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chasseur de char allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Jagdpanzer VI, aussi appelé Jagdtiger ou Panzerjäger Tiger Ausf. B, Sd.Kfz. 186, est un chasseur de chars allemand de la Seconde Guerre mondiale. Il était établi sur le char lourd Tigre II.
Panzerjäger Tiger Ausf. B (Sd.Kfz. 186) Jagdpanzer VI Jagdtiger | |
Jagdtiger VI exposé à l'US Army Ordnance Museum de Fort Lee (Virginie - États-Unis) | |
Caractéristiques de service | |
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Type | Chasseur de chars lourd |
Service | 1944-1945 |
Utilisateurs | Reich allemand |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Production | |
Année de conception | 1943 |
Constructeur | Steyr-Daimler-Puch (caisse) Krupp AG (canon) |
Production | - [1],[2] |
Unités produites | 77 exemplaires[3] |
Variantes | 12.8 cm PaK 80 auf Panzerjäger Tiger, Ausf B Panzerjäger Tiger mit 8,8-cm Pak 43/3 (Sf) Sd.Kfz.185 Panzerjäger Tiger Ausf B Jagdtiger (Henschel) Jagdtiger (Porsche) |
Caractéristiques générales | |
Équipage | 6 (conducteur, opérateur-radio/mitrailleur, 2 chargeurs, chef de char et tireur) |
Longueur | 10,65 m |
Largeur | 3,63 m |
Hauteur | 2,82 m |
Masse au combat | 68,8 t (Porsche) 70,6 t (Henschel) |
Blindage (épaisseur/inclinaison) | |
Type | Plaques |
Frontal (caisse) | 150 mm / 50° |
Latéral (caisse) | 80 mm / 40° |
Dessus (caisse) | 40 mm / 85° |
Plancher (caisse) | 40 mm / 0° |
Frontal (tourelle) | 250 mm / 15° |
Latéral (tourelle) | 80 mm / 25° |
Arrière (tourelle) | 80 mm / 5° |
Haut (tourelle) | 40 mm / 90° |
Armement | |
Armement principal | 1 canon 12,8-cm KwK 44 L/55 (40 obus) |
Armement secondaire | 1 mitrailleuse MG 34 de 7,92 mm en casemate 1 mitrailleuse MG 42 de 7,92 mm sur montage antiaérien (plateau moteur) (2925 à 3300 coups) |
Mobilité | |
Moteur | Maybach HL 230 P 30 V-12 à refroidissement liquide |
Puissance | 700 ch (514,8 kW) à 3 000 tr/min |
Transmission | Maybach OG 40 12 16 B (8 avant, 4 arrière) |
Suspension | Barre de torsion double |
Pression au sol | 1,07 bar |
Vitesse sur route | 38 km/h |
Vitesse tout terrain | 17 km/h |
Puissance massique | 9,76 ch/t |
Consommation | 601 litres aux 100 km (route) 863 litres aux 100 km (hors route) |
Autonomie | 170 km |
Autonomie tout terrain | 121 km |
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Constatant l'efficacité des Panzer automoteurs antichars (ou Jagdpanzer), notamment des StuG III, le Heereswaffenprüfamt décide de lancer une étude sur un chasseur de chars plus lourd pour contrer les nouveaux monstres soviétiques. À part le Tigre l et le Panzer V Panther, les Allemands ont besoin d'un véritable chasseur de char, puissant et invulnérable. Le lancement est ordonné par Hitler le , ce chasseur de chars devant être armé d'un canon supérieur à ceux employés par les Allemands jusqu'alors et assez puissant pour rivaliser avec les SU-152 et les JS-2 (IS-2 en russe). Les bureaux d'étude planchent immédiatement à partir de deux châssis disponibles : celui du Panther et celui du Konigstiger. Le projet sur châssis Panther est rapidement abandonné, car celui-ci n'est pas assez robuste pour accepter le surpoids dû à un canon de ce calibre. Le châssis du Tigre II est donc choisi. Il existe en deux versions, une version Henschel et une version Porsche, qui sera très peu produite (11 exemplaires, châssis 305501 et 305003 - 305012), Porsche n'ayant plus les faveurs d'Hitler…
Le premier prototype en bois de Jagdtiger est terminé le et est appelé Panzerjäger Tiger Ausf.B, après l’aval de Hitler. La première commande est de 150 unités. Le premier exemplaire de série sort des chaînes de production le , mais du fait des bombardements intensifs et de la pénurie en matières premières (notamment du cuivre, très coûteux et rare à ce moment de la guerre), seuls 84 exemplaires seront fabriqués au total. La production du canon de 128 mm diminuant également, il est ordonné de concevoir des Jagdtigers armés du canon 88 mm PaK 43/3 du Tigre II. Les usines Hallesche machinenfabrik à Lippstadt qui fabriquent ce canon le fournissent aux usines Nibelungen, qui fabriquent désormais les Panzerjäger Tigers für 8,8.
Cette version armée du 88 mm ne connaît pas l'épreuve du feu et seuls 4 exemplaires sortiront des chaînes.
Le canon est développé par Krupp Ag, des essais sont effectués à partir du canon de 152 mm M 37 russe puis avec le canon de 155 mm GBT-T 419 français, sans résultats probants. Krupp se tourne alors vers le FlaK 40 128 mm qui, modifié en arme anti-chars, devient le 128 mm PaK 44 L/55. Il sera produit à Breslau. Le canon est usiné d'une seule pièce et a une longueur de 7,0 mètres (le calcul se faisant par la multiplication du diamètre par le calibre, ici 128×55=7 040 mm). Les munitions sont en deux parties, la douille contenant les charges propulsives et l'obus par lui-même. Le fait que la munition comporte deux parties, nécessite la présence de deux personnels chargeurs. Le système de visée est assis sur la lunette WZF 2/1 qui permet de tirer les munitions antichars (Pzgranate 43) à une portée théorique de 4 000 mètres et la munition explosive (Spgranate L/50) à une portée théorique de 8 000 mètres, portées théoriques ne tenant pas compte des obstacles artificiels ou naturels et hors des conditions normales d'engagement des blindés à cette époque.
Le compartiment de combat est vaste et fortement blindé avec 250 mm sur la face avant (comprenant le "Saukopf", c'est-à-dire le masque de canon) et 80 mm sur les côtés et à l'arrière. La casemate (ou compartiment de combat) est construite par les usines Oberdonau à Linz. Le procédé de fabrication du blindage est de nouvelle technologie, employé sur tous les blindés allemand de nouvelle génération.
Le châssis du Tigre II utilisé, celui de Henschel, est rallongé, avec un galet de route supplémentaire.
Les Jagdtigers (y compris des prototypes) furent fabriqués dans les usines Nibelungenwerke (de) près de St. Valentin en Autriche de février 1944 jusqu'à la fin de la guerre. Les plaques de blindage nécessaires ont été fournies par l'usine sidérurgique Eisenwerke Oberdonau (en). Onze de ces véhicules (numéros de châssis 305001 et 305003 à 305012) reçurent le châssis Porsche, le reste le châssis Henschel. La raison en était que l'usine devait d'abord être préparée à la production avec l'entraînement Henschel.
Sur les 14 véhicules produits au cours des trois derniers mois de la guerre, certains véhicules étaient équipés du PaK 43/3 L/71 de 8,8 cm du Königstiger. Cette variante a reçu la désignation Panzerjäger Tiger für 8,8 cm PaK 43/3 (Sf) (Sd.Kfz. 185). Le nombre exact n'est pas connu, mais il s'agissait probablement des quatre derniers véhicules datant de mai 1945 avec les numéros de châssis 305085 à 305088. En raison de la situation de guerre des deux derniers mois, il est possible que tous les véhicules produits n'étaient pas entièrement équipés et prêts à l'emploi.
Avec un total de 88 engins construits de à , châssis 305001 - 305088.
Chiffres de production du Jagdtiger[4] | |||||||||||||||||
Mois | Fev. 44 | Jui. 44 | Aou. 44 | Sep. 44 | Oct. 44 | Nov. 44 | Dec. 44 | Jan. 45 | Fev. 45 | Mar 45 | Avr. 45 | Mai 45 | |||||
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Total | 2 | 3 | 3 | 8 | 9 | 6 | 20 | 10 | 13 | 3 | 7 | 4 |
Le Jagdtiger équipera deux unités de combat et en école, à savoir :
La s.Pz.Jag.Abt.653 est engagée lors de l'opération Nordwind du au en Alsace du nord et en Lorraine (France) avec seulement deux Jagdtiger en appui de la 17e SS-Pz.Gren.Div. puis avec une compagnie avec la 10e SS-Pz.Div. dans la région de Strasbourg.
En , l'unité est renommée en s.Pz.Jag.Kp.614, elle est ensuite placée en réserve dans la forêt de Haguenau, en .
L'unité disparait dans les multiples accrochages à Ulm, Munich, Salzbourg et enfin Strengberg.
Fin mars 1945, la 1./s.Pz.Jag.Abt.512 combat près de la tête de pont de Remagen tandis que la 2./s.Pz.Jag.Abt.512 combat à Siegen et Weidenau où elles perdent leurs Jagdtiger les uns après les autres. Illustrant les difficultés rencontrées par les forces allemandes pour amener leurs chars lourds au front, il a fallu dix jours pour amener les cinq premiers Jagdtigers de la 2e compagnie au front en raison de pannes de communication et de la menace constamment inquiétante des chasseurs-bombardiers alliés. La 1ère Compagnie a perdu quatre Jagdtigers dans des actions de combat d'arrière-garde, dont trois étaient dues à des pannes mécaniques plutôt qu'à une action ennemie.
Ils ont finalement engagé l'armée américaine attaquant autour de Herborn pour les empêcher d'exploiter pleinement la capture de la tête de pont de Remagen. Parmi les pertes allemandes figurait le Jagdtiger du Leutnant Sepp Tarlach appartenant au deuxième peloton de la 1ère Compagnie, qui fut abandonné à Netphen puis capturé. Le 9 avril 1945, le 750e bataillon de chars américain en a revendiqué un autre près d'Uslar qui a ensuite été photographié après avoir été poussé hors d'une route pour dégager le chemin. Le bataillon a ensuite mené sa dernière bataille près de Paderborn à la mi-avril 1945.
La 2e compagnie se rend aux Américains à Iserlohn; certains Jagdtiger retraitent en Autriche où ils combattent sans succès les IS-2 russes, avant de perdre leurs matériels.
Le Jagdtiger a démontré rapidement ses faiblesses, à savoir : une mobilité trop réduite, un poids excessif et une forte consommation de carburant pour une armée allemande en pénurie (allant de 800 à 1100l/100km contre "seulement" 350l/100km pour le Panther).
Les blindés alliés ne chercheront toutefois jamais la confrontation directe avec son puissant armement de 128 mm (Pak44 L/55). Ils préfèreront contourner l'obstacle et le neutraliser par les flancs, ce qui est arrivé au Feldwebel Becker, détruit par deux Sherman sur son flanc gauche à cent mètres de la ville de Beierfeld [réf. nécessaire] ou l'arrière, voire simplement à l'aide de roquettes tirées par les chasseurs-bombardiers (Jagd-bomber ou Jabo en allemand). Plusieurs durent être abandonnés et sabotés à la suite d'ennuis mécaniques.
Mais malgré tous ses défauts, le JagdTiger a su retarder les Américains plus d'une fois sans pouvoir assurer la victoire en détruisant environ 200 véhicules blindés ennemis pour la perte des vingt-quatre machines de la division. (Komp.1:9, Komp.2:8, Komp.3:7 + 3 à 5 Stug III et Panzer IV par Kompagnie formant les 4es sections)
Trois Jagdtiger sont actuellement exposés dans des musées :
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