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Les intendants de Lyon sont les officiers de la généralité de Lyon. Fonction née tôt à Lyon, ils restent longtemps des administrateurs attachés aux finances et, contrairement à de nombreux autres endroits en France, ne prennent de grands pouvoirs localement que très tard, du fait de la présence de gouverneurs très puissants.
La Généralité de Lyon est la circonscription des intendants du Lyonnais, leur siège est Lyon. À l'origine, les généralités sont des circonscriptions financières. On en compte 36 sur l'ensemble du Royaume en 1789. Leur rôle se renforce au cours des siècles et elles deviennent le cadre principal de l'administration royale. À partir du règne d'Henri IV, les intendants sont des conseillers d’État et des maîtres des requêtes, plutôt que des magistrats des cours souveraines. Lyon et le lyonnais se distingue du reste de la France.
Les intendants lyonnais apparaissent de manière particulièrement précoce, du fait de la situation géographique de la ville de Lyon, près des frontières, du rôle très important de sa place bancaire et du fait de sa forte démographie. Mais, il s'agit aussi pour le pouvoir royal de contrôler et de surveiller le gouverneur[1]. Selon Brossette, ils apparaissent au milieu du XVIe siècle sous forme d'envoyés du roi ayant des missions précises. Durant les troubles des guerres de religion, ils doivent surtout rétablir et maintenir l'autorité royale ; pour ce faire, ils disposent de l'autorité dans les domaines judiciaires, financiers et de police[2]
Les premiers officiers royaux envoyés par le roi pour contrôler la ville et dénommés « intendants » sont les commissaires dépêchés par Henri II en 1553 pour des missions précises. Ces personnes, choisies parmi les maîtres des requêtes de l'hôtel, ou des hauts personnages au rang similaire, sont mal connues, comme leurs pouvoirs réels. Seuls un Tudert puis un Rougier sont connus[1].
Mieux connus et plus proche de ce qu'est un intendant, Méry de Vic, nommé en 1598, dispose de pouvoir étendu, surtout en matière financière, pour contrôler les comptes de la ville et obtenir d'elle pour le roi le plus d'argent possible. Son successeur, Eustache de Refuge, procède pour la même mission avec les mêmes pouvoirs[1].
Les intendants de police, justice et finances sont créés en 1635 par un édit de Louis XIII, à la demande de Richelieu pour mieux contrôler l'administration locale, au sein des généralités. Les fonctions des intendants ne seront jamais vraiment précisées. La tendance est qu'ils deviennent de plus en plus des administrateurs. Leur rôle s'accroit au XVIIIe siècle. Ils s'intéressent de plus en plus au développement économique de leur généralité et au mieux être social. Ils sont un rouage déterminant de la monarchie absolue. A Lyon, les intendants jouent aussi un rôle important sur les plans culturel, artistique et intellectuel.
Le poste d'intendant sous Louis XIV est appuyé par quatre subdélégués, en poste à Villefranche-sur-Saône, Saint-Étienne, Roanne et Montbrison. Au début du XVIIIe siècle, cette administration grossit en passant à cinq subdélégués, pour finir à dix-neuf en 1789. L'intendant, à cette dernière époque, est installé dans un hôtel de la place Bellecour[3].
Durant le XVIIe siècle, et jusqu'au début du XVIIIe siècle, l'intendant est confronté à l'opposition affichée ou larvée des autres puissances locales, gouverneur, archevêque et consulat. Ce n'est qu'à partir de Pierre Poulletier, durant la Régence, que l'intendant commence à avoir crédit et influence sur place[3].
Les intendants ont des missions très larges définies dans leurs lettres de commission. Les premiers sont avant tout des inspecteurs, envoyés pour contrôler différentes institutions, surtout le consulat ; et avec le temps, ils deviennent davantage des administrateurs[3].
À partir de la fin du XVIIe siècle, ils s'intéressent de plus en plus aux affaires économiques, notamment avec Henri-François Lambert d'Herbigny qui procède à des enquêtes. Ses successeurs s'occupent de voirie, d'agronomie, de charité[3].
Certains, restant longtemps auprès de leurs administrés, portent leurs réclamations auprès du pouvoir central et du roi, tel Daniel Charles Trudaine[4].
Date | Nom |
---|---|
1551 | Jean de Poile |
1564 | Michel de Quélain |
1564 | Gabriel de Miron |
1567 | Pierre de Longueil |
1569 | Michel Larcher |
1571 | Jean-Jacques de Mesmes |
1594 | Pomponne de Bellièvre |
1596 | Jean Forget Chevalier, baron de Mafflée, seigneur de Bourot, de la Branchoire, de Fresnes, Fercourt, la Coste, conseiller du roi, président à mortier au Parlement de Paris (). La terre de Mafflée fut érigée en baronnie, en sa faveur, en 1602. Il mourut le . Vers 1590, il avait épousé Anne Le Clerc, fille de Nicolas Le Clerc, seigneur de Franconville et du Tremblay, et de Claire Saint-André[6]. |
1598 | Émeric de Vic Envoyé par Henri IV en 1598 "pour avoir la superintendance de notre justice et servir à la direction de nos affaires", il est muni de pouvoirs importants en matière de finances et a mission de vérifier tous les comptes de la ville de Lyon depuis 30 ans. |
1602 | Eustache du Refuge puis ambassadeur en Suisse (1607-1611) et en Hollande (1611-1613) |
1607 | Guillaume de Montholon (1569-1621) conseiller d'État, ambassadeur extraordinaire de France en Suisse. Tombeau dans la chapelle Saint-Bernard au couvent des Feuillants. |
1617 | Jacques Ollier |
1625 | Maximilien Grangier |
1626 | Jean Turquant |
1630 | Denis Amelot |
1633 | Humbert de Chaponay Également intendant du Bourbonnais (1638) et du Berry (1640)[7] |
1637 | Jacques Le Prévost d'Herbelay |
1639 | Dreux d'Aubray puis lieutenant civil à Paris |
1641 | François Bochart de Saron Seigneur de Champigny, Seigneur de Sarron, conseiller au grand conseil, intendant de justice de Provence en 1637, puis intendant de Lyon et de intendant du Dauphiné, mort par noyade en 1665.Seigneur de Saron, conseiller au grand conseil, intendant de justice de Provence en 1637, puis intendant de Lyon et de intendant du Dauphiné, mort par noyade en 1665[8]. |
1643 | Louis Faucon de Ris (1612-1693) Premier président au parlement de Normandie, marquis de Charleval, poète. Aussi connu sous le nom de Charles Faucon de Ris |
1648 | François Bochart de Saron pour la seconde fois |
1666 | François Dugué de Bagnols (1610-1685) maître des requêtes le et conseiller ordinaire du roi en ses conseils, intendant de justice, police et finances en Normandie. En 1666, il est intendant dans la province de Dauphiné, Lyonnais, Forez, Beaujolais |
1682 - 1684 | André Lefèvre d'Ormesson (1642-1684) |
1684 - 1686 | Anne Louis Jules Malon de Bercy (1643-1706) intendant d'Auvergne (1682-1684) |
1686 - 1687 | Pierre-Cardin Le Bret (1640-1710) intendant à Limoges (1681), intendant du Dauphiné (1683), intendant de Provence (1687-1704) et premier président du parlement d'Aix |
1687 - 1694 | Pierre de Bérulle (1641-1694) puis premier président au parlement de Grenoble |
1694 - 1701 | Henri-François Lambert d'Herbigny ( - Rouen, ), intendant du Lyonnais de 1694 à 1700 Fils d'Henri Lambert d'Herbigny (1623-1700), lequel avait été conseiller au Parlement (1650), maître des requêtes (1660), intendant en Berry, Bourbonnais (1666), Champagne, Dauphiné (1679) et conseiller d'Etat. Henri François Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville, est maître des requêtes (1687), intendant à Montauban de à , intendant à Lyon de à l'été 1701 et à Rouen à partir de la fin de 1701 et jusqu'en . Il meurt à Rouen le [9]. |
1701 - 1704 | François Guyet marquis de Bantange, comte de Louhans, baron de Saint-Germain-du-Plain, Ouroux, seigneur de a Faye, Simandre et Chamirey intendant de Béarn et de Navarre du jusqu'à son départ en pour l'intendance de Lyon où il a été nommé le |
1704 - 1710 | Charles Trudaine (1660-1721) puis intendant de Bourgogne (1710-1711), prévôt des marchands de Paris (1716-1720) |
1710 - 1718 | Antoine-François Méliand (1670- ) conseiller au Pparlement de Paris, maître des requêtes en 1698, intendant de Béarn en 1704 puis intendant à Lyon le . En 1718, puis intendant de Flandre (1718-1730) |
1718 - 1739 | Pierre Poulletier ( - Paris, ), intendant du Lyonnais du à seigneur de Nainville et de La Salle fils de Jacques Poulletier, Intendant des finances en 1708, père de François Poulletier de La Salle conseiller au Châtelet, conseiller au parlement de Paris le , maître des requêtes le , puis conseiller d’État, intendant des finances par transmission de la charge de son père à sa mort en , premier président au Grand Conseil, commissaire à la Généralité de Lyon en 1749 |
1739 - 1750 | Bertrand René Pallu (Paris, - Paris ) Intendant du Lyonnais du à aout 1750 seigneur de Ruau en Touraine et de Barboteau, protecteur des Arts auparavant intendant du Bourbonnais (1734-1738)Fut mis en difficulté face à l'émeute des ouvriers en soie en aout 1744. Sa femme fut associée de la manufacture Royale des glaces de Saint Gobain. |
1750 - 1754 | Bonaventure Robert Rossignol ( - Lyon, ), intendant du Lyonnais à partir du 2 aout 1750 et mort en fonction. auparavant intendant d'Auvergne (1734-1740)issu d'une famille anoblie en 1645 par une charge des Comptes |
1754 - 1757 | Henri Léonard Jean Baptiste Bertin (Périgueux, - Spa, ), intendant du Lyonnais du à 1757 auparavant maître des requêtes en 1741, intendant de Roussillon en 1749, puis lieutenant général de police de Paris en 1757, contrôleur général des finances en 1759 et ministre d'État en 1762. Il est élu la même année à l'Académie royale des Sciences.Il a créé les sociétés d'agriculture. Il est reçu à l'Académie de Lyon en 1755. |
1757 - 1762 | Jean-Baptiste-François de la Michodière (Paris, - Paris ), intendant de Lyon du à 1762 intendant d'Auvergne (1753-1757), puis prévôt des marchands de Paris (1772-1778) |
1762 - 1768 | Jean Baillon (Saint Malo, - Paris, ) seigneur de Servon, Courtys, Boiton et autres lieux conseiller au Parlement de Paris en 1625, sénéchal de Rennes en 1732, maître des requêtes en 1738, maire de Rennes en 1743, intendant de La Rochelle de 1754 à 1762 et intendant de Lyon du à 1767 |
1768 - 1784 | Jacques de Flesselles (Paris, - Paris, ) conseiller au parlement de Paris le , puis maître des requêtes le et président au grand-conseil le . Il devient ensuite intendant de Moulins le , intendant à Rennes le , puis intendant de Lyon nommé le . Il est conseiller d’État en 1784 avant de devenir le dernier prévôt des marchands de Paris en 1789 |
1784 - 1790 | Antoine-Jean Terray ( Paris, - Paris, ), intendant de Lyon de 1784 au vicomte de Rozières, seigneur de Changy et Saint-Bonnet, neveu de l'abbé Terray qui fut Contrôleur Général des Finances de 1769 à 1774 intendant à Montauban (1773-1781), intendant du Bourbonnais (1781-1784). Il s'opposa à Lyon aux notables et au prévôt des marchands. Il publia le "Tableau des fonds de différentes natures employés aux dépenses intérieurs de la généralité de Lyon"[10] |
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