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mode verbal De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En grammaire, l’indicatif est un mode personnel du verbe, qui a pour valeur sémantique spécifique d’exprimer des procès présentés par le locuteur comme étant réels et certains dans le présent, ayant été tels dans le passé ou devant être tels dans le futur. C’est le mode du fait, c’est pourquoi il est celui de base pour le prédicat de la phrase énonciative, aussi bien positive que négative. Il peut aussi être le mode du prédicat de la phrase interrogative positive ou négative, qui présente le procès comme réel mais la réalité de celui-ci est à confirmer par la réponse. Par ailleurs, il peut être le mode du prédicat aussi bien d’une phrase simple indépendante, que d’une proposition principale ou subordonnée dans une phrase complexe. Par rapport aux autres modes, c’est le seul non marqué, c’est-à-dire n’ayant pas de morphème spécifique ou, autrement dit, qui a le morphème zéro. L’indicatif est en fait identifiable par les morphèmes de certaines formes temporelles. C’est le seul mode qui exprime les trois valeurs temporelles de base. Dans certaines langues, comme le français, cela peut se faire de la façon la plus nuancée par rapport aux autres modes, l’indicatif ayant le plus de paradigmes temporels[1],[2],[3],[4],[5].
Les valeurs modales spécifiques de l’indicatif, l’expression du réel et du certain, se manifestent dans plusieurs types de phrases simples indépendantes.
En phrase énonciative positive :
En phrase énonciative négative :
En phrase interrogative positive :
En phrase interro-négative :
L’indicatif est aussi utilisé avec ses valeurs spécifiques en phrase complexe, dans des propositions subordonnées de divers types, le mode du prédicat de la proposition principale pouvant être le même ou un autre :
Les formes d’indicatif sont parfois utilisées avec les valeurs sémantiques d’autres modes, c’est-à-dire pour exprimer des procès qui ne sont ni réels ni certains[5].
En phrase simple indépendante, ses formes de présent ou de futur peuvent être utilisées avec la valeur de l’impératif :
En roumain, l’indicatif imparfait peut être utilisé facultativement avec la valeur potentielle du conditionnel passé : Mai bine plecam (imparfait) atunci = Mai bine aș fi plecat (conditionnel) atunci « J’aurais mieux fait de partir à ce moment-là »[31].
Si en phrase simple indépendante il n’y a pratiquement pas de différences quant à l’emploi de l’indicatif dans les langues traitées ici, en proposition subordonnée il y a aussi bien des ressemblances que des différences.
En français, par exemple, un emploi non spécifique de l’indicatif est celui pour le prédicat des subordonnées introduites par la conjonction si autre que celui de l’interrogation indirecte, alors que dans des langues comme le roumain, le hongrois ou diasystème slave du centre-sud (bosnien, croate, monténégrin et serbe), le conditionnel présent et passé correspondent à l’indicatif imparfait, respectivement plus-que-parfait en français[32] :
En roumain on utilise facultativement, et même plus souvent dans la langue parlé, l’indicatif imparfait au lieu du conditionnel passé, aussi bien dans la subordonnée conditionnelle, que dans sa principale : Dacă veneai, îl vedeai (imparfait) = Dacă ai fi venit, l-ai fi văzut (conditionnel passé) « Si tu étais venu(e), tu l’aurais vu »[33].
En BCMS il n’y a pas de mode subjonctif marqué comme tel. Dans les emplois de celui-ci, on utilise l’indicatif présent quand les sujets du procès subordonné et de son verbe régissant sont différents, en serbe même lorsqu’il y a un seul sujet, situation dans laquelle en français ou en croate c’est l’infinitif qui est utilisé :
En français, par exemple, le prédicat de la subordonnée est au subjonctif pour exprimer le caractère incertain du procès lorsque son verbe régissant exprime l’incertitude, alors qu’en roumain ou en hongrois, le prédicat de la subordonnée peut être, de façon non spécifique, à l’indicatif, sinon au conditionnel :
À l’indicatif on peut exprimer toutes les valeurs temporelles de base : présent, passé et futur. En fonction de la langue donnée, cela peut se faire avec plus ou moins de nuances exprimées par des paradigmes différents, analytiques et synthétiques. De plus, ces formes peuvent également exprimer des rapports temporels, des diathèses, des aspects et des modes d’action.
Le français possède relativement beaucoup de formes temporelles à l’indicatif, des temps simples (synthétiques) et composés (analytiques) avec des verbes auxiliaires, ainsi que des formes analytiques appelées « périphrases verbales », avec des verbes semi-auxiliaires.
Delatour 2004, par exemple, traite des formes ci-après.
Au présent il y a tout d’abord une forme simple : Les enfants jouent au ballon dans le parc[38].
Il y a aussi une périphrase qui exprime l’aspect imperfectif et le mode d’action duratif de l’action au présent : Ne dérange pas Stanislas ! Il est en train de travailler[39].
Au passé il y a les formes suivantes[40] :
La périphrase être en train de à l’imparfait situe l’action dans le passé : Ils étaient en train de se disputer[41].
Le futur est exprimé par six formes principales[42] :
Le procès futur imminent est exprimé par une autre périphrase : L’avion est sur le point de décoller[45].
L’imparfait de son verbe semi-auxiliaire situe le procès dans le passé : Il était sur le point de traverser la rue quand une voiture a surgi à sa gauche.
Certains verbes actifs conjugués aux temps composés avec l’auxiliare avoir peuvent avoir une forme pronominale et alors, aux temps composés, ils ont en plus des formes avec l’auxiliaire être, ex. Nous nous sommes inscrits à un cours de dessin[46].
Chacune de ces formes a aussi une variante à la diathèse passive, différente de la forme active par le verbe auxiliaire être qui porte les marques des formes temporelles, le verbe à sens lexical étant au participe passé, ex. Catherine a été invitée à dîner par Bernard[47].
Il y a aussi des périphrases appelées factitives, qui expriment le fait que le sujet fait ou laisse effectuer l’action par quelqu’un d’autre[48] :
L’anglais aussi a beaucoup de formes temporelles d’indicatif, dont deux seulement sont simples, les autres étant périphrastiques. À part leurs valeurs temporelles, ils constituent un système cohérent d’expression des aspects et des modes d’action. Dans Eastwood 1994 on trouve les formes ci-après[49].
Il y a deux formes de présent[29] :
Au passé il y a les formes suivantes[50] :
Il y a encore une périphrase qui correspond à l’imparfait français à valeur itérative (action répétée dans le passé) : The children would always play in the garden « Les enfants jouaient toujours dans le jardin »[51].
Au futur il y a premièrement[52] :
Il y a aussi plusieurs périphrases qui expriment un futur proche[53] :
L’anglais a deux formes synonymes correspondant au futur simple dans le passé français : George Washington was the first President of a nation that would become / was to become the richest and most powerful on earth « George Washington fut le premier président d’une nation qui deviendrait la plus riche et la plus forte sur Terre »[54].
Le futur proche dans le passé du français a pour correspondants d’autres périphrases :
Le passif est exprimé de façon analogue avec celui du français : The drugs will be destroyed. The men are going to be charged with importing cocaine « Les drogues seront détruites. Les hommes seront inculpés pour trafic de cocaïne »[56].
Le roumain aussi a plusieurs formes temporelles d’indicatif, certaines synthétiques, d’autres analytiques :
En roumain il y a trois formes de futur correspondant aussi bien au futur simple qu’au futur proche français, toutes analytiques[62] :
Il y a aussi un futur antérieur :
Il existe aussi des périphrases incomplètement grammaticalisées[64].
L’une exprime le futur dans le passé : Nimeni nu știa atunci că el avea să devină scriitorul cu cel mai mare succes din generația sa « Personne ne savait alors qu’il deviendrait l’écrivain le plus populaire de sa génération »[65].
Une autre exprime le futur proche : Urmează să plec la țară « Je vais aller à la campagne »[66].
Avec l’imparfait du verbe semi-auxiliaire de cette périphrase, elle devient un futur proche dans le passé : Urma să plec… « J’allais partir… »[66].
Le passif se forme de façon analogue avec celui du français et de l’anglais : Cărțile vor fi puse la loc « Les livres seront remis à leur place »[67].
Dans ces langues, les aspects et les modes d’action sont exprimés par des affixes. Seuls des verbes d’un certain aspect exprimés ainsi peuvent avoir certaines formes temporelles.
Il y a une seule forme de présent, mais seuls les verbes imperfectifs ont cette valeur temporelle à cette forme, ex. (sr) Čitam knjigu « Je lis un livre »[68].
Les verbes perfectifs, sauf exception, ont à cette forme une valeur de futur, étant utilisés en proposition subordonnée : (cnr) Kad stignemo, javićemo vam se « Quand nous serons arrivés, nous vous contacterons »[69].
La forme de passé la plus utilisée, appelée « parfait », correspond au passé composé si le verbe est perfectif, et à l’imparfait si le verbe est imperfectif : (cnr) Kad smo ušli u dvoranu, svi su śeđeli mirno i čekali početak predstave « Quand nous sommes entrés dans la salle, tous étaient assis tranquillement et attendaient que le spectacle commence »[70].
Cette forme est aussi utilisée avec la valeur du plus-que-parfait : (sr) Rekla mi je da je imala mnogo novca « Elle m’a dit qu’elle avait eu beaucoup d’argent ».
Il y a aussi une forme appelée aorist qui correspond au passé simple : (sr) – Dobar dan – reče nepoznati, skide šešir et predstavi se « – Bonjour, dit l’inconnu, il enleva son chapeau et se présenta »[71].
Il y a aussi un imparfait et un plus-que-parfait devenus pratiquement des archaïsmes, étant remplacés par le parfait.
Au futur il y deux formes. Celle appelé futur 1 a les valeurs du futur simple et du futur proche français. C’est la seule qui peut être utilisée en proposition indépendante ou principale aussi : (bs) Sutra ću posjetiti roditelje « Demain je rendrai / vais rendre visite à mes parents »[72].
La forme appelée futur 2 est employée en subordonnée seulement. Elle exprime d’ordinaire, avec un verbe imperfectif, un procès simultané avec celui du verbe régissant au futur 1, correspondant à l’indicatif présent français en subordonnée conditionnelle : (sr) Ako ne budu slušali, neće ništa naučiti « S’ils n’écoutent pas, ils n’apprendront rien »[8].
Avec des verbes perfectifs, le futur 2 est d’habitude un futur antérieur : (bs) Kad bude završio posao, popričat ćemo s njim « Quand il aura fini le travail, nous causerons avec lui »[73].
Le passif se forme comme en français, avec l’auxiliaire correspondant à être : (sr) Staklo je premazano zaštitnim slojem « Le verre est enduit d’une couche protectrice »[74].
L’indicatif hongrois n’a qu’une seule forme de présent, une de passé et une de futur, et les aspects sont moins systématiquement exprimés qu’en BCMS. Les valeurs exprimées par les formes temporelles d’autres langues ressortent plutôt du contexte et en partie des aspects imperfectif et perfectif exprimés surtout par l’absence, respectivement la présence d’un préfixe.
Le présent proprement-dit est principalement exprimé par la forme de présent des verbes d’aspect imperfectif, marqué surtout par l’absence de préfixe, ex. Olvassa a könyvet « Il/Elle lit le livre »[75].
Au passé, le verbe peut être d’aspect imperfectif ou perfectif. Ce dernier est exprimé surtout par des préfixes[76] :
Pour exprimer le futur il y a une forme analytique, applicable aussi bien aux verbes imperfectifs, que perfectifs : Sokáig fog élni « Il/Elle vivra longtemps »[77], Nem fogom eltűrni, hogy így beszélj velem « Je ne tolérerai pas que tu me parles sur ce ton »[78].
La forme de présent aussi peut exprimer le futur, surtout à l’aide d’un adverbe de temps adéquat. Le verbe perfectif peut l’exprimer sans un tel adverbe également : Holnap levelet írok « Demain, j’écrirai une lettre », (Jövőre) elveszlek feleségül « (L’année prochaine), je t’épouse(rai) », (Majd) a Géza megcsinálja a csapot « Géza va réparer le robinet »[78]
Certaines grammaires, par exemple Szende et Kassai 2007, évitent le terme « diathèse » appliqué au hongrois et traitent de « catégories de verbes » qui incluent les diathèses et d’autres catégories grammaticalisées, toutes exprimées par des suffixes spécifiques (soulignés dans les exemples). Ainsi, à l’indicatif il y a, à part des verbes actifs, tels que ceux ci-dessus, les catégories suivantes[79] :
Il existe aussi une forme analytique de passif, avec le verbe auxiliaire correspondant à « être » : A munka nem lett befejezve « Le travail n’a pas été terminé »[80].
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