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personnalité politique canadienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean-Joseph Girouard, né le à Québec et mort le à Saint-Benoît[1], est un notaire et un député associé au Parti patriote à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada.
Jean-Joseph Girouard | |
Fonctions | |
---|---|
Député de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada | |
– (7 ans) |
|
Circonscription | Deux-Montagnes no 2 |
Prédécesseur | Jacques Labrie |
Successeur | Dernier titulaire |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Québec (Bas-Canada) |
Date de décès | (à 60 ans) |
Lieu de décès | Saint-Benoît (Canada-Est) |
Nationalité | Canadien-français |
Parti politique | Parti patriote |
Profession | Notaire |
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Jean-Joseph Girouard est de descendance acadienne. Son ancêtre, François Girouard, s’établit en Acadie durant les années 1640. À la suite de la déportation des Acadiens, quelques descendants, dont Joseph Girouard, grand-père de Jean-Joseph Girouard, se réfugièrent à Québec. Le père de Jean-Joseph Girouard, aussi nommé Joseph, fut, pendant sa jeunesse, l'apprenti de Jean Baillairgé, maître menuisier. Il fut ensuite entrepreneur de construction navale à Québec. En 1793, il épousa dans cette ville Marie-Anne Baillargé, la plus jeune fille de Jean Baillairgé et la mère de Jean-Joseph Girouard. Le couple eut trois enfants: Angèle, Félicité et Jean-Joseph[2].
Le , à seulement 5 ans, Jean-Joseph Girouard perd son père qui meurt par noyade. Entre les âges de 6 ans et de 10 ans, avec sa famille, il habite dans la maison de Jean Baillargé. En 1885, Baillargé meurt également. Jean-Baptiste Gatien, curé de Sainte-Famille, à l’île d’Orléans, offre alors à la mère de Girouard d'être la gouvernante de son presbytère et de venir le rejoindre avec ses enfants à Sainte-Famille, ce qu'elle accepte. Le curé assure dès lors la vie matérielle de la veuve et de ses enfants, et prend en charge l'éducation du jeune Jean-Joseph. En 1806, Gatien se rend desservir la paroisse Sainte-Anne, à Sainte-Anne-des-Plaines. La famille Girouard le suit, et fait de même en 1811, lorsque Gatien est nommé cette fois curé de Saint-Eustache[2]. Pendant cette période, Girouard s'initie au dessin, à la sculpture et à l'architecture auprès de son cousin Thomas Baillairgé[3].
À partir de 1811, il fait l'apprentissage du notariat à Montréal, puis à Saint-Eustache[1]. Au début de la guerre anglo-américaine de 1812, Girouard sert dans un corps de volontaires à Lachine[4]. En , ayant atteint l’âge exigé pour être enrôlé, il sert à Montréal en tant qu'adjudant dans le bataillon de milice de Lavaltrie, sous le commandement du lieutenant-colonel Joseph-Édouard Faribault[2]. Il reçoit sa commission de notaire en et, dès le mois suivant, ouvre son bureau à Saint-Benoît, dans la demeure du marchand et futur chef patriote Jean-Baptiste Dumouchel. Le , il épouse Marie-Louise Félix[4].
À l’automne de 1821, le gouverneur George Ramsay nomme Girouard capitaine dans le bataillon de milice de Rivière-du-Chêne. Pendant la campagne électorale de l'été 1827, aux côtés de Jean-Olivier Chénier, Girouard parcourt la circonscription d'York avec le candidat du Parti patriote, Jacques Labrie. En , plusieurs partisans patriotes, tels que Dumouchel, Labrie et Joseph-Amable Berthelot, trois amis de Girouard, sont destitués de leurs charges d’officiers de milice pour leur participation aux assemblées électorales. En guise de protestation, en , Girouard remet sa commission de capitaine de milice au gouverneur[4].
Girouard est élu député du comté de Deux-Montagnes en 1831, et réélu en 1834. À ce titre, il parraine la loi scolaire[4] du 21 mars 1836[5] prévoyant la création d'écoles normales au Bas-Canada. En 1837, Girouard participe à plusieurs des assemblées patriotes tenues à travers le Bas-Canada: à Sainte-Scholastique, à Saint-Thomas-de-Montmagny, à la Malbaie, et à Saint-Charles, pour l'Assemblée des six-comtés. Lorsqu'éclate la Rébellion des Patriotes, il est considéré par les autorités britanniques comme « modéré mais dangereux »[4], et comme l'un des chefs du mouvement rebelle de la région du lac des Deux-Montagnes, avec Chénier et Luc-Hyacinthe Masson[2]. Un mandat d'arrestation est donc émis contre lui le [4]. Lorsque les troupes de John Colborne se dirigent vers Saint-Benoît, Girouard fuit d'abord vers Rigaud, puis à Coteau-du-Lac. En son absence, les troupes de Colborne, ainsi que des volontaires des villages avoisinants, saccagent et incendient le village de Saint-Benoît.
Renonçant à ses projets de fuite aux États-Unis, Girouard se livre finalement au colonel John Simpson[2]. Il est incarcéré le . En prison, il dessinae plusieurs portraits de patriotes[4], et prodigue des conseils juridiques à ses codétenus. Il tente notamment de convaincre les prisonniers de ne pas signer d'aveux en rapport avec leur participation à la rébellion[1]. Malgré ses mises en garde, huit rebelles passent aux aveux et sont ensuite déportés aux Bermudes[6]. Girouard demande, le , de rejoindre les huit déportés par solidarité. On lui refuse cette demande, et il est libéré le . Trois mois plus tard, il est à nouveau incarcéré, pour être enfin libéré sans procès le [4].
À la suite de la rébellion, Girouard retourne à l'exercice de sa profession de notaire, à Saint-Benoît. En 1840, l'Acte d'union entre le Bas et le Haut-Canada est proclamé. Girouard reçoit en 1842 une invitation, de la part de Louis-Hippolyte Lafontaine, Charles Bagot et onze autres personnalités politiques de l'époque, à participer au gouvernement du Canada-Uni. Girouard refuse. Les fonctions offertes, soit commissaire des terres de la Couronne et membre du Conseil exécutif, sont alors confiées à Augustin-Norbert Morin[4]. En , le Parlement du Canada-Uni adopte la Loi d'indemnisation pour le Bas-Canada. Pour ses pertes subies lors du sac de Saint-Benoît, Girouard obtient 3 996 $, alors que les pertes sont évaluées à 11 000 $[7].
Après la mort de son épouse Marie-Louise, survenue le , il forme le projet de se servir de cette indemnité pour secourir les pauvres, et surtout les jeunes orphelins. Le , Girouard se remarie avec Émilie Berthelot, fille du notaire de Saint-Eustache Joseph-Amable Berthelot. Le , le projet de Girouard se réalise avec l'inauguration à Saint-Benoît de l'Hospice d'Youville. L'œuvre ayant été confiée aux Sœurs grises, l'hospice est baptisé en l'honneur de leur fondatrice, Marguerite d'Youville. L'établissement coûte près du double de l'indemnité reçue par Girouard. Surnommé dorénavant « le père des pauvres », Girouard meurt le [7]. Il est inhumé dans la chapelle de l'Hospice d'Youville[1].
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