Jean-Baptiste Lallemand (l'artiste signe parfois «Lallemant[1]»), né à Dijon en 1716 et mort à Paris le [2], est un graveur à l’eau-forte et peintre de genre, d’histoire, de marines et de paysages français.
Le père de Lallemand, qui était tailleur d’habits, destinait son fils à suivre la même profession que lui, mais ce genre d’occupation ne plaisait guère à ce dernier qui employait le peu de loisirs qu’elle lui laissait, à manier le crayon ou le pinceau. Au bout de quelque temps, ayant cependant obtenu l’agrément de son père pour aller travailler à Paris comme garçon tailleur, il vint y exercer sa profession vers 1739. Un jour qu’il était l’aiguille à la main sur l’établi, il rencontra par hasard une personne qui désirait avoir quatre tableaux pour décorer sa maison de campagne, et qui, sur l’offre du jeune homme, voulut bien lui en confier l’exécution. Il avait choisi pour sujet les quatre saisons. Généreusement payé, ce coup d’essai du jeune peintre fut pour lui le présage de plus grands succès, et il eut bientôt acquis assez de réputation pour que les connaisseurs voulussent avoir de ses ouvrages.
Il passa alors en Angleterre, où il fit de bonnes affaires mais, ne pouvant s’accoutumer à la température de ce pays, il revint en France et, après être resté quelque temps à Dijon, au sein de sa famille, il partit, en 1747, pour Rome, où il fit différents ouvrages pour le Vatican. Plusieurs cardinaux, pleins d’estime pour ses talents, l’employèrent également. Il revint néanmoins en France, et s’installa à Paris, où il fut reçu membre de l’Académie de Saint-Luc en 1751. Ses deux morceaux qu’il fit pour sa réception furent accueillis avec une satisfaction unanime. Les moines de Saint-Martin près Autun lui demandèrent six grands tableaux pour décorer leur réfectoire. Ces morceaux, dignes du plus grand éloge, sont devenus, depuis la Révolution, la propriété de particuliers.
Lallemand peignait tous les genres, mais il excellait surtout dans les paysages et dans les marines. Peintre paysagiste fécond, il a parfois réalisé d'aimables scènes de genre. Le musée des Beaux-Arts de Dijon possède de nombreuses œuvres de lui, dont un dessin et un tableau représentant le château de Montmusard.
Vue intérieure de la nef de l'abbatiale de Cluny III, vers l'abside, vers 1773-1780, encre brune et lavis brun et gris, rehauts de gouache blanche sur papier collé sur carton, 23 x 30 cm.
Gravures
Diverses vues de villes, notamment de Bourgogne.
Voir la gravure reproduite ci-contre, par Mademoiselle Denis d'après un dessin de Lallemand. Il faut noter l'amusante localisation des édifices par l'indication d'un ou plusieurs oiseaux volant au-dessus du lieu précis: Tour des Ursulines, un oiseau, cathédrale, deux, séminaire trois. Les initiales APDR signifient: Avec Privilèges Du Roi.
Cette gravure au burin a été coloriée. Certains toits sont soit bleus car couvert d'ardoises comme l'église, soit rouges, car couvert de tuiles.
Claude-Xavier Girault, Essais historiques et biographiques sur Dijon, Dijon, Victor Lagier, 1814, 564p., p.469-70.
Philippe Le Bas, France. Dictionnaire encyclopédique, t.9, Paris, Firmin Didot, 1843, 880p., p.874.
Adolphe Siret, Dictionnaire des peintres de toutes les écoles depuis l’origine de la peinture jusqu’à nos jours, Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1866, 1155p., p.496.
Catalogue d'exposition, «Un paysagiste dijonnais du XVIIIesiècle: Jean-Baptiste Lallemand», Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1954, notice de M. Quarré et de Mme Geiger;
(en) Rome and the Campagna drawings by Jean Baptiste Lallemand: October 7 - October 26, 1963, Thos. Agnew and Sons Ltd., Londres, 1963;
Claude-Gérard Marcus, Jean-Baptiste Lallemand: peintre de Dijon, de Rome, de Paris, Paris, Galerie Marcus, 1996.