Jaurès (métro de Paris)
station du métro de Paris De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jaurès est une station des lignes 2, 5 et 7 bis du métro de Paris, située à la limite des 10e et 19e arrondissements de Paris.
Jaurès | ||||||||
Station aérienne de la ligne 2, vue du boulevard de la Villette, côté 10e arrondissement. | ||||||||
Localisation | ||||||||
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Pays | France | |||||||
Ville | Paris | |||||||
Arrondissement | 10e, 19e | |||||||
Coordonnées géographiques | 48° 52′ 54″ nord, 2° 22′ 13″ est | |||||||
Caractéristiques | ||||||||
Position par rapport au sol |
Ligne 2 : Aérienne Lignes 5 et 7bis : Souterraine |
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Voies | 6 | |||||||
Quais | 6 | |||||||
Nombre d'accès | 4 | |||||||
Accessibilité | Non | |||||||
Zone | 1 (tarification Île-de-France) | |||||||
Transit annuel | 4 055 461 voyageurs (2021) | |||||||
Historique | ||||||||
Mise en service | ||||||||
Nom inaugural | Rue d'Allemagne | |||||||
Gestion et exploitation | ||||||||
Propriétaire | RATP | |||||||
Exploitant | RATP | |||||||
Code(s) de la station | 22-12
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Ligne(s) | ||||||||
Correspondances | ||||||||
Bus RATP | RATP 26 48 | |||||||
Noctilien | N13 N41 N42 N45 | |||||||
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Situation
Résumé
Contexte
La station est implantée à la limite administrative entre le quartier de l'Hôpital-Saint-Louis au sud-ouest et le quartier de la Villette au nord-est. Elle se trouve à l'intersection du boulevard de la Villette avec la rue La Fayette, l'avenue Jean-Jaurès et l'avenue Secrétan, les quais étant établis :
- sur la ligne 2, en viaduc selon un axe nord-sud, au-dessus du terre-plein central du boulevard de la Villette au sud du carrefour, face au débouché du quai de Jemmapes ;
- sur la ligne 5, dans un axe approximativement orienté nord-est/sud-ouest sous l'amorce de l'avenue Jean-Jaurès, au niveau des débouchés de la rue Armand-Carrel et de la rue Bouret.
- sur la ligne 7 bis, selon un axe nord-ouest/sud-est sous le début de l'avenue Secrétan.
Le point d'arrêt de la ligne 2 s'intercale entre les stations Stalingrad et Colonel Fabien, tout en étant séparé de la première par la jonction entre le Bassin de la Villette et le canal Saint-Martin, d'où le recours à un viaduc sur cette section de la ligne (entre les stations Anvers et Colonel Fabien). Jaurès constitue ainsi la dernière station aérienne de cette ligne en direction de Nation. La station de la ligne 5 se trouve quant à elle entre les stations Laumière et Stalingrad, tandis que celle de la ligne 7 bis est encadrée par le terminus occidental de Louis Blanc et la station Bolivar.
Malgré sa taille relativement importante, la station ne dispose d'aucun raccordement de service entre les différentes lignes de métro qui s'y croisent.
Histoire
Résumé
Contexte
Mises en service
La station est ouverte sous le nom de Rue d'Allemagne le [1], soit plus de trois semaines après la mise en service du deuxième prolongement de la ligne 2 Nord depuis Anvers jusqu'à Bagnolet (actuelle station Alexandre Dumas), intervenue le 31 janvier précédent[2]. Jusqu'à son achèvement, les rames de métro la traversaient sans y marquer l'arrêt. Cette ligne devient plus simplement la ligne 2 le , à la suite de l'absorption de la ligne 2 Sud (correspondant à une large part de l'actuelle ligne 6) par la ligne 5 depuis le de la même année.
Le le la station de la ligne 7 est ouverte avec la mise en service d'un embranchement depuis la station Louis Blanc jusqu'au terminus « commercial » de Pré-Saint-Gervais, dont la desserte est alors assurée par une circulation sur deux en provenance et à destination d'Opéra (le restant des rames étant dirigées sur l'autre antenne de la ligne, qui a pour origine et terminus la station Porte de la Villette)[3]. La station prend son nom actuel de Jaurès quelques années plus tard, le , dans le contexte d'éclatement de la Première Guerre mondiale en Europe.
Le , en pleine Seconde Guerre mondiale, la station de la ligne 5 est ouverte à son tour avec la mise en service de l'avant-dernier prolongement de celle-ci, depuis Gare du Nord jusqu'à Église de Pantin. Cette extension est alors permise par la cession définitive du tronçon entre Étoile (actuelle station Charles de Gaulle - Étoile) et Place d'Italie de la ligne 5 à la ligne 6, intervenue le 6 octobre précédent, évitant ainsi un rallongement excessif des temps de parcours sur ladite ligne 5[4].
Le , la station de la ligne 7 est cédée à l'actuelle ligne 7 bis, dont la création à cette date résulte de la séparation de la branche vers Pré-Saint-Gervais, isolée de sa ligne mère sous la forme d'une navette autonome depuis lors. Ce débranchement se justifie par la moindre fréquentation de cette antenne par rapport à la branche vers Porte de la Villette, car cette dernière station constitue également le point de départ de nombreuses lignes d'autobus de banlieue[3].
- La station vue le 16 février 1903, une semaine avant son ouverture.
- Vue du viaduc de la ligne 2 au nord de la station, vers 1910, avec l'arrivée d'une rame pour Nation.
Origine des noms
La station doit sa dénomination originelle de Rue d'Allemagne à sa proximité avec la voie précitée, tracée dans l'axe de l'ancienne route d'Allemagne qui conduisait historiquement en Allemagne.
Le , la station est renommée Jaurès afin de rendre hommage à l'orateur socialiste Jean Jaurès (1859-1914), le lendemain de son assassinat à l'aube de la Première Guerre mondiale dont il s'opposait au déclenchement. Sa mort précédant de quelques jours la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France le suivant, un nom de remplacement fut facilement trouvé pour être substitué au toponyme de l'Allemagne, alors en disgrâce[5]. Ce changement de nom précède ainsi celui de l'avenue d'Allemagne, qui devient l'actuelle avenue Jean-Jaurès le suivant. En parallèle, la station Berlin de la ligne B du réseau Nord-Sud (devenue l'actuelle ligne 13 en 1931) est rebaptisée Liège le pour les mêmes raisons, tandis que le nom de Jean Jaurès sera également attribué à la station Boulogne - Jean Jaurès, inaugurée en 1980 sur la ligne 10.
Le , la RATP détourne le nom de la station en l'intégrant à une phrase humoristique afin de faire un poisson d'avril le temps d'une journée[6], comme dans huit autres stations sur le réseau[7]. Par jeu de mots, Jaurès devient ainsi : « Si j'aurais su, Jaurès pas venu. » en référence à une réplique volontairement fautive et rendue célèbre par le film La Guerre des boutons d'Yves Robert, sorti en 1962.
Modernisations

À l'occasion du bicentenaire de la Révolution, les quais de la ligne 2 reçoivent en 1989 des vitraux dessinés par le plasticien Jacques-Antoine Ducatez[8], représentant les révolutionnaires qui entourent l'ancienne prison de la Bastille[9]. Cet aménagement culturel s'accompagne d'une modernisation des quais, intégrant le remplacement des faïences blanches biseautées d'origine par du carrelage blanc plat sur les allèges surmontant les baies vitrées, seul le local technique en queue du quai pour Porte Dauphine conservant ses carreaux biseautés.
Dans le cadre du programme « Renouveau du métro » de la RATP, l'éclairage des quais des lignes 5 et 7 bis est modernisé dans le courant des années 2000, puis les couloirs de la station et le point d'arrêt de cette dernière ligne font l'objet d'une rénovation intégrale du au [10]. Ces derniers travaux nécessitent alors la fermeture temporaire des quais de la ligne 5 au trafic de voyageurs, du au , afin de faciliter la réfection du long couloir reliant celle-ci aux lignes 2 et 7 bis[11].
À la suite de l’appel à idées lancé par la RATP auprès de ses voyageurs en novembre 2016, Jaurès est l'une des trois gares et stations de son réseau à faire l'objet d'une initiative de végétalisation, avec la station Bel-Air sur la ligne 6 et la gare de Denfert-Rochereau sur la ligne B du RER. Ainsi, du lierre grimpant est planté en 2017 par la société Les Jardins de Babylone, sous les marquises des quais et sur la partie supérieure des piliers de fonte supportant les voies, tandis que l'entrée principale de la station est coiffée d’un couvre-chef végétal orné de plantes indigènes et rares[12].
Depuis le , un aménagement lumineux intitulé Belles échappées est mis en place dans le couloir de correspondance entre la ligne 5 et les lignes 2 et 7 bis. Les dalles LED au plafond, datant de la rénovation de 2014, voient leurs cadres remplacés afin d'y insérer le visuel d'un ciel bleu décoré de cumulus et de feuillage d'arbres, simulant ainsi des fenêtres ouvertes sur l'extérieur. Une décoration similaire agrémente depuis juin 2022 le hall d'accueil de la station Strasbourg - Saint-Denis, sur les lignes 4, 8 et 9, à la différence près que les dalles LED y étaient absentes jusqu'alors[13].
Fréquentation
Selon les estimations de la RATP, la station a vu entrer 5 836 196 voyageurs en 2019, ce qui la place à la 64e position des stations de métro pour sa fréquentation[14]. En 2020, avec la crise du Covid-19, son trafic annuel tombe à 3 148 221 voyageurs, la classant alors au 54e rang[15], avant de remonter progressivement en 2021 avec 4 055 461 entrants comptabilisés, ce qui la place à la 52e position des stations du réseau pour sa fréquentation cette année-là[16].
Services aux voyageurs
Résumé
Contexte
Accès

La station dispose de six accès, dont quatre entrées et deux sorties secondaires :
- l'accès no 1 « Boulevard de la Villette » constituant l'entrée principale de la station, s'ouvrant sur l'espace commun aménagé sous le viaduc de la ligne 2, sur le terre-plein central du boulevard de la Villette au droit des nos 194 et 196 de ce dernier ;
- l'accès no 2 « Quai de la Loire », constitué d'un escalier fixe agrémenté d'une balustrade et d'un candélabre en fer forgé dans le style Dervaux des années 1930, se trouvant face au no 1 de l'avenue Jean-Jaurès, à l'angle avec le quai de la Loire ;
- l'accès no 3 « Avenue Jean-Jaurès », également constitué d'un escalier fixe doté d'un mât et un d'entourage de type Dervaux, se situant sur le trottoir pair du boulevard de la Villette au droit du no 2 de l'avenue Jean-Jaurès, qui fait l'angle entre ces deux voies ;
- l'accès no 4 « Avenue Secrétan », constitué d'un escalier fixe à balustrade Dervaux, débouchant face au no 202 du boulevard de la Villette derrière l'accès no 3, entre les avenues Jean-Jaurès et Secrétan ;
- l'accès no 5 « Quai de Jemmapes » comprenant de simples portillons de sortie au sud de l'espace d'échanges sous le viaduc de la ligne 2, à l'opposé de l'accès no 1, sur le terre-plein central du boulevard de la Villette au droit du débouché du quai de Jemmapes ;
- l'accès no 6 « Rue de Chaumont », constitué d'un escalier fixe avec entourage Dervaux, se trouvant face aux nos 22 et 24 de l'avenue Secrétan ; cette trémie permet uniquement la sortie depuis les quais de la ligne 7 bis.
À proximité immédiate de l'accès no 5 se trouve une ancienne sortie secondaire sous la forme d'une trémie d'escalier, aujourd'hui aménagée en issue de secours non empruntable en service normal, qui fait face au no 184 du boulevard de la Villette. Celle-ci est ornée d'un édicule Guimard, lequel fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par l'arrêté du , protection renouvelée le [17].
- Accès à la station
- L'accès no 1, « Boulevard de la Villette ».
- L'accès no 2, « Quai de la Loire ».
- L'accès no 3, « Avenue Jean Jaurès ».
- L'accès no 4, « Avenue Secrétan ».
- La sortie no 5, « Quai de Jemmapes ».
- La sortie no 6, « Rue de Chaumont ».
Depuis 2017, l'entrée principale sous le viaduc est couronnée d'une jardinière accueillant des plantes issues du patrimoine végétal de la région Île-de-France, tandis que l'espace commun sur laquelle elle s'ouvre est végétalisé avec du lierre grimpant, s'étendant sur des substrats en bois réalisés sur mesure, qui agrémentent la partie supérieure des piliers de fonte soutenant la station aérienne de la ligne 2.
L'accès à cette dernière s'effectue au moyen d'escaliers fixes ou d'ascenseurs (un pour chaque direction de la ligne).
Quais

Les stations des trois lignes sont de configuration standard avec deux quais séparés par les voies du métro. Les quais de la ligne 2 sont aériens, implantés sur un viaduc, tandis que ceux des lignes 5 et 7 bis sont souterrains, sous une voûte elliptique.
Les quais de la ligne 2 sont équipés de marquises, comme toutes les stations aériennes de la ligne. L'éclairage est réalisé grâce à des tubes transparents recevant les néons. Les pieds-droits sont constitués de vitraux dépolis surmontant des allèges recouvertes de carreaux en céramique blancs et plats. Sur le quai en direction de Nation, une partie de ces vitraux supporte une œuvre qui combine des motifs abstraits, où domine le bleu-blanc-rouge du drapeau français, suggérant la foule qui, le , s’empara de la prison de la Bastille, représentée en blanc au centre de l’œuvre[18]. Réalisée en 1989 par le plasticien Jacques-Antoine Ducatez, elle est visible aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur[18]. La présence de ce vitrail dans cette station s'explique par la proximité des quais de Valmy et de Jemappes, en référence aux deux victoires décisives des guerres révolutionnaires consécutives au renversement de la monarchie en France[18]. Le vitrail rend également hommage au pacifiste Jean Jaurès, fondateur du journal L'Humanité, assassiné le par le nationaliste Raoul Villain[18]. À l'angle de la marquise et du piédroit, du lierre s'étale sous cette dernière, planté en 2017, par la société Les Jardins de Babylone, dans le cadre de la végétalisation des espaces RATP[19],[20]. Les quais, dépourvus de publicité, sont équipés de sièges du style « Motte » bleus et le nom de la station est inscrit en police de caractère Parisine sur plaques émaillées.

Les quais de la ligne 5 sont équipés de deux bandeaux d'éclairage blancs et arrondis dans le style « Gaudin » du « Renouveau du métro » des années 2000. Les carreaux en céramique blancs biseautés recouvrent les pieds-droits, la voûte et les tympans. Les quais sont équipés de bancs constitués de lattes et le nom de la station est inscrit en faïence dans le style de la CMP d'origine. Elle est donc décorée dans un style identique à celui appliqué à la majorité des stations du métro de Paris. Seuls les cadres publicitaires sont particuliers : en faïence de couleur marron et avec des motifs simples, ils sont surmontés de la lettre « M ». Ces mêmes cadres ne sont présents que dans 7 autres stations du métro parisien.
Les quais de la ligne 7 bis sont eux-aussi équipés de deux bandeaux d'éclairage blancs et arrondis « Gaudin » et de carreaux en céramique blancs biseautés sur les pieds-droits, la voûte et les tympans. Les cadres publicitaires sont en céramique blanche et le nom de la station est inscrit en police de caractère Parisine sur plaques émaillées. Les sièges sont de style « Akiko » de couleur orange.
Intermodalité
La station est desservie par les lignes de bus 26 et 48 du réseau de bus RATP et, la nuit, par les lignes N13, N41, N42 et N45 du réseau de bus Noctilien.
À proximité
- Rotonde de la Villette
- Bassin de la Villette
- Canal Saint-Martin
- Square Édith-Girard (anciennement square du Quai-de-la-Loire)
- MK2 Quai de Loire / Quai de Seine
- Cours Florent (site de l'avenue Jean-Jaurès)
- Église Saint-Joseph-Artisan
Notes et références
Voir aussi
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