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écrivain britannique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
James Hanley (1897-1985) est un écrivain britannique, très inspiré par l'univers maritime et l'arrière-pays gallois, connu entre autres comme étant l'auteur de Boy (1931), l'un des romans anglo-saxons les plus censurés du XXe siècle.
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Dorothy Enid Heathcote (d) (à partir de ) |
Enfant |
Liam Hanley (d) |
Archives conservées par |
University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC225)[2] Bibliothèque nationale du pays de Galles |
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Boy (d) |
De descendance irlandaise et de confession catholique, Hanley est né à Kirkdale, un petit village côtier situé au nord de Liverpool (Angleterre), dans un milieu ouvrier. Son père, Edward Hanley est chauffeur, travaillant dans les soutes de navires portant pavillon pour la Cunard, et est souvent en mer. Le jeune Hanley passe beaucoup de temps sur les docks. Il arrête ses études en 1910, et travaille comme aide-comptable durant quatre ans dans une entreprise maritime. En 1915, il embarque pour la première fois comme marin. Cette nouvelle vie aura une grande influence sur ses premiers romans. James a grandi dans une famille très nombreuse, il a un jeune frère, Gerald Hanley (1916-1992), qui deviendra également romancier et un grand voyageur, notamment en Afrique.
En avril 1917, durant la Première Guerre mondiale, lors d'une escale à Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), au Canada, âgé de 20 ans, il décide de s'enrôler dans l'armée. Il rejoint un bataillon canadien et part pour le front français où il participe aux combats de l'été 1918 ; blessé, il devient invalide de guerre. Par la suite, il s'établit à Bootle, une ville maritime où il est employé comme porteur et déchargeur de marchandises convoyées par train, touchant un maigre salaire à peine complété par sa pension d'invalidité. Il revient ensuite à Liverpool.
Hanley va, durant dix ans, réserver tout son temps libre à se cultiver, lisant frénétiquement une grande quantité d'ouvrages, tout en apprenant à jouer du piano[3] : autodidacte complet, il s'essaye alors à l'écriture. En 1930, un premier roman est accepté par Eric Partridge, un éditeur londonien, qui imprime le livre à 500 exemplaires, et de fait, l'ouvrage passe totalement inaperçu : influencé dans sa forme par James Joyce, le récit met en scène une famille vivant à Liverpool au sein de la communauté irlandaise catholique : cette communauté va devenir le centre de ses premiers romans. Durant l'année 1930, il fait éditer à moins de 200 exemplaires deux récits vendus hors-commerce (privately printed), dont A Passion Before Death, l'histoire d'un prisonnier en proie à des désirs de nature homosexuelle.
En 1931, il se met en ménage avec Enid Timothy Thomas Heathcote, une femme issue d'un milieu assez bourgeois, et originaire du Lincolnshire. Le couple s'installe à Corwen, une petite ville située dans les terres du pays de Galles septentrional. C'est aussi l'année de la sortie de son deuxième roman, intitulé Boy, qui met en scène un garçon de Liverpool âgé de 13 ans, employé comme mousse sur un navire au long cours, qui découvre, sur fond de violence, d'escales en escales, le monde des adultes et la sexualité, contrainte ou tarifée, avec des hommes et des femmes. En septembre, Boy sort chez un tout nouvel éditeur londonien, Boriswood, de sensibilité socialiste et résolument décidé à publier des textes réalistes, sans compromis. Cependant, l'édition est d'abord très confidentielle, moins de 150 exemplaires, vendus par souscription, tandis qu'une édition caviardée de ses passages les plus crus, sort en octobre en librairie, ainsi que, écourtée, dans un recueil de nouvelles, Men in Darkness: Five Stories publié par The Bodley Head et illustré par Alan Odle. Le texte attire l'attention de l'influent critique Hugh Walpole qui le trouve « déplaisant et sale ». De son côté, T. E. Lawrence, sous le charme, entame une correspondance avec Hanley et l'encourage, tout comme Richard Aldington, et surtout John Cowper Powys, qui deviendra un très proche ami. Réimprimé plusieurs fois, il sort chez l'éditeur américain Alfred A. Knopf en avril 1932. Parmi ses admirateurs, on compte aussi E.M. Forster[4], George Orwell, Henry Miller, William Faulkner, et plus tard Anthony Burgess et Henry Green[5].
Entre-temps, Hanley publie deux autres romans maritimes chez The Bodley Head (The Last Voyage 1931 et Ebb and Flood, 1932), puis un autre, de nouveau chez Boriswood (Captain Bottell, 1933). Le genre plait et la notoriété de l'auteur s'installe, au point que Boriswood décide de lancer une nouvelle édition de Boy, cette fois non caviardée, et affublée d'une jaquette très explicite, figurant une femme en partie dénudée et des marins. Vendue à très bas prix, cette édition provoque un scandale. L'« affaire Boy » éclate en 1934 quand la bibliothèque municipale de Bury (Grand Manchester) porte plainte, estimant l'ouvrage obscène, incitant la jeunesse à la débauche. Le régime juridique anglais de cette époque est tel, que la plainte est reçue le 20 mars 1935, les livres en vente saisis et détruits, aux termes d'un retentissant procès, une bataille dans laquelle s'engage Boriswood, qui finira ruiné en 1938. Le stock est racheté en sous-main par Jack Kahane qui s'empresse de produire une édition anglaise à Paris, sous la couverture d'Obelisk Press (1935), interdite d'exportation vers la Grande-Bretagne.
À compter de 1935, Hanley s'engage alors dans l'écriture d'une saga romanesque, en partie autobiographique, The Furys Chronicle, centrée sur la vie d'une famille de marins et d'ouvriers d'origine irlandaise basée à Liverpool, et que l'auteur déclinera jusqu'en 1958.
Durant la guerre, Hanley publie quelques romans ayant pour cadre la mer, les marins, la guerre et le blitz, où l'héroïsme occupe une place prépondérante. Après 1945, il passe plus de dix ans à terminer The Furys Chronicle, qui ne rencontre pas le succès espéré. Il vit à cette époque à Llanfechain et ce, depuis 1941.
Entre 1959 et 1969, Hanley décide d'écrire des fictions pour la radio et la télévision. La BBC l'avait déjà employé en 1940-1942 pour trois mini-fictions centrées sur la résistance anti-allemande, et désormais, elle lui passe commande de pièces radiophoniques et télévisuelles. En 1962, l'un de ses romans, Say Nothing, est créé pour la scène du Theatre Royal Stratford East à Londres, repris Off-Broadway, à New York, en 1965. Sa pièce Inner Journey est jouée à Hambourg en 1966, et est reprise au Lincoln Center (New York) en 1969.
Depuis 1963, il vit à Londres dans un appartement à loyer modéré, mais garde un pied à terre à Llanfechain. Après 1970, Hanley se concentre sur la forme romanesque, produisant encore quatre ouvrages, très inspirés par le pays de Galles et ses fermiers.
Sur le plan de sa vie privée, il finit par épouser Enid Timothy Thomas en 1947, et le couple a un fils, Liam Powys Hanley, né en 1933, devenu peintre. Timothy meurt en 1980, elle avait publié trois romans sous son nom.
James Hanley meurt à Londres en 1985, âgé de 88 ans et il est enterré à Llanfechain.
S'étant opposé à toute réédition de Boy de son vivant, il laissa le soin à son fils Liam d'autoriser et de superviser l'édition du texte non expurgé : ce fut fait en 1990 chez André Deutsch, avec une préface d'Anthony Burgess[6].
L'œuvre littéraire de James Hanley comprend des romans, des nouvelles, des essais et des pièces de théâtre. En 1937, il publie une autobiographie intitulée Broken Water: An Autobiographical Excursion, qui en réalité, joue avec les codes de la fiction. Ses personnages sont très souvent issus de milieux pauvres (marin, ouvrier, fermier). L'influence de ses origines catholiques irlandaises est prégnante jusqu'en 1960, mais par la suite, il puise la plupart de ses motifs dans le milieu agricole gallois. Les écrits de Hanley sont par ailleurs très marqués par les deux guerres mondiales, l'éveil à la sensualité et les rapports de classe. What Farrar Saw, roman publié en 1946, est son seul ouvrage de science-fiction[7].
Tous les livres sont des romans édités en anglais à Londres, sauf indication :
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