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poète français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Conan né le dans le faubourg de Sainte-Croix à Guingamp (Côtes-d'Armor) et mort le à Trédrez est un poète français.
Jean Conan est fils de Guillaume Conan, un tisserand pauvre, et de Marie Maolou.
Dès l’âge de 12 ans, Jean Conan rentre comme domestique à l’abbaye de Beauport, en Kerity-Paimpol où il passe des nuits entières à lire.
En 1785, Jean Conan est affecté comme tambour dans une compagnie de chasseurs provinciaux à Guingamp. Il s’engage en 1786 pour la pêche à la morue à Terre-Neuve, embarquant sur le Sauvage, un bateau de 500 tonneaux, qui coule le , à la suite d'une tempête effroyable ; les naufragés se réfugient dans un canot et parviennent à accoster le lendemain près du Cap Saint-Jean (au nord-est de Terre-Neuve) ; hébergé chez des colons anglais au Havre de Fougue, puis chez des "sauvages" (Indiens de Terre-Neuve) ; il rentre en Bretagne, débarquant fin octobre 1787 à Brest ; il retourne à l’abbaye de Beauport où il se replonge à nouveau dans sa chère bibliothèque[1].
Il se marie le avec Marie-Jaquette Menguy ; il se remarie le 2 vendémiaire an VI () avec Marie-Jeanne Le Thomet.
L'abbaye de Beauport étant fermée en 1790 à la suite d'un décret de l'Assemblée constituante, les livres de sa bibliothèque sont dispersés. Jean Conan part alors pour l'Île Verte où se trouvait un couvent de Récollets dans lequel ne vivaient plus que six religieux avant leur dispersion en 1790[2].
Le , Jen Conan est enrôlé dans l'armée, participe à diverses campagnes militaires, à la prise des Tuileries le , puis aux campagnes du Palatinat (septembre 1792-juillet 1793). Il est blessé en 1793 d’une balle dans la cuisse, puis réformé en 1794 à la suite d'un autre accident. Entre 1795 et 1800 il reprend du service comme vétéran et combat les Chouans, notamment à Saint-Nicolas-du-Pélem où il échappé de peu à la mort, et participe aux combats du bois de Malaunay, près de la chapelle Saint-Agathon (à proximité de Guingamp), le 6 floréal an IV () et du bois de Quélennec (en Saint-Connan).
Revenu à la vie civile, il devient tisserand, d'abord dans le faubourg Sainte-Croix ( « Tout au long du XIXe siècle, le faubourg de Sainte-Croix sera celui de la misère »[3]) , puis à Ploumilliau et, à partir de 1808 à Trédrez. Conan circule dans les fermes de Trédrez et Saint-Michel-en-Grève pour travailler à domicile chez les paysans. Pendant la journée il tisse de la toile puis, la nuit venue, il s’installe pour écrire.
Il décède le au convenant Kerautret en Trédrez ; il lègue à ses enfants, outre son métier à tisser, un bahut plein de manuscrits[1].
François-Marie Luzel intervient trop tard pour sauver l’ensemble des manuscrits de Jean Conan que ses enfants avaient vendus comme papier d'emballage pour un écu de trois francs.
Surnommé « Guingamp », il a écrit un récit autobiographique en breton de plusieurs milliers de vers pour raconter ses campagnes : Avanturio ar citoian Jean Connan a Voengamb (Les aventures du citoyen Jean Connan de Guengamp). Ce manuscrit a été retrouvé par hasard, relié dans une peau de vache, dans la bibliothèque du château de Lesquiffiou en Pleyber-Christ au début du XXe siècle. Jean Conan décrit en particulier ses tribulations de « soldat de l'an II », se qualifiant lui-même de « pauvre homme », et a rédigé ce texte à la fin de sa vie alors qu'il était installé comme tisserand dans le bourg de Tredrez. Son manuscrit a été analysé et présenté dans la revue citée en référence[4].
Son œuvre se compose de sept manuscrits. Seuls quatre ont été retrouvés :
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