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économiste et homme d'État français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Marie Roland de La Platière, dit aussi Roland, né le à Thizy (actuel département du Rhône) et mort par suicide le à Radepont (Eure), est un économiste et homme d’État français.
Jean-Marie Roland de La Platière | ||
Jean-Marie Roland de La Platière. Portrait peint par François Bonneville, musée des Beaux-Arts de Lyon, 1792. | ||
Fonctions | ||
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Député du Rhône-et-Loire à l'Assemblée législative | ||
Ministre de l'Intérieur | ||
Ministre de la Justice | ||
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Thizy | |
Date de décès | (à 59 ans) | |
Lieu de décès | Radepont | |
Nationalité | France | |
Parti politique | girondin | |
Conjoint | Manon Roland | |
Profession | Inspecteur des manufactures | |
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Il est l'époux de Madame Roland.
Jean-Marie Roland est né dans une maison appelée « La Platrière »[1], située à Marnand, voisine de Thizy[2]. La famille Roland appartient à la grosse bourgeoisie du Haut-Beaujolais, qui s'est affirmée au milieu du XVIIe siècle. Jean-Marie Roland descend de Jacques Roland, sieur de La Platrière, qui en 1686, est conseiller du roi, et « grenetier » du grenier à sel de Thizy[3]. Son petit-fils, Jean-Marie II Roland, né en 1692, devenu conseilleur du roi et du duc d'Orléans, magistrat au bailliage de Beaujolais, épouse en 1720, Thérèse Bessye de Montozan, issue d'une famille noble réputée. Ce sont les parents du futur ministre[4]. Le couple eut neuf autres enfants. Le père devient après la mort du régent, recteur de l'hôtel-dieu de Villefranche. Il meurt en 1747, laissant une succession complexe : le niveau de vie de la famille s'affaisse, l'aîné des enfants, Dominique Roland (né en 1722), doit même vendre le domaine de La Platrière en 1752 (il fut guillotiné à Lyon le 22 décembre 1793)[5].
Ses études restent mystérieuses : il suivit peut-être un enseignement à Lyon, toujours est-il qu'en 1754, il arrive à Nantes et se fait embaucher chez un armateur[6].
Sa santé ne lui permettant pas de s’embarquer pour les Indes (i.e. « aux Amériques ») comme il le souhaiterait, Jean-Marie Roland entreprend de faire carrière dans le commerce et les manufactures.
Fin 1754, il est élève-inspecteur des manufactures à Rouen, où il trouve place chez un certain M. Godinot, inspecteur des manufactures, et proche parent de sa famille[6].
En 1761, il y fait la connaissance de la famille Lefèvre de Malortie[7].
En 1764 il est nommé sous-inspecteur à Clermont-l'Hérault, puis inspecteur général des manufactures à Amiens le [8].
En 1777, il revient, après une mission en Italie pour le compte de Jean-Charles-Philibert Trudaine de Montigny[9], pour un bref séjour à Villefranche, sa terre natale, qu'il n'avait plus revue depuis vingt-deux années.
En 1784, il est nommé inspecteur des manufactures à Lyon[10].
En 1776, il rencontre à Paris la jeune Marie-Jeanne Phlipon[8], fille de graveur, et qui a vingt ans de moins que lui : il l'épouse le dans la paroisse Saint-Barthélemy[11] malgré l'opposition du père de la jeune femme, Gratien Phlipon. De ce mariage naît une fille, Marie-Thérèse Eudora, en octobre 1781[12] (cf. ci-dessous).
Roland est dans les années 1780 un économiste réputé, auteur de plusieurs études concernant notamment les manufactures, contributeur à l'Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph Panckoucke[13].
Il s'est d'abord intéressé à sa région du Beaujolais.[réf. nécessaire]
Dans le Vivarais (actuel département de l'Ardèche), il étudie l'usine à soie créée par Jean Deydier à Aubenas en 1669 en utilisant les apports techniques de la famille Benay, déjà présents au XVIe siècle dans le bourg proche de Pélussin,[pas clair] puis mécanisée en 1752, en utilisant les techniques de Vaucanson et devenant une manufacture royale (l'usine emploiera 2 000 ouvriers en 1830).
Dans les volumes de l'Encyclopédie méthodique publiés en 1780 et 1784, il juge ces machines trop chères, trop compliquées, dépendantes de composants parisiens[pas clair]. Il observe que les producteurs de soie du Piémont en Italie produisent moins cher, ainsi que la manufacture de Salon en France[14].
Dans cet ouvrage, il révèle aussi que le conseil municipal de Lyon a demandé en 1670 la venue du Bolonais Pierre de Benay, qui s'est installé à Fores près d'Aubenas en créant un établissement modèle dont les élèves sont partis ensuite à Privas et Chomérac pour installer des systèmes mécanisés (tour et moulins du Piémont).[pas clair]
À Amiens, il publie deux ouvrages sur l'industrie textile : Du fabricant d'étoffes en laine, puis l’Art du fabricant de velours de coton.
Avec sa femme, Roland fait aussi un voyage d’étude en Angleterre.[réf. nécessaire]
Il est élu membre titulaire de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon le [8].
Partisan des idées nouvelles, l’inspecteur des manufactures est élu en 1790 au conseil général de la commune de Lyon, qui l’envoie à Paris l’année suivante, afin de démontrer à l’Assemblée l’état déplorable du commerce et des manufactures dans la région lyonnaise.
Dans la capitale, où il séjourne plusieurs mois, il se lie avec les jacobins Jacques Pierre Brissot et François Buzot, mais également Jérôme Pétion et Maximilien de Robespierre, et fréquente d'ailleurs la société des amis de la Constitution.
À la fin de l’année[Laquelle ?], le couple Roland s’installe définitivement à Paris et son épouse, passionnée elle aussi par la politique, reçoit bientôt dans son salon tous les hommes influents[8].
À partir de là, le parti girondin se constitue chez les Roland.
Grâce aux relations de sa femme, il entre en mars 1792 dans le « ministère girondin » où il devient ministre de l’Intérieur. Son aspect bourgeois (simplicité de son costume, chapeau rond et souliers à rubans sans boucles) ne manque pas de choquer les courtisans et les huissiers du palais[15].
Le , le ministre de l’Intérieur adresse une lettre à Louis XVI rédigée par Manon Roland, dans laquelle il adjure le roi de renoncer à son veto et de sanctionner les décrets. Sa lettre ayant été rendue publique, Roland est renvoyé le , ainsi que Clavière.
Le ministre, plutôt favorable jusqu’alors à une monarchie constitutionnelle, rejoint le camp des républicains. Après la journée du 10 août 1792, l’assemblée législative lui rend son portefeuille.
Au moment des massacres de Septembre, il se distingue par son inertie, ne prenant que des mesures bien trop tardives.
Élu à la Convention, Roland refuse son siège de député, préférant conserver son portefeuille ministériel.
Cependant, le ministre de l’Intérieur fait l'annonce publique de l’ouverture de l'armoire de fer le 20 novembre 1792, mais, de fait, il semble avoir préalablement trié lui-même les documents découverts : c'est du moins ce qu'estiment les Montagnards, qui en profitent, et l'accusent d’avoir ainsi fait disparaître des papiers compromettants pour les Girondins.
Puis, son attitude pendant le procès de Louis XVI, lorsqu’il essaie d’obtenir l’appel au peuple[à définir], augmente encore la haine que lui portent les Montagnards. Le , soit deux jours après l'exécution du roi, las de toutes ces attaques et aussi fort atteint par les révélations de son épouse qui vient de lui avouer son amour pour François Buzot, Roland démissionne.
Retiré dans sa maison de la rue de la Harpe, il souhaiterait quitter Paris, mais l’Assemblée refuse. Par ailleurs, son épouse ne veut pas s’éloigner de François Buzot.
Le conflit entre girondins et montagnards s'accentue dans les mois de janvier à mai 1793, alors que la France doit faire face à la formation de la première coalition et au soulèvement de la Vendée (mars 1793). Le 31 mai, la Commune de Paris organise une journée insurrectionnelle anti-girondine, puis une deuxième le 2 juin. La Convention vote alors l'arrestation des députés girondins désignés par la Commune, confiant par là le pouvoir aux montagnards.
En raison de ses attaques contre les montagnards et la Commune de Paris, il est inclus dans la liste, bien qu'il ne soit pas représentant.
Roland parvient d'abord à échapper à l'arrestation grâce à Louis-Augustin Bosc d'Antic. Il quitte Paris pour Rouen, chez deux vieilles demoiselles qu'il a connues lors de son séjour dans cette ville, Aimée et Charlotte Lefebvre de Malortie.
Le , il apprend[16] la comparution prochaine de son épouse devant le Tribunal révolutionnaire (en réalité, elle a été jugée et guillotinée deux jours plus tôt, le ). Roland décide alors de quitter son refuge, et de marcher en direction de Paris. Le soir, dans la commune de Radepont, il s’engage dans une allée et se tue en s'empalant avec sa canne-épée contre un arbre[17],[18]. On trouve sur lui un billet portant ces mots : « Qui que tu sois qui me trouves gisant ici, respecte mes restes ; ce sont ceux d’un homme qui est mort comme il a vécu, vertueux et honnête ». François Buzot se suicidera à son tour le 24 juin 1794.
Après la mort de Jean-Marie Roland et de son épouse, leur fille Eudora est recueillie successivement par plusieurs amis : Jacques Antoine Creuzé-Latouche et son épouse, Mme Godefroid veuve d'un artiste (octobre 1793), Louis-Augustin Bosc d'Antic, les demoiselles Malortie (novembre 1795).
Eudora épouse, le 13 décembre 1796, Pierre Léon Donin de Champagneux, fils de leur ami Champagneux et frère d'Anselme Benoît Champagneux. Elle meurt le 19 juillet 1858[19].
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