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écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Hougron, né le à Colombelles et mort le à Paris 15e[1], est un écrivain français.
Nom de naissance | Jean Marcel André Hougron |
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Naissance |
Colombelles, Calvados |
Décès |
15e arrondissement de Paris |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Fils de Jean André Théophile Hougron (1899-1954), cheminot et de Denise Gabrielle Grude (1903-1983)[2], Jean Hougron suit pendant son enfance les mutations de son père : Cherbourg, Paray-le-Monial et Dreux où il arrive en 1936 et intègre le Pensionnat Saint-Pierre (aujourd'hui institut Saint-Pierre Saint-Paul) tenu par les Frères des écoles chrétiennes, faisant notamment partie de son équipe de football, où il montre déjà une grande prédilection pour les arts littéraires, décrochant les premiers prix en littérature et composition française. Ayant obtenu son brevet, il quitte le Pensionnat Saint-Pierre qui ne préparait pas alors à la seconde partie du baccalauréat, pour le collège Rotrou de la même ville et y obtient un bac en philosophie. Marcel Dessal, son professeur d'histoire, lui dira en 1964 qu'il fut son meilleur élève[3]. Puis, il commence des études de droit à Paris et donne, de 1941 à 1945, dans son ancien pensionnat de Dreux, des cours d'anglais et d'éducation physique, ayant pratiqué l'athlétisme à l'Alliance de Dreux.
Après la Libération, il effectue seulement trois mois de service militaire, puis, en 1946, part faire un stage d’un an dans une maison d'import-export à Marseille, il publie alors dans une revue marseillaise des récits de roman noir et écrit un roman d'anticipation qui n'est pas publié. Son employeur l'envoie en Indochine en août 1947[4] où il se rend par le SS Pasteur[5]. Il y part par goût de l'aventure, du risque calculé et dans le but d'y écrire plusieurs romans. Il déclare avant de partir à plusieurs de ses amis : « Vous entendrez parler de moi »[6].
À Saigon, un vieux légionnaire le prend en amitié et lui apprend à tirer au colt ce qui lui sera utile. Puis, neuf fois mois après son arrivée, lassé de l'atmosphère déprimante des bureaux, il quitte son travail pour devenir chauffeur de camion. Il parcourt le Laos, le Cambodge, la Chine du Sud et la Thaïlande[7]. Il exerce ensuite plusieurs métiers, planteur de tabac, ramasseur de benjoin ou de corne molle de cerf dans le nord du Laos, marchand de bière, et apprend à parler laotien et chinois. Il vit en Chine où il recueille une petite fille de trois ans perdue sur un champ de bataille au milieu des morts qu'il confiera plus tard à des commerçants chinois (scène qu'il décrit dans son roman autobiographique L'Anti-jeu). Il enseigne quelque temps au Lycée Pavie de Vientiane, puis va planter du tabac au Siam. En septembre 1949, il rentre à Saïgon où domicilié 51 rue Jean Testard, il est professeur d'anglais au lycée Petrus-Ky, puis, à la fermeture de celui-ci, devient chef traducteur au service d'information américain de Saïgon au consulat des États-Unis et assure, aux côtés de Jacques Chancel[8], l'émission transmise sur ondes courtes à destination de la France par Radio-France-Asie jusqu'en 1951, année de son retour en France.
De ces cinq années aventureuses et exotiques en Indochine, Jean Hougron prend quelques milliers de pages de notes qui lui fourniront la matière du cycle romanesque La Nuit indochinoise dont il publie le premier volume Tu récolteras la tempête en 1950. La sortie de ce premier roman est remarquée par le milieu littéraire, le critique Emile Henriot parle d'« un départ fulgurant de romancier[9] », tandis que Maurice Nadeau parle d'« un ouvrage solide et bien fait, honnête, intéressant[10] » et il obtient un succès considérable, atteignant un tirage de 500.000 exemplaires[11]. En 1950 et 1951, Tu récolteras la tempête est publié en épisodes dans le quotidien à gros tirages Paris-Presse - L'Intransigeant[12].
Sa vaste fresque de l'Indochine française le révèle au public et se voit couronnée en 1953 par le Grand prix du roman de l'Académie française, par 21 voix sur 24 votants et 3 bulletins blancs. Dans sa nouvelle Retour, publiée dans Les Portes de l'aventure en 1954, il imagine que devenu richissime grâce à ses affaires en Indochine, il fait son retour à Dreux (appelé Rouilly) après sept ans d'absence, demande au notaire de la ville la main de sa fille, alors que celle-ci lui avait été refusée avant son départ parce qu'il était pauvre, puis renonce au dernier moment à l'épouser et part vivre à Paris tandis que sa fiancée se suicide.
En 1953, Henri Decoin envisage d'adapter pour le cinéma Le Soleil au ventre, avec Dany Carrel, dont la mère est indochinoise, dans un des rôles principaux. Il doit renoncer à son projet car il n'a pas pu obtenir les droits d'adaptation[13].
En 1956, son roman Je reviendrai à Kandara est adapté au cinéma par Jacques Companéez, Alex Joffé et Victor Vicas qui en est le réalisateur. Jean Hougron en signe les dialogues avec François Boyer.
En 1957, Mort en Fraude est adapté au cinéma par le réalisateur Marcel Camus dont c'est le premier film.
En , il publie La Terre du Barbare, suite des Asiates parues en 1954.
Il devient libraire et cesse de publier pendant quelques années.
En 1964, il fait son retour en littérature avec un roman qui se déroule pour la première fois en France : Histoire de Georges Guersant, fortement teinté d'autobiographie, où il présente une vaste fresque de la vie sous l'Occupation allemande dans une ville fictive du nord de la France[14] ; on y reconnaît facilement la ville de Dreux où il vivait à cette période. Comme on y reconnaît des personnalités drouaises et des événements spécifique à la ville, pour apaiser les esprits, Jean Hougron déclare : "Je ne me suis pas référé à des choses ayant existé et mes personnages ne sortent pas de la fiction. C'est un roman où l'imagination a sa large part et il convenait que les Drouais le sachent..."[15]. Son roman est sélectionné pour le prix Goncourt et fait partie des huit derniers romans, notamment avec Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras, encore en lice pour remporter le prix qui ira à L'État sauvage de Georges Conchon. Il obtient le Prix du roman populiste en 1965, mais le livre n'obtient qu'un succès d'estime[16].
À l'occasion de la sortie de son livre Histoire de Georges Guersant, il reçoit le des mains du maire de Dreux la plaquette d'argent de la ville de Dreux. À l'occasion de la remise de cette plaquette faite en présence de personnalités de Dreux, il déclare son attachement à la ville : "C'est une ville que j'aime. J'en suis parti en 1947. J'y suis revenu en 1951, alors que ma mère y habitait encore, puis en 1953 et en 1955. J'y ai beaucoup d'amis fidèles, et c'est pour moi très important. J'ai été heureux ici, et dans les moments difficiles de ma vie indochinoise, j'ai pensé souvent à mon adolescence drouaise[15]."
En 1970, il renoue avec l'aventure indochinoise avec son roman La Gueule pleine de dents édité chez Plon, et le de la même année, il est l'invité de Jacques Chancel pour son émission Radioscopie sur France Inter[17].
En 1981, il intente un procès à Françoise Sagan pour plagiat, reconnaissant dans Le chien couchant des points communs avec sa nouvelle La vieille femme[18].
Avec sa femme Noëlle, originaire de Perpignan et avec laquelle il tient une librairie à Nice, il a quatre enfants: Nicole (1953), Jean-Philippe, Barbara et Inès.
Il se remarie le avec Victoria Sanchez et a un fils prénommé Alexandre[2].
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