Loading AI tools
historien français (1920-1987) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Bouvier (1920-1987) est un historien français, qui a été enseignant à l'École pratique des hautes études, à l'université de Vincennes (Paris VIII) et à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Pseudonyme |
Jean-Jacques Laurendon |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
A travaillé pour | |
---|---|
Partis politiques |
Mouvement jeunes communistes de France (à partir de ) Parti communiste français (jusqu'en ) |
Directeur de thèse | |
Distinctions |
D'inspiration marxiste, il a été l'un des pionniers de l'histoire du temps présent. Ses recherches, attentives aux transformations de la société, ont porté principalement sur l'histoire économique, particulièrement sur l'histoire des banques aux XIXe siècle. Il s'est toujours efforcé de fonder ses travaux sur une analyse critique des observations statistiques.
Né dans une famille de petits commerçants lyonnais, Jean Bouvier put, grâce à son instituteur, obtenir une bourse qui lui permit d'accéder aux études secondaires. À l'issue de celles-ci, après avoir échoué au concours de l'École Normale Supérieure, il entreprit des études d'histoire à l'Université de Lyon[1].
Pour échapper au service du travail obligatoire, il participa à la Résistance à partir de 1943, où il fut coursier de l'état-major de Lyon de l'Armée secrète, avant de rejoindre les Francs-tireurs partisans[1].
Après-guerre, il réussit quatrième le concours de l'agrégation d'histoire. Il enseigna en lycée à Lyon puis à Paris, au lycée Carnot[1]. Il y enseignait en classe de terminale et en HEC[réf. souhaitée].
Attiré par la recherche, Jean Bouvier commença par travailler sur les questions ferroviaires, puis il entreprit une thèse de doctorat d'État sous la direction de Charles-Henri Pouthas sur la naissance du Crédit lyonnais, ayant réussi à avoir accès clandestinement pendant huit ans aux archives de cette banque[2].
En 1953, il fut détaché au CNRS pour terminer sa thèse, qu'il soutint en 1959. Durant la même période, il écrivit une thèse complémentaire, Études sur le krach de l'Union Générale : 1878-1885[2], une banque catholique implantée à Lyon qui fit faillite en 1882.
Recruté alors par Fernand Braudel comme directeur d'études à la VIe section de l'École pratique des hautes études, il y exerça de 1960 à 1963. Mais il préféra quitter ce poste pour devenir maître de conférences puis professeur à l'université[1].
Il exerça d'abord à Brest, puis à Lille et, dans le contexte du mouvement de 1968, revint à Paris. Il est l'un des membres fondateurs du Centre universitaire expérimental de Vincennes (devenu l'Université Paris VIII) aux côtés d'historiens comme Jacques Droz, Jacques Julliard et Madeleine Rebérioux. En 1974, il créa avec Maurice Lévy-Leboyer le DEA d'histoire économique. En 1977, succédant à Pierre Vilar, il devint professeur à l'Université Paris I jusqu'à sa retraite en 1984[1].
Jean Bouvier fut engagé dans de nombreuses activités collectives, en particulier dans la direction d'ouvrages et de revues, telles que Le Mouvement Social, la Revue économique, Vingtième siècle, la Revue internationale d'histoire de la banque. En 1978, il devint l'un des principaux conseillers de l'Institut d'histoire du temps présent du CNRS. En 1982, ses collègues le portèrent à la présidence de la section d'histoire moderne et contemporaine du Conseil Supérieur Provisoire des Universités. Il participa également à plusieurs émissions de radio et de télévision, en particulier à France-Culture où il créa une émission d'histoire économique et sociale, "Le temps qui change", qu'il anima en compagnie d'Alain Plessis et de Jacques Marseille, qui avait été son élève. En 1985, empêché de se déplacer par la maladie, c'est à son domicile qu'il reçut des mains de René Girault sa décoration de chevalier de la Légion d'honneur.
Le Centre Jean-Bouvier d'histoire économique et sociale du département d'histoire de l'université Paris VIII, placé sous la responsabilité de Michel Margairaz, se place dans la filiation de Jean Bouvier et Ernest Labrousse. L'Association pour le développement de l'histoire économique (ADHE), fondée en 1989 par Jacques Marseille, décerne le prix Jean-Bouvier qui récompense une maîtrise d'histoire économique.
Jean Bouvier adhère aux Jeunesses communistes dès le lycée, en 1935, et il vit intensément les bagarres, meetings et manifestations du Front populaire. À partir de 1943, il participe à la Résistance dans les rangs de l'Armée secrète[1].
En 1953-1954, il est membre du Comité fédéral du Rhône du Parti communiste français (PCF). En 1953, l’année de la mort de Staline, il publie aux Éditions sociales avec son collègue Jean Gacon un livre militant intitulé La vérité sur 1939, persuadé qu'il était d'une présentation falsifiée anticommuniste du Pacte germano-soviétique et pensant pouvoir réfuter l’existence de l’annexe secrète du pacte avec les sources dont il disposait. Cet ouvrage lui vaut l’estime du Comité central du PCF[1]. Par la suite, il reconnaît cependant à plusieurs reprises que la passion militante y avait pris le pas sur la rigueur scientifique. Selon Marcel Gillet, son travail d'historien est nourri par le livre de Lénine L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme[2]. Néanmoins, il décrit le marxisme de Bouvier davantage comme une « méthode féconde » qu'un « dogme simpliste »[2].
Les révélations du rapport Khrouchtchev, venant conforter les doutes qui l’habitaient déjà, puis la répression par l’Armée rouge du soulèvement hongrois de 1956 l'affectent particulièrement. Il tente d'obtenir de la direction du PCF une prise de distance publique envers l’URSS, mais le refus qu’il essuie marque alors sa rupture intellectuelle avec le parti. Il quitte le PCF en 1969, après les événements de mai 68 en France et la répression du Printemps de Prague[1].
Il ne cesse pas pour autant de participer aux recherches et aux débats de l’Institut Maurice Thorez, avec notamment Jacques Marseille et Michel Margairaz, et, en 1969, il fonde, en compagnie d’autres intellectuels issus du PCF, comme Paul Noirot et Madeleine Rebérioux, la revue mensuelle Politique aujourd'hui. Il garde de nombreux liens avec les intellectuels restés dans le parti ou comme lui ex-communistes. Dans les débats politiques des années 1970 et 1980, il est un partisan constant de l’Union de la gauche. À la fin de sa vie, il s'oriente vers un socialisme réformiste[1].
-- Annales. Économies, Sociétés, Civilisations.
-- Revue Historique.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.