Héritier de l'une des plus fameuses dynasties de connaisseurs du siècle, il eut comme répétiteur privé l'historien d'art Anthony Blunt.
Dès 1940, Mme Gimpel - née Florence Duveen[3] - ayant quitté Paris, le père et les trois fils la retrouvèrent et allèrent vivre dans le Midi; «faisant du renseignement», ils firent partie de l'un des premiers réseaux de la Résistance française.
Mort en 1996, Jean Gimpel est enterré au cimetière de Treflez aux côtés de sa femme – décédée neuf ans après lui[1].
Après l'Occupation, Jean se fait courtier en pierres précieuses «avant de revenir à l'essentiel, à l'art» [4]. Son œuvre d'historien a notamment pour objet la question des techniques et du progrès ou des régressions civilisationnelles. Ses travaux ont nettement participé à une réhabilitation du Moyen Âge mais aussi de Viollet le Duc[5]. Avec Lynn White Jr., il est le cofondateur en 1984 de l’Association Villard de Honnecourt for the interdisciplinary study of medieval science, technology and art (Avista) à Kalamazoo (Michigan). En 1963, il publia les précieux Carnets (1918-1939) de son père, document très vivant sur le marché de l'art au début du XXesiècle[1].
Les Bâtisseurs de cathédrales, Seuil, 1958 (Notice).
Contre l'art et les artistes ou La naissance d'une religion, Éd. universitaires, 1968; éd. augm. avec une préf. de Philippe Delaveau, 1991 (ISBN2-7113-0441-8); trad. en anglais Against art and artists, Polygon, 1991 (ISBN978-0-7486-6123-7)[6]
(en) Brian Howard Harrison & Lawrence Goldman (dir.), Oxford Dictionary of National Biography, vol.22: Gibbes-Gospatric, Oxford & New York, Oxford University Press, , 1038p. (ISBN9780198614111, lire en ligne), p.327-328
Sœur de Joseph (Joe) Duveen (1869-1939), titré baron Duveen of Millbank, qualifié de «plus célèbre et plus spectaculaire marchand de tableaux du siècle»
(en) Cynthia Gamble, «"John Ruskin, Eugene Viollet le Duc and the Alps"», The Alpine Club Journal, (lire en ligne):
«Jean Gimpel fut un des rares écrivains à reconnaitre l’importance de Viollet le Duc et le décrit comme étant l'un des hommes les plus remarquables du 19ème siècle»
La thèse de Gimpel est que la révolution industrielle du XIXesiècle a en fait été précédée par une autre, qui court entre les XIesiècle et XIIIesiècle. Horlogerie et mécaniques diverses, moulins, philosophie, l'époque n'a rien du cliché obscurantiste généralement associé au Moyen Âge, et la Renaissance n'est peut-être pas le progrès que l'on pense.
"Qui relève d'une philosophie de l'histoire fondamentalement désenchantée" (Dagen, op.cit.).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(fr) Philippe Dagen, «Jean Gimpel», Le Monde, (lire en ligne),
(en-GB) Roger Berthoud, «Obituary:Jean Gimpel», Independent, (lire en ligne).
(en) Brian Howard Harrison & Lawrence Goldman (dir.), Oxford Dictionary of National Biography, vol.22: Gibbes-Gospatric, Oxford & New York, Oxford University Press, , 1038p. (ISBN9780198614111, lire en ligne), p.327-328.