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prélat catholique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Daniélou, né le à Neuilly-sur-Seine (France) et mort le dans le 17e arrondissement de Paris, est un prêtre jésuite français, théologien de renom et membre de l'Académie française[1].
Jean Daniélou | ||||||||
Jean Daniélou (à droite) en 1953, avec Giorgio La Pira. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Jean Guénolé Louis Marie Daniélou | |||||||
Naissance | Neuilly-sur-Seine (France) |
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Père | Charles Daniélou | |||||||
Mère | Madeleine Daniélou | |||||||
Ordre religieux | Compagnie de Jésus | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 69 ans) 17e arrondissement de Paris (France) |
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Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par le pape Paul VI |
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Titre cardinalice | Cardinal-diacre de S. Saba |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par le card. François Marty |
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Archevêque titulaire de Tauromenium (de) | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction laïque | ||||||||
Membre de l'Académie française (1972-1974) | ||||||||
« Fluvium Aquae Vita» (Ap 22, 1) « Fleuve d'Eau Vive » |
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Il reçoit la consécration épiscopale le , avec le titre d'évêque titulaire de Tauromenium (de), et est créé cardinal par Paul VI le suivant.
Jean Guénolé Louis Marie Daniélou[2] est le fils de Charles Daniélou, homme politique breton, maire de Locronan, député du Finistère et plusieurs fois ministre, plutôt anticlérical, et de Madeleine Clamorgan, fondatrice de la communauté apostolique Saint-François-Xavier, des institutions Sainte-Marie et d'une université libre de jeunes filles. Il a pour frère cadet l'indianiste Alain Daniélou (1907-1994)[3].
Élève au lycée Sainte-Croix de Neuilly, Jean Daniélou poursuit des études de lettres et de philosophie à la Sorbonne. Il est agrégé de grammaire en 1927. Parallèlement, il s'engage auprès de la Conférence Olivaint. Il entre ensuite chez les jésuites en 1929 et se consacre à l'enseignement, d'abord dans un collège de garçons à Poitiers. Il suit des études de théologie à la faculté catholique de Lyon, alors l'une des plus réputées au monde, et il est ordonné prêtre le même jour que l'abbé Pierre en 1938[4].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé dans l'armée de l'air jusqu'en 1940. Revenu à la vie civile, il achève son doctorat de théologie en 1942 et devient aumônier de l'École normale supérieure de jeunes filles, à Sèvres. Il fonde la collection « Sources chrétiennes » en collaboration avec Henri de Lubac, inaugurant ainsi le renouveau de la patristique catholique[5],[6].
En 1943, il soutient sa thèse « Platonisme et théologie mystique : essai sur la doctrine spirituelle de saint Grégoire de Nysse »[7].
Il devient rédacteur aux Études en 1944 (jusqu'en 1969)[3], fonde le Cercle Saint-Jean-Baptiste en 1944 et participe avec Marcel Moré à la revue Dieu vivant de 1945 à 1956.
Il se voit attribuer en 1944 une chaire d'histoire du christianisme ancien à l'Institut catholique de Paris, dont il devient le doyen en 1962. À la demande du pape Jean XXIII, il participe comme expert (peritus) au concile Vatican II, (Liste de personnalités du concile Vatican II#Experts).
En 1967, il est, avec André Chouraqui, à l'initiative de la création de l'association Fraternité d'Abraham, qui promeut le dialogue interreligieux[8].
En 1969, Jean Daniélou est nommé « évêque titulaire » de Tauromenium (de)[9] puis fait cardinal par le pape Paul VI lors du consistoire du .
Il est élu à l'Académie française en , succédant au cardinal Eugène Tisserant[9].
En , il dénonce avec force la crise des ordres religieux, qu'il attribue à trois facteurs : d'une part, une tendance à vouloir se fondre dans la vie séculière ; d'autre part, la dépréciation des constitutions et des règles au profit de la spontanéité et de l'improvisation, au nom d'une liberté mal comprise et enfin la mise en cause de la permanence des fondements des ordres religieux. Son appel à revenir à ce qu'il considère comme les véritables orientations du concile Vatican II est perçu comme une attaque contre la politique du supérieur général des jésuites Pedro Arrupe, qui préside alors en outre l'Union des supérieurs généraux d’ordres religieux. Dès lors, Jean Daniélou est en froid avec ses confrères jésuites de Paris, notamment Bruno Ribes[10], directeur de la revue Études[6].
Sa mort subite, en , suscite beaucoup de commentaires, voire de sarcasmes. Car il meurt d'un infarctus chez Gilberte Santoni, 24 ans, une prostituée parisienne surnommée « Mimi » au 56 de la rue Dulong[11],[12],[13],[14]. Selon la version retenue, il était venu apporter de l'argent à cette femme pour lui permettre de payer un avocat capable de faire sortir de prison son mari Charles Santoni. Une enquête est ouverte par la Compagnie de Jésus pour établir ce qui s’est effectivement passé.
Le journaliste italien Sandro Magister indique que « [les jésuites] contrôlèrent son innocence. Mais, de fait, ils entourèrent l'affaire d'un silence qui n'échappa pas aux soupçons »[6]. Le prêtre jésuite Xavier Tilliette, dans son éloge funèbre[15], indique que c'est « dans l'épectase de l'Apôtre qu'il [est] allé à la rencontre du Dieu Vivant », employant ainsi un terme théologique, forgé par [Grégoire de Nysse], qui désigne l'effort de l'âme vers la sainteté et que Jean Daniélou lui-même avait abondamment commenté dans Platonisme et théologie mystique (1944)[16]. Ce terme hermétique d'« épectase » connait alors grâce aux journalistes du Canard enchaîné une notoriété humoristique et a depuis pris dans la langue courante un nouveau sens ; le journal satirique Charlie Hebdo se moque de l'affaire sur la première page de son numéro 188 du 21 juin 1974[17] et y consacre « une page d'anticléricalisme désuet »[18].
Selon le témoignage de Mme Santoni, il est arrivé très essoufflé, a demandé dès son arrivée à ce que la fenêtre soit ouverte, s'est assis sur le divan puis s'est écroulé sur le sol ; sa mort fut instantanée[19].
Le cardinal Daniélou est enterré au cimetière de Vaugirard (division 6)[20].
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