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Idris II

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Moulay Idris II (en arabe : إِدرِيس بن إِدرِيس بن عَبد اللَّه بن الحَسَن ; en berbère : ⴷⵔⵉⵙ ⵓ ⴷⵔⵉⵙ ⵓ ⵄⴱⴷⵍⵍⴰⵀ ⵓ ⵍⵃⴰⵙⴰⵏ ), né à Walili (Volubilis) au Maroc trois mois après la mort de son père en 791, est un sultan idrisside. Il prend le pouvoir à onze ans et se fait appeler « Idris le Jeune » selon Ibn Khaldoun (Muqaddima, III, 30). Il meurt en 828.

Faits en bref Titre, Sultan du Maghreb al-Aqsa ...
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Histoire

Résumé
Contexte

Enfance

À la mort d'Idris Ier en l'an 177 de l'Hégire[5] (), sa femme, Kenza al-Awrabiya, fille d'Ishaq ben Abdelhamid et chef de la tribu berbère des Awarbas, est enceinte. Deux mois plus tard, elle met au monde un garçon qui reçoit le nom d'Idris.

Rachid (arabe : رَاشِد [rāšid]), un client affranchi d'Idris Ier qui l'accompagne dans son exil depuis Bagdad jusqu'au Maroc (actuel), exerce une régence avec Abû Khalil al-`Abdîy. Idris II grandit sous sa protection.

Règne

En 803, les tribus berbères du Moyen Atlas jurent allégeance à Idris II qui est dès lors intronisé à l'âge de 11 ans[6],[7]. Le titre qui lui est toutefois donné lors de cette investiture est incertain et les intrigues politiques se perpétuent[8]. En 805, le prince ou sa cour intègre un contingent d'environ 500 cavaliers, opposés à l'Aghlabide de Kairouan, et constitue la garde rapprochée d'Idris II[7].

D'origine Arabe, il est souvent décrit comme un étranger en milieu berbères. Cette situation s'observe notamment en 808 lorsqu'il fait exécuter Ishak b. Mohammed, le chef des Awerba qu'on accusait de négocier avec Kairouan afin de renverser Idris II. Cette situation pousse le jeune imam à faire prêter un second serment d'allégeance aux tribus berbères, affirmant sa prise de pouvoirs à 17 ans[9],[8].

L'année suivante, il fonde sur la rive gauche de l'Oued Fès la ville d'Al-Aliya (aujourd'hui Fès). Il y fait construire le quartier de Kairouan et deux mosquées (celle des cheikhs et celle des chérifs) et bâtit le Dar al-Qaytun, sa maison princière[10]. La ville augmente rapidement et il la conçoit d'abord comme le concept de la ville islamique sur base du modèle de Kairouan sur la rive gauche, tandis que la rive droite est peuplé par les berbères. Il fait construire un marché aux tissus et un atelier de frappe monétaire[9].

En 814 ou 818, la ville reçoit un afflux de 8000 familles de révoltés fuyant Cordoue à la suite de l'insurrection des faubourgs, expulsés par Al-Hakam Ier[10],[9]. Idris II s'associe alors au jund berbères environnants afin d'engager des campagnes militaires ayant pour objectif d'islamiser les tribus environnantes. Il parvient notamment à contrôler le Haut Atlas et les villes de Nafis et Aghmat, deux villes clés dans le contrôle du transit caravanier transsaharien[9]. Il prend également possession de Tlemcen et y passe les trois dernières années de sa vie avant de retourner à Fès[10]. Il échoue toutefois à capturer Tamesna, fermement défendue par les Berghouata[11].

Mort et descendance

Idris II meurt à 36 ans, en 828, prétendument « étouffé en mangeant des raisins ». Al-Bakri précise qu'il « demeura la bouche ouverte, bavant et écumant jusqu'à ce que la mort survînt »[10],[9]. Il est enterré à la mosquée des chérifs à Fès ou peut-être à Walili à côté de son père[10].

Idris a douze enfants mâles : Muhammad, Abdullah, Aïssa, Idriss, Ahmed, Jaâfar, Yahia, Qassim, Omar, Ali, Daoud et Hamza. L'une de ses filles est Gannuna[12].

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Postérité

Résumé
Contexte

À sa mort, Idris II se trouve à la tête d'un royaume prospère dont l'organisation est très méconnue et semble encore très rudimentaire, organisant des levées d'impôts, la frappe monétaire et des opérations militaires[10],[11]. Cependant, la balance politique est défavorable aux Berbères car les fonctions centrales du Makhzen Idrisside sont progressivement remplis par les nouveaux venus andalous[10]. Pour Ibn Khaldoun, ce n'est qu'à partir du règne d'Idris II que l'on peut considérer que le royaume du Maroc est définitivement fondé en indépendance de Bagdad et Cordoue. Situé à un carrefour stratégique, à la croisée de plusieurs axes caravaniers, Fès et ce nouvel État s'érigent rapidement en foyer d'islamisation et d'arabisation des Berbères[13].

Toutefois, la mort d'Idris II se solde également dans une succession très partagée avec le morcèllement du royaume entre sept de ses dix fils[13] : Muhammad ben Idris lui succède au titre d'imam à Fès et Walili ; Qassim reçoit le Habt et les villes du Nord (Tanger, Basra, Ceuta et Arzila) ; Omar reçoit la région des Ghomaras et Tétouan ; Yahia reçoit Larache et le Drâa ; Hamza reçoit le Zerhoun et Tlemcen ; Aïssa Ben Idriss reçoit Salé ; Ahmed reçoit Meknès et le Tadla ; Abdullah ben Idriss reçoit le pays des Houaras, des Meknassas, le Djebel Lamta et le Souss[14]. Il est impossible de déterminer s'il s'agit de principauté ou de territoires assujétis à l'imam de Fès. La situation provoque des tensions entre les frères[15],[16].

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Son tombeau

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Entrée du mausolée d'Idris II dans la médina de Fès (Maroc)

Vers 1458, son tombeau, fut découvert dans la médina de Fès par le vizir Wattasside Zakarîyâ Yahyâ du sultan Mérinide `Abd al-Haqq. Zakarîyâ Yahyâ pense en faire une opération politique à son profit, mais c'est un descendant d'Idris qui en profite pour se faire proclamer sultan de Fès.

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Notes et références

Bibliographie

Articles connexes

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