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En France, l'inspection de l'environnement n'est pas un corps. Elle est composée d'un ensemble de corps de l’État avec des disparités, pourtant exerçant les mêmes missions de contrôle chargé de veiller à la bonne application du droit de l'environnement. Elle a été réorganisée par le biais de l'ordonnance no 2012-34 du portant simplification, réforme et harmonisation des dispositions de police administrative et de police judiciaire du Code de l'Environnement[1]. Cette ordonnance a unifié 27 polices spéciales du Code de l'Environnement en s'appuyant notamment sur des mécanismes répressifs préexistant déjà éprouvés.
Elle crée deux sous-catégories d'inspecteurs de l'environnement, dont les champs de compétence sont définies par l'article L. 172-1 du Code de l'Environnement[2] :
Les inspecteurs de l'environnement sont des ingénieurs, des techniciens et des agents techniques appartenant aux services déconcentrés de l’État français (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), direction départementale des territoires (et de la mer) (DDT(M)) et direction départementale (de la cohésion sociale et) de la protection des populations (DD(CS)PP)) ainsi qu'à ses établissement publics (Office français de la biodiversité (OFB), parc national)[3],[4].
L'inspection de l'environnement, spécialité « installations classées », était historiquement dénommée « inspection des installations classées ». Cette appellation, moins « lourde », est toujours couramment utilisée.
Sous tutelle de la direction générale de la prévention des risques (DGPR), l’inspection des installations classées est basée au sein des DREAL et des DD(ETS)PP[5]. Elle exerce des missions de police environnementale auprès des établissements industriels et agricoles. Ces missions visent à prévenir et à réduire les dangers et les nuisances liés aux installations afin de protéger les personnes, l’environnement et la santé publique. Elles sont organisées autour de trois grands axes[6] :
Plus précisément, l'inspection des installations classées a la charge :
Les missions de police environnementale réalisées par l'inspection des installations classées sont de deux natures profondément différentes :
Au , l’inspection des installations classées disposait de 1 246 équivalents temps plein pour réaliser ses missions (soit 1 555 inspecteurs)[7].
Les articles L. 171-1 et L. 172-5 du Code de l'Environnement[8],[9] précisent les règles d'accès aux locaux par les inspecteurs de l'environnement. Une différence notable est établie entre les domiciles ou la partie des locaux à usage d'habitation et les autres locaux d'une installation classée. En effet, l'accès aux domiciles ou à la partie des locaux à usage d'habitation est restreint : cet accès ne peut avoir lieu qu'avec l'accord et la présence de l'habitant des locaux tandis que l'accès aux autres locaux est possible sans restriction opposable dès lors qu'un activité installation classée est en cours.
En fonction de ses constats, l'inspection des installations classées peut proposer des suites administratives et/ou des suites pénales.
Les quatre valeurs fondamentales de l'inspection des installations classées sont la compétence, l'impartialité, l'équité et la transparence[5],[10].
Le programme stratégique de l'inspection est une « véritable feuille de route » commune à tous les services de l'inspection des installations classées sur l'ensemble du territoire national[11].
Les quatre grands axes du programme stratégique 2014-2017 sont[12] :
Les quatre grands axes du programme stratégique 2008-2012 étaient[5],[13] :
Les quatre grands axes du programme stratégique 2004-2007 étaient[5],[14] :
2015[15] | 2014[16] | 2013[17] | 2012[18] | 2011[19] | 2010[20] | 2009[21] | 2008[22] | 2007[23] | 2006[24] | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d'inspecteurs | 1 569 | 1 555 | 1 555 | 1 555 | 1 553 | 1 501 | 1 433 | 1 472 | 1 469 | 1 534 |
Arrêtés d'autorisation pris | 767 | 951 | 1 133 | 1 172 | 1 365 | 1 699 | 1 814 | 2 454 | 2 659 | 2 734 |
Arrêtés complémentaires pris | 2 826 | 4 348 | 3 761 | 4 305 | 6 140 | 5 038 | 4 169 | 3 906 | 3 545 | 3 975 |
Arrêtés d'enregistrement pris | 377 | 326 | 203 | 146 | 67 | |||||
Arrêtés de mesures d'urgence pris | 40 | 39 | 64 | 39 | 57 | 110 | 109 | 113 | 134 | 240 |
Études de dangers SEVESO instruites | 90 | 123 | 164 | 123 | 179 | 192 | 196 | 145 | 131 | 240 |
Visites d'inspection | 20 118 | 19 750 | 23 123 | 24 076 | 24 302 | 24 507 | 25 614 | 26 524 | 28 474 | 30 040 |
Contrôles inopinés des rejets | 3 055 | 3 228 | 3 456 | 3 144 | 3 299 | 3 447 | 3 822 | 3 944 | 3 835 | 3 446 |
Arrêtés de mise en demeure pris | 2 187 | 2 277 | 2 534 | 2 662 | 2 983 | 3 018 | 2 872 | 3 250 | 3 490 | 3 446 |
Arrêtés de consignation de somme pris | 152 | 126 | 145 | 189 | 216 | 217 | 188 | 237 | 237 | 205 |
Arrêtés d'amende administrative pris | 21 | 16 | ||||||||
Arrêtés d'astreinte administrative pris | 40 | 18 | ||||||||
Arrêtés de travaux d'office pris | 11 | 10 | 35 | 21 | 41 | 49 | 31 | 38 | 45 | 23 |
Arrêtés de suspension d'activité pris | 64 | 56 | 77 | 56 | 100 | 99 | 96 | 108 | 96 | 90 |
Arrêtés de suppression ou de fermeture pris | 34 | 23 | 10 | 21 | 24 | 33 | 29 | 33 | 41 | 38 |
Apposition de scellés | 3 | 2 | 3 | 8 | 5 | 2 | 5 | 8 | 0 | 4 |
Procès-verbaux (PV) dressés | 749 | 697 | 902 | 1 045 | 1 203 | 1 251 | 1 396 | 1 410 | 1 557 | 1 575 |
dont PV constatant des délits | 493 | 428 | 596 | 575 | 657 | 676 | 716 | 748 | 771 | 684 |
Commissions de Suivi de Sites (CSS) | 1 498 | 1 461 | 1 288 | 1 223 | 1 141 | 1 133 | 1 106 | 1 072 | 1 007 | 920 |
Toute sanction administrative doit avoir été précédée d'une mise en demeure de l'exploitant lui imposant de se mettre en conformité avec la réglementation dans un délai imparti. L'absence de mise en demeure entache la procédure de sanction administrative de nullité[25].
Les articles L. 171-7 et L. 171-8 du Code de l'Environnement détaillent les sanctions administratives que peut proposer l'inspection des installations classées au préfets[26] :
Les mises en demeure et sanctions administratives sont prises sous forme d'arrêtés préfectoraux signés par le préfets du département concerné.
Les articles R. 514-4 et R. 514-5 du Code de l'Environnement listent les infractions pouvant être constatées par l'inspection des installations classées et punissables de contraventions de 5e classe[27].
Les articles L. 173-1 et suivants du Code de l'Environnement listent les délits pouvant être constatés par l'inspection des installations classées[28].
L'article L. 172-7 du Code de l'Environnement permet à l'inspection des installations classées, d'établir l'identité de la personne à l'encontre de laquelle elle entend dresser procès-verbal[29].
Les procès-verbaux sont transmis au Procureur de la République.
La note du de la DGPR détaille le cursus de formation professionnelle de l'inspection des installations classées[30].
L'objectif de cette formation est de permettre à l'autorité administrative qui commissionne un inspecteur de l'environnement, spécialité « installations classées », de vérifier que celui-ci dispose des compétences techniques et juridiques nécessaires ainsi qu'il ait suivi une formation de droit pénal et de procédure pénale, ceci afin de respecter l'article R. 172-2 du Code de l'Environnement.
Cette formation se déroule sur une période de 6 à 8 mois sous la responsabilité d'un tuteur. Au minimum, elle comporte les formations suivantes :
Par ailleurs, l'agent doit réaliser un certain nombre d'actions minimales durant cette période (visites d'inspection, instructions de dossiers, etc.).
Cette formation « prise de poste » permet l'habilitation de l'agent par son service d'accueil, puis son commissionnement en tant qu'inspecteur de l'environnement, spécialité « installations classées », par voie d'arrêté ministériel. L'agent doit encore prêter serment devant le Tribunal de Grande Instance de son lieu de résidence administrative pour que sa carte d'inspecteur de l'environnement lui soit délivrée par la DGPR.
La formation « approfondie » donne à l'agent une connaissance complémentaire sur les nombreux thèmes (techniques, juridiques, gestion/management, etc.) auxquels il est confronté au cours de sa vie d'inspecteur.
Cette formation contient des modules de 3 jours en moyenne qui doivent être suivis autant que possible dans les 3 ans suivant la prise de poste, progressivement et en fonction du profil du poste occupé, des priorités, voire des urgences.
Cette formation a pour but de répondre aux besoins d'agents spécialisés sur un thème précis. Elle s'effectue en parallèle de la formation « approfondie » ou après.
Après les formations de début de carrière mentionnées ci-dessus, la formation « continue » doit permettre aux inspecteurs de l'environnement, spécialité « installations classées », de traiter les nouveaux sujets, les nouvelles priorités, les nouvelles réglementations, le maintien ou la remise à niveau.
Un rapport du Sénat publié fin 2018 souligne que « les effectifs de plusieurs services départementaux de l’ONCFS et de l’AFB, dont l’activité de police est souvent une des missions principales, sont inférieurs au plancher »[31].
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