Jacques Lizène
artiste belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jacques Lizène, né le à Ougrée et mort le à Liège, est un artiste plasticien, photographe, vidéaste et chanteur belge.
Autoproclamé « inventeur de l’art nul », il se définit comme « petit Maître liégeois de la seconde moitié du XXe siècle » et « artiste de la médiocrité, comme art d’attitude ». À travers son œuvre, il ne cesse de produire des « actions » branlantes, inintéressantes, vaguement humoristiques, généralement stupides mais toujours ancrées dans une critique radicale du système artistique.
Biographie
Résumé
Contexte
Jacques Lizène est né le 5 novembre 1946 à la clinique d'Ougrée[1]. En 1962, encouragé par son frère aîné, il entre à l'Académie des beaux-arts de Liège en obtenant, vu son jeune âge, une dérogation[2].
Artiste du non-sens, caustique, ironique et égotiste, portant sur la société un regard peu complaisant voire destructeur[3], Jacques Lizène adopte délibérément la posture de l'échec[4] et se définit dès 1964 comme « artiste sans talent »[1] ou encore comme « l'artiste de la médiocrité et de la sans importance, petit maître liégeois (sens péjoratif) de la seconde moitié du XXe siècle »[5].
Dès le milieu des années 1960, Lizène, considérant que le principe de création est plus intéressant que l’objet en lui-même[6], pose une réflexion sur l'idée même de la peinture et de ses limites, travaillant ou déstructurant les supports matériels d'un tableau, cadres, toiles et châssis[3]. Autoproclamé « inventeur de l'art nul»[7], il enchaîne dès lors les « actions » et son propre corps devient le support de la démarche : il le force à se plier dans les limites d'un cadre, se livre à la « sculpture interne » en décidant en 1970 de « subir volontairement [une] stérilisation par vasectomie »[3] — concrétisant son exigence d'improductivité voire de stérilité[4] — ou devient en 1977 son propre tube de couleur en peignant avec ses excréments[8], choisissant les aliments en fonction de la couleur espérée[9]. La même année, il compte au nombre des cofondateurs du cabaret-théâtre-galerie le Cirque Divers[10], en Roture à Liège[2].
Dans les années 1970, avec le concept de Lotissement et partage de cimaise, Lizène, réfractaire à toute appropriation marchande et refusant souvent d'exposer[4] — quand il ne détruit pas lui-même ses œuvres pour couper court à toute critique[6] —, propose une forme originale de curation en offrant ses propres cimaises à qui le veut, à l'insu des galeristes ou directeurs de musée qui l'invitent à exposer[11].
Artiste « de l'insuccès [et] du foirage »[12], il recourt également à d'autres supports comme la photographie, la vidéo et le son dans une suite d'actions destinées à ne pas laisser de trace, dans une contestation de la pérennité de l'œuvre d'art[3]. Comme « photographe non photographisant », il fait réaliser par d'autres ses idées parfois accompagnées de supports sonores[13]. En tant que peintre « non doué pour le chant et encore moins pour la musique », il se lance en 1970 comme « chanteur en dessous de tout », décrétant que « plus vous chantez mal, plus il vous faut chanter »[5]. Il participe ainsi en 1979 à l'émission Dérive animée sur la RTBF par Jacques Delcuvellerie, proposant ses Petites chansons médiocres pour cassettophone à placer dans les musées et les galeries d'art composées en 1971 puis, entre 1980 et 1982, à la séquence hebdomadaire Le Minable Music-Hall pour l'émission Radio Titanic, sur la même station, avant de proposer ce Minable Music-Hall sur scène en Belgique et en France[5].
Il meurt à Liège le 30 septembre 2021 [14].
Expositions personnelles
Résumé
Contexte
- 2011 : Jacques Lizène. Désastre jubilatoire. Rapide rétrospective 1964-2011. , Passage de Retz, Paris
- 2009 : Le[s] moi[s] de Lizène[15], Anvers
- 2008 : Antiquités Contemporaines / Hedendaagse Antiek, T'Brandweer, Maastricht (comm : galerie nadjaVilenne) (Nl)
- 2007 : Le Bonheur (comm. Estelle Lescaille), Bruxelles
- 2006 : Arnaud Labelle-Rojoux, Jacques Lizène : "Frontières cordiales". Galerie Nadja Vilenne, Liège (B)
- 2005 : Chapelle du Genêteil, Château-Gontier
- 2004 : Soirée projection, L'art vidéo nul / 1971-2004, Cinéma Le Mercury, Nice
- Jacques Lizène, new flemish artist (2003), l'autre génie d'art sans talent, Richard Foncke Gallery, Gent, Belgique
- 2003 : Le Cabaret Schpountz : une carte blanche à Arnaud Labelle-Rojoux en collaboration avec le FRAC PACA, Friche la Belle de Mai, Marseille
- 2002 : Naufrage de regard(s), Musée des Beaux-Arts, Brest
- 2001 : Galerie Art : Concept, Paris
- 1998 : Jacques Lizène, "L'inachevé en tentative manquée d'inachèvement". Galerie Nadja Vilenne, Liège (B)
Jacques Lizène, "Remake '98". Quai Voltaire / Caisse des dépôts et consignations, Paris (F)
- 1997 : Galerie Michel Journiac, Paris : exposition et performances à la salle des expositions Michel Journiac. Placards à tableaux, peintures au caca, sculptures génétiques. Le soir du vernissage : concert de musique à l'envers, et peinture à la matière fécale sur un portrait génétique de Lizène avec les yeux de Harald Szeemann. Le commissariat d'exposition était confié à Antoni Collot, les œuvres provenaient des collections de la Galerie Michel Ray.
- 1990 : Atelier 340, Bruxelles
- Zoo Galerie, Nantes
- Galerie Bilinelli, Bruxelles
- 1983 : Galerie L'A, Liège
- Je n'ai jamais rien vu d'autre de l'Italie, Librairie Varia, Liège
Expositions collectives
- 2005 : The 1970s and The 1980s, Palazzo delle Esposizioni, Rome, Italie ( - )
- Belgique visionnaire, Palais des Beaux Arts de Bruxelles, projection de 2 vidéos 1979 d'après 1971 et 1982-1983 (cur : Harald Szeemann)
- Burlesques contemporains, Musée du Jeu de Paume, Paris
- C'est l'été, collection du Frac Aquitaine, Bayonne
- 2004 : Postérieurs, Galerie Martagon, Malaucène
- Prêts à prêter, FRAC Paca, Marseille
- Projet Cone Sud, exposition itinérante réalisée à partir des Fonds régionaux d'art contemporain Île-de-France et Poitou Charente (Museo de Arte, Lima, Pérou / Centro Cultural Mattucana 100, Santiago du Chili / Museo de arte moderno, Buenos Aires, Argentine/ Museo Nacional de Artes Visuales, Montevideo, Uruguay)
- The 1970s and The 1980s, Palazzo delle Esposizioni, Rome, Italie
- Poesia totale, StudioBresia Arte Contemporanea, Brescia, Italie
- 2003 : Coconutour, Centre régional d'art contemporain Languedoc-Roussillon, Sète
- Le colloque des chiens, OFF Collection - Biennale di Venezia - Part II, Centre Wallonie-Bruxelles, Paris
- Chaque minute l'art à Liège change le monde, Quinze regards sur la collection de la Cera Foundation, Mamac, Liège
- Pour de vrai ?, Château de Tours
- 2002 : L'humour dans l'art contemporain, Espace Belleville, Paris
- La cuite, Galerie Martagnon, Malaucène
- Ivresse, Maison de la Devinière, Seuilly
- Corps (I et II), Galerie Nadja Vilenne, Liège
- 2001 : La trahison des images - portraits de scènes, Palazzo Franchetti, Venise
- 2000 : Le fou dédoublé, exposition itinérante en Russie, (Nijni Novgorod, Samara, Ekaterinebourg) et en France (château d'Oiron), organisée par Apollonia, cur. : Dimitri Konstantinidis et Jean-Yves Jouannais.
- 1999 : Attention, Galerie Art Concept, Paris
- 1995 : Autres victoires, Château de la Louvière, Montluçon
- 1994 : Hors limites : L'art et la vie 1952-1994, Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris
- 1975 : L'Idée de la couleur, Centre d'arts plastiques contemporains de Bordeaux
Publications
- Jacques Lizène, Tome III, sous la direction de Jean-Michel Botquin, Éditions l'Usine à Stars / Yellow Now : côté arts, 2009. (ISBN 978-2-87340-242-6)
- Denis Gielen, Le Vingt-cinquième Bouddha. Conversation avec Jacques Lizène, préface d'Arnaud Labelle-Rojoux, Éditions facteur humain, Bruxelles, 2003.
Vidéos
Notes et références
Annexes
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