Indicateur (police)
personne qui se livre à la délation De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Un indicateur (également abrégé indic dans le langage familier) ou informateur est, dans le domaine de la police et du renseignement, un auxiliaire qui fournit des informations aux services, soit « bénévolement », soit en l'échange d'une certaine impunité (poursuite de son propre trafic, élimination d'un concurrent…), d'un gain financier, d'un assouplissement de leur régime carcéral (meilleur cantinement, rapprochement géographique avec leur famille) ou d'un service (obtention de titres de séjour).
L'anonymat ou la confidentialité sont utilisés pour protéger la source (l'informateur) des représailles de la part des personnes dénoncées ou de leurs complices.
En droit canadien, le secret de l'indicateur de police constitue une communication privilégiée qui est protégée par un privilège générique de common law, au même titre que le privilège avocat-client et le privilège relatif au litige[1].
En France, les indics peuvent être rétribués (paiement en espèces, net d'impôts, par le Ministère de l'Intérieur pour les policiers, par le Ministère du budget pour les douaniers) depuis la loi du 9 mars 2004 sur la sécurité (dite loi Perben II) : immatriculés dans des fichiers qui recensent leur savoir-faire criminel et le service policier qui le gère, les affaires qu'ils ont amenées et leur rayon d'action ; ces fichiers sont regroupés dans le Bureau central des sources qui dépend du Service interministériel d’assistance technique (SIAT, service de la Direction centrale de la police judiciaire)[2], avant ils pouvaient recevoir jusqu'à 10 % de la valeur de la saisie (drogue, argent), cette pratique pouvant aboutir à la mise en examen de policiers pour association de malfaiteurs.
Des auxiliaires de sécurité peuvent être formés et mobilisés, ils n'exercent généralement pas cette occupation à plein temps, font principalement de la surveillance de personnes, et sont attribués à un quartier, une mission précise ou une plage horaire et ensuite affectés à d'autres personnes. Ils peuvent être mobilisés dans la minute via leur téléphone mobile. La police peut y avoir recours comme témoins sur une intervention ou un évènement particulier. Ils n'ont besoin d'aucun diplôme particulier.
Trois familles d'informateurs sont recensées[3] :
Une dernière famille beaucoup plus rare concerne des informateurs professionnels officiels de la gendarmerie nationale.
Pour empêcher un indicateur de faire des révélations, sans pour autant recourir à son élimination en attirant l'attention et en renforçant le poids de ses informations, les criminels peuvent recourir à différents moyens et niveaux de surveillance, d'intimidation ou de menace: des scénarios avec des acteurs sont spécialement mis en scène pour manipuler la victime, la confondre et la faire douter d'elle-même (Stalking en groupe), lui instiller l'idée qu'elle est dans une prison panoptique et la réduire au silence. Les personnes venant en aide sont également ciblées[4]. Dans des cas délicats certaines de ces intimidations peuvent être scénarisées de manière que la victime ne puisse pas porter plainte car les faits sont trop subtils[5]. Il convient d'adopter une vigilance particulière quand à l'acquisition de renseignement sur l'entourage, parfois sans qu'il s'en rende compte ou veuille, même le plus anodin peut servir la partie adverse qui porte une attention particulière à l'état d'esprit général de la personne visée, ses projets, ses emplacements et son réseau de connaissances[6]. La victime peut alors avoir recours à une lettre de protection déposée chez un avocat ou notaire[6]. Dans le cas le plus extrême, un assassinat camouflé peut sanctionner un indicateur déterminé, l'accident de voiture simulé ou l'arrêt cardiaque provoqué étant très usités[4]
De très nombreux films policiers ont mis à l'écran des personnages d'indicateurs. On peut par exemple citer La Balance (1982) de Bob Swaim, Le Cousin (1997) d'Alain Corneau ou Le Doulos (1962) de Jean-Pierre Melville.
L'indicateur est affublé d'un grand nombre de noms dans l'argot des policiers ou des criminels : « aviseur » (pour les douanes), « balance »[7], « bavette », « bourrique », « cafard », « cousin », « doulos », « rat », « cafteur », « poucave », « casserole », « donneur », « fileur », « indic' »[7], « mouche » (au XVIIe siècle puis « mouchard », « mouton », « raille », « taupe »[7],[8], « tonton flingueurs »[7], etc.
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