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pneumologue et lanceuse d’alerte française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Irène Frachon, née Irène Allier, est une pneumologue française, née le à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Naissance | |
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Nom de naissance |
Irène Allier |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Parentèle |
Jacques Allier (grand-père) Raoul Allier (arrière-grand-père) Hubert Meyer (grand-père) |
A travaillé pour |
Centre hospitalier universitaire de Brest (depuis le ) |
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En poste au centre hospitalier universitaire de Brest, elle joue un rôle décisif dans l'affaire du Mediator (benfluorex), médicament utilisé comme coupe-faim, commercialisé en France par les laboratoires Servier de 1976 à 2009, et ayant provoqué la mort de nombreux patients jusqu'à son retrait en 2009.
Irène Allier est issue d’une famille protestante des Charentes et revendique l'influence d’Albert Schweitzer[1].
Ses parents sont ingénieurs[1]. Son grand-père maternel, l’amiral Hubert Meyer, est chargé en 1944 de négocier la reddition du commandant allemand des poches de La Rochelle et de Rochefort[2]. Son grand-père paternel est le banquier Jacques Allier[3], chargé en 1940 de sécuriser l'eau lourde dans le cadre de ses fonctions d'attaché au cabinet du ministre Raoul Dautry[1]. Elle est l'arrière-petite-fille de Raoul Allier, doyen de la faculté de théologie protestante de Paris et dreyfusard[4].
Irène Allier est mariée à Bruno Frachon, polytechnicien et ingénieur général de l'armement[5], spécialiste en hydrographie maritime : celui-ci a notamment été directeur général du service hydrographique et océanographique de la Marine de 2010 à 2019 et a été nommé, en août 2020, conseiller « industrie et relance » de la ministre de la Mer Annick Girardin[6]. Ils sont parents de quatre enfants[7].
Elle obtient son diplôme de docteur en médecine en 1988. Elle se spécialise en pneumologie à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart où elle est interne en 1990[8], puis exerce à l’hôpital Foch de Suresnes. En 1996, son mari est muté en Bretagne et elle prend un poste au centre hospitalier universitaire de Brest[9].
En 2007, Irène Frachon constate des cas d'atteintes cardiaques chez des patients, qui sont ou ont été, tous traités par le benfluorex (principe actif du Mediator), un médicament très largement diffusé en France (300 000 traitements) pour servir de coupe-faim en vue de traiter le diabète : le benfluorex serait responsable de plusieurs cas de valvulopathies, une maladie touchant les valves cardiaques. Précédemment alertée sur des problèmes similaires dus à une molécule de la même famille également commercialisée par les laboratoires Servier, la dexfenfluramine (de nom commercial « Isoméride »), elle débute alors une longue étude épidémiologique, qui confirme ses inquiétudes et aboutit au retrait du médicament en par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le nombre de morts est estimé entre cinq cents et plusieurs milliers[10].
En dépit de nombreuses sollicitations auprès des agences de pharmacovigilance, l'affaire n'est révélée au grand public que près d'un an plus tard, lorsque la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (la CNAMTS) dévoile officiellement le chiffre d'au moins cinq cents morts. Quelques mois plus tôt, en , Irène Frachon avait publié Mediator 150 mg : combien de morts ?, livre relatant tout son combat pour faire interdire le benfluorex. Le sous-titre Combien de morts ? fait l'objet d'un procès en référé à Brest, intenté par les laboratoires Servier, lesquels ont estimé cette mention « accusatoire grave, inexacte et dénigrante[11] ». Le jugement, en faveur du laboratoire, est annulé en par la cour d'appel de Rennes[12]. Elle reçoit le , le prix « Éthique », catégorie « lanceur d’alerte citoyen », lors des prix « Éthiques et Casseroles 2011 » de l’association Anticor.
En 2015, elle proteste publiquement contre la promotion au grade de commandeur de la Légion d'honneur de Henri Nallet, qui était conseiller spécial et personnel de Jacques Servier entre 1997 et 2008, à l'époque où l'attitude des laboratoires Servier a été la plus critiquable[13]. La remise de sa distinction est, en conséquence, mise en suspens[14]. Elle-même refuse la Légion d'honneur[15].
Le biopic La Fille de Brest en 2016 présente son rôle dans la mise en évidence de la responsabilité du Mediator dans la survenue de valvulopathies chez les utilisateurs du produit[16].
Le , à l'annonce du verdict du procès du Mediator, Irène Frachon exprime sa satisfaction relative ; selon elle, les coupables sont condamnés au civil et au pénal, mais les peines et les indemnisations lui apparaissent trop faibles : « Cette condamnation est une immense satisfaction et un très grand soulagement. Les victimes savent aujourd'hui que ce qu'on leur a fait est illégal, que c'est un crime. Là où il y a une frustration c'est que la punition n'est pas à la hauteur de la gravité extrême de ce délit. [...] Il y a des sanctions qui sont faibles et qui peuvent laisser un sentiment de déception. Ce n'est pas qu'il n'y a pas eu escroquerie[a], c'est que c'est prescrit. Le droit est parfois très frustrant. »[17]
En , Irène Frachon appelle les individus hésitants, notamment ceux qui invoquent le scandale du Mediator pour justifier leur méfiance, à se faire vacciner contre la Covid-19[18].
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