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artiste canadien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
John Hamilton Bush dit Jack Bush est un peintre canadien né à Toronto (Ontario) le , et mort le . Membre éminent du groupe Painters Eleven, il est généralement considéré comme un représentant canadien majeur de l'expressionnisme abstrait et du Colorfield Painting.
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Pseudonyme |
Bush, Jack Hamilton |
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Bibliothèque et Archives Edward P. Taylor (d) |
Jack Bush passe la majeure partie de son enfance à Montréal, puis travaille comme graphiste dans l'entreprise montréalaise de son père, Rapid Electro Type Company. Il étudie à l'Académie royale du Canada avec Adam Sheriff Scott et Edmond Dyonnet entre 1926-1928. Vers 1929, il reçoit de Charles Comfort des leçons de modèle vivant dans un studio de Toronto et y rencontre Lauren Harris, A. Y. Jackson, George Douglas Pepper et Kathleen Daly. Durant les années 1930, il dirige une entreprise de graphisme publicitaire à Toronto et étudie le soir au Collège des Beaux-Arts de l'Ontario sous la direction de Frederick Challener, John Alfsen, George Pepper, Charles Comfort et J. E. H. MacDonald qui l'initient à l'art moderne. Après la dissolution du Groupe des Sept en 1932, Jack Bush se joint au Groupe des Peintres canadiens qui lui succède en 1933. Durant la Seconde Guerre mondiale, il gagne sa vie comme graphiste, activité qu'il exercera jusqu'à sa retraite en 1968. Comme la plupart de ses confrères canadiens de l'époque, il effectue ses recherches picturales dans un relatif isolement et n'organise qu'en 1949, sa première exposition personnelle à la Galerie Gavin Henderson à Toronto. Pendant cette longue période de formation, Bush peint de nombreux paysages dans le style du Groupe des sept ou du Groupe des peintres canadiens.
C'est après avoir découvert l'expressionnisme abstrait à New York qu'il change radicalement de style. Dans les années 1950, il peint de grandes peintures abstraites influencées par la nature, mais ne développe pleinement son style personnel qu'à la fin des années 1950, après son adhésion au groupe de peintres canadiens Painters Eleven fondée par William Ronald en 1954 afin de promouvoir la peinture abstraite au Canada. Ainsi que les autres membres du groupe, il commence à rencontrer le succès après que l'influent critique d'art Clement Greenberg ait fait l'éloge du groupe. Greenberg a exercé sur Bush une influence déterminante en l'incitant à abandonner l'expressionnisme abstrait[1]. Sous l'impulsion de Greenberg, son œuvre devient indissociable du Color Field Painting. Adoptant le procédé du all-over sur toute la surface de ses toiles, il les rehausse de couleurs vives inspirées de ses aquarelles que Greenberg avait admiré sans réserve.
Après la dissolution de Painters Eleven en 1959, Jack Bush poursuit sa carrière à Toronto. En 1964, ses œuvres font partie de l'exposition Post-painterly Abstraction (en) de Clement Greenberg, présentée au musée d'art du comté de Los Angeles. Avec Jacques Hurtubise, il représente le Canada à la Biennale de São Paulo de 1967 et rencontre un succès grandissant à New York. De grands musées canadiens, américains et européens comme le musée des beaux-arts du Canada, le musée des beaux-arts de Boston et la Tate Gallery de Londres acquièrent ses œuvres. En 1976, il est fait officier de l'ordre du Canada et le musée des beaux-arts de l'Ontario organise une grande rétrospective de son œuvre. En 1979, l'Office national du film du Canada produit Jack Bush, un film documentaire basé sur cette exposition. Bush meurt le , peu après avoir assisté au vernissage d'une rétrospective de son œuvre à la Edmonton Art Gallery (en).
Selon Terry Fenton, Jack était avant tout un maître de la couleur dans la lignée de Matisse qu'il admirait particulièrement[1]. Comme Kenneth Noland qui l'a beaucoup influencé, il se sert de la couleur pour structurer le tableau. À l'opposé de la plupart des peintres, chaque couleur n'est utilisée qu'une seule fois dans une même toile[2]. Mais, contrairement au goût de Noland pour la symétrie et la géométrie abstraite, Bush utilise toujours des motifs abstraits inspirés du monde sensible. S'appuyant sur des magazines illustrés ou sur son expérience de graphiste, il part de matériaux aussi divers que les motifs qu'on trouve sur les papiers d'emballages, les drapeaux, les cravates, les panneaux routiers, les motifs floraux des vêtements féminins, les totems, les motifs des partitions qu'il transfigure par son art.
Bush réalise ensuite des études et esquisses sur papier de ses grandes toiles Ses nombreuses œuvres sur papier occupent une place particulière dans son œuvre. Les gouaches, jouant de l'opacité des couleurs contrastent avec la fluidité et la luminosité des aquarelles. Elles rivalisent avec les œuvres sur papier de Motherwell ou Helen Frankenthaler[2].
Une certaine maladresse semble présider à la composition et à la facture de ses grands tableaux. Elle semble traduire le refus de céder à la facilité que son expérience de graphiste pourrait susciter. Mal cadrées, mal finies, ses grandes toiles semblent décevoir les attentes. Pourtant, ce refus de la perfection géométrique et du métier lisse souligne le caractère sensible, manuel et intuitif des œuvres. Il traduit une humilité et une honnêteté profonde qui cherche à évoquer plutôt qu'à flatter le goût du public.
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