dans l'entretien accordé à Rima Elkouri, Jean Larose reconnait néanmoins les faits allégués par deux des trois plaignantes, fait « qu'il considère comme une faute professionnelle » sans y voir « une situation de conflit d'intérêts ».
Selon M. Larose, ces allégations découlent d'une « vieille rivalité littéraire » avec l'écrivain Yvon Rivard, conjoint de Mélissa Grégoire, une des ex-étudiantes avec qui il a eu une relation intime et qui, selon lui, ne lui a jamais pardonné de ne pas l'aimer. Rivard est aussi l'auteur de l'essai Aimer, enseigner (Boréal, 2012), un livre, récompensé par le Prix du Gouverneur général, où il dénonce la « prédation sexuelle » pratiquée par des professeurs[9].
De son côté, Yvon Rivard dit n'avoir jamais accusé Jean Larose d'inconduites sexuelles, mais il maintient la lecture qu'il a faite, dans Aimer, enseigner, de l'article de Larose, « À corps perdu, corps défendant » [10] dans lequel Larose salue « une nouvelle culture sans sublimation » et écrit « qu'il n'est pas sûr qu'il soit toujours mauvais pour un mineur d'être aimé par un adulte ». Rivard voit dans ce texte une défense ou une justification théorique de telles inconduites.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.