En 1926, Jean Laborey s'installe à Ploumanac'h, en Bretagne, où en 1925, son grand-père, instituteur, a acquis une demeure en granit avec terrain d'un hectare. Il y commence le long travail de transformation de la lande stériles d'ajoncs et de bruyères en en un «laboratoire» du monde végétal[6],[7]. Il a promu l'éveil à la curiosité des choses de la nature pour la jeunesse[8],[9].
Parcours professionnel
Il devient conseiller de l'Office du commerce extérieur en Afrique à la recherche de terres favorables à la culture des bananes. En Guinée, à la tête d'une bananeraie de 200 hectares, il fait ses premières armes en botanique[4],[10].
Grand collectionneur de plantes
Après de nombreux voyages à travers le monde et de stages dans des exploitations de Hollande et d'Angleterre, il est convaincu que la culture des bulbes, des fleurs et l'implantation de pépinières convenaient parfaitement au climat de la péninsule bretonne[11],[1]. À chaque retour, Jean Laborey apporte des espèces et variétés compatibles avec le climat breton qu'il cultive et acclimate dans son jardin avant de les confier à des pépiniéristes. Ainsi, certains olearias, cyprès ou eucalyptus ont transité par Ploumanac'h avant d'aboutir dans les jardins de la France entière. Son jardin de Ploumanac'h a renfermé plus de 250 espèces rares et exotiques[7], dont 90 espèces indigènes et acclimatées[12],[13].
En 1963, en raison des dégâts causés par le froid sur l'artichaut et le chou-fleur, Jean Laborey préconise une diversification des cultures et conseille des cultures de carottes, d'endives, de salades et d'échalotes. C'est en partie grâce à son travail que la Bretagne est aujourd'hui la première région bulbicole de France[14]. Il collabore avec la station de l'Inra de Ploudaniel dans le Finistère[14] et introduit de nouvelles méthodes de travail en Bretagne: la culture de l'herbe, les clôtures électriques, l'ensilage, le chou fourrager par semis[3]. Jean Laborey s'est aussi l'instigateur de la réhabilitation du site naturel de Ploumanac'h, ravagé par l'occupant en 1944, puis par le tourisme[15].
Autres activités
En 1946, Jean Laborey a créé le Centre itinérant d'éducation populaire de la famille rurale (CIEPR), qui propose des sessions itinérantes aux jeunes ruraux, éducateurs et responsables du monde agricole[16],[17]. Au total, iI organisera 576 voyages d'études dans le monde entier avec des groupes de 30 à 40 agriculteurs[18].
En 1973, il devient le Président fondateur de l'Association des parcs botanistes de France (APBF) ayant pour but principal d’encourager la création et l’entretien des jardins botaniques privés[19].
En 1980, il entre au «Comité d’orientation et de sélection» qui prépare les premières foires, maintenant connues comme les «Journées des Plantes de Courson»[20].
Il est aussi le fondateur de la section camélias à la Société nationale horticole française[22] et le directeur pour la France de l'International Camelias Society[23]. Réputé comme l'un des meilleurs spécialistes français de plantes de terre de bruyère dont les camélias[24],[1].
Fin de vie
Jean Laborey est décédé à Paris à l'âge de 91 ans, le . Ses obsèques ont eu lieu le , en l'église saint Baptiste de Grenelle à Paris. Jean Laborey est enterré au cimetière du Père-Lachaise[25].
Famille
Avec son épouse, Clotilde Marie Cécile Denise Raoux, il a eu six enfants: Marie-Annick, Vincent, Veronique, Pascale, Denis et Emmanuel qui est connu comme l'acteur Éric Laborey.
La fille de Jean Laborey Marie-Annick, mariée à Bernard Guidée, est la mère de quatre enfants, notamment: du diplomate Benoît Guidée (né en 1971[26]), de la journaliste Marie-Emmanuelle Banerjee et de la scientifique Raphaëlle Guidée[27].
Jean Laborey, Les Plantes de terre de bruyère, Paris, Larousse, coll.«Les Pratiques du jardinage», , 127p. (ISBN2-03-515116-3)
Ouvrages collectifs
Association des parcs botaniques de France, Association des responsables et techniciens de jardins botaniques, Pierre Augé, Michel Chauvet et Jean Laborey, Guide des jardins botaniques de France, vol.1, Paris, Editions Pandora, coll.«Collection CCVS», , 327p. (ISBN978-2-7421-0007-1)
Publications
Jean Laborey, «Jours au jardin: Arbustes: que faire sils ont pris froid», l'Ami des Jardins et de la Maison, no671, , p.120
Jean Laborey, «Jours au jardin», l'Ami des Jardins et de la Maison, no673, , p.120
Pierre Chedal-Anglay, «L’AACL, de l’après-guerre aux années quatre-vingt», Plaisir du Jardin, no339, (lire en ligne):
«Jean LABOREY qui avait su mettre au service de notre Association son expérience professionnelle des voyages, proches ou lointains, et son savoir botanique.
La réputation de botaniste de Jean LABOREY est grande et le pépiniériste Claude THOBY, spécialiste des camélias installé à Carquefou demande à l’obtenteur
anglais Cliffort PARK de créer un «Camellia japonica» pour honorer Jean Laborey.»
«Association des Botanistes du Muséum pour les études de botanique et d'agronomie coloniales. Compte-rendu sommaire n° 9», Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol.13, no146, , p.841–843 (lire en ligne, consulté le ):
««Le 20 octobre, à 16 h. 30, dans l’Amphithéâtre de Zoologie du Muséum, sous la présidence du Pr Aug. Chevalier, en la présence de M. Vadier. Gouverneur des Colonies et des Gouverneurs honoraires Lamblin et Hesling, de M. le Général de Trentinian, ancien Gouverneurs du Soudan français, ont eu lieu deux causeries sur la culture du Bananier, l’une par M. J. Laborey ancien élève de l'Ecole d’Horticulture de Versailles, sur la culture hananière et l’horticulture […]. M. Laborey a montré que la culture du Bananier relève du domaine de l’Horticulture en raison des soins minutieux qu’elle réclame. Le stade des incertitudes a pris fin en Guinée française, en ce qui concerne la culture rémunératrice de cette plante, mais beaucoup de problèmes cependant restent posés que la science seule peut résoudre et le besoin d’une station expérimentale se fait grandement sentir.»,»
«Un botaniste au royaume des décorations», Le Télégramme, (lire en ligne):
«En 1926, quand je suis arrivé, il n'y avait rien, à part des fougères et des rochers. Petit à petit, j'ai importé des plantes qui ont été complétement détruites par l'occupation allemandes»
Argentomagus, «Souvenirs et étonnements d'un botaniste voyageur par Jean Laborey.», Sceaux Magazine, (lire en ligne):
«De l'ancienne A.O.F. où il a révolutionné la culture bananière après avoir visité les
Canaries en 1933 jusqu'à son conservatoire de la flore bretonne à Ploumanach (côtes d'Armor), le botaniste Jean Laborey égrènera quelques uns de ses étonnements de voyageur faisant découvrir à d'autres hommes Israël avant 1939, l'Angleterre et l'Ecosse, la Californie et la Louisiane, la Nouvelle-Zélande et Tahiti, le Japon et l'Australie.»
Colin Olivier, Thoby Claude, «Jean Laborey: Jardinier et Collectionneur sans Frontière», Revue du Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées, (lire en ligne)
Ouest-France, «Landes de Ploumanac'h, extrait pur jus de Bretagne», sur Ouest-France.fr, (consulté le ) : «L'allée Jean Laborey borde le jardin botanique du même nom. Le scientifique y acclimata nombre d'espèces exotiques, dont des eucalyptus. Il fut à l'origine de la renaissance de la lande, ravagée par l'occupant en 1944, puis par le tourisme.»
Françoise Dubost, Vert patrimoine: La constitution d'un nouveau domaine patrimonial, Les Editions de la MSH, (ISBN978-2-7351-0608-0, lire en ligne), P14 Certains professionnels ont participé dès le début aux manifestations de Courson: ainsi Jean Laborey, ingénieur-horticole, grand spécialiste des camélias et membre de fondation de I’apbf. […] des mesures sont prises pour institutionnaliser les Journées des plantes. Un «Comité d’orientation et de sélection» est mis en place, qui compte parmi ses membres, outre Patrice Fustier, un paysagiste, Louis Benech, et trois ingénieurs horticoles, Jean Laborey, déjà cité, Jean-Noël Burte. conservateur des Jardins du Luxembourg, et Georges Callen. responsable des collections de l’arboretum de Chèvreloup (annexe du Jardin des Plantes).
«Décès du botaniste Jean Laborey «le père de l'éveil du monde rural»»(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire?), sur Le Télégramme, 26 octobre 2001 (consulté le 10 juillet 2017)», Le Télégramme, (lire en ligne)
Claire Lecorbeiller (photogr.Claire Lecorbeiller), La Bretagne des jardins, Rennes, Ouest-France, coll.«Itinéraires et découvertes», , 124p. (ISBN2-7373-2630-3)
C'est un récit des jardins de la Bretagne et de leur histoire et, en particulier, du jardin de Jean Laborey, illustré de photos prises par l'auteur.
(en) Alexandra D'Arnoux, Gardens by the Sea, New York, Clarkson Potter Publ., , 239p. (ISBN0-609-60568-2)
Un voyage-photo dans les jardins de bord de mer, y compris le jardin exotique du «spécialiste mondiale du camélia, Jean Laborey».
Thoby C. et Colin O., «Jean Laborey: jardinier et collectionneur sans frontière» (nécrologie), Hommes et Plantes, Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées, no40, , p.48
Kergorlay A. et Sentuc M., «Jean Laborey» (nécrologie), Bulletin de l .association des Parcs Botaniques de France, Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées, no33, , p.15-16