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L’IBM 360 est un ordinateur fabriqué en 1965 par la firme International Business Machines. Ce calculateur mainframe comportait de nombreuses innovations, dont la compatibilité très grande entre machines par la microprogrammation, et rencontra un énorme succès pour l'époque. La série 360 a massivement contribué à imposer les ordinateurs dans le monde tant scientifique que des affaires.
Développeur | |
---|---|
Fabricant | |
Famille |
série IBM 360 |
Date de sortie |
1965 |
Date de retrait |
1978 |
Type | |
---|---|
Génération |
ordinateur à transistors |
Média |
Imprimantes IBM 1132 et IBM 1403 |
Unités vendues |
14 000 unités |
Entrées |
Lecteurs de cartes perforées IBM 2501 et IBM 2540 |
Écran |
Datapoint 3300, Datatron 205, D2000 |
Processeur |
circuits intégrés hybrides |
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Carte graphique |
non |
Mémoire | |
Stockage |
lecteur/enregistreur à bandes magnétiques IBM 2400 9 pistes, disques magnétiques IBM 230x |
Système d'exploitation | |
Compatibilité |
avec la Série IBM 1400 et la série IBM 700/7000 |
Dimensions |
8 m3 |
---|
|
La série 360 se proposait d’offrir une architecture de machine unique du plus petit au plus gros ordinateur d’IBM, afin de faciliter les changements de machine d’un modèle plus petit (la plupart des 360/20 ne lisaient que des cartes perforées) vers un plus gros, voire (ce qui n’arriva que vers 1980 avec la baisse de coût des mainframes et l’invalidation de la loi de Grosch) d’un gros vers plusieurs plus petits. Le procédé employé consistait à microprogrammer les instructions sur les petites machines afin qu’elles exécutent les programmes des grandes, même si c’était de 3 à 500 fois plus lentement pour certaines instructions. Cela se justifiait d’autant plus facilement que :
Par ailleurs la distinction tranchée entre machines « scientifiques » et « de gestion » devenait de moins en moins pertinente, la gestion demandant de plus en plus de calculs scientifiques (par exemple l'optimisation combinatoire pour la gestion prévisionnelle des stocks) et les calculs scientifiques portant sur des volumes de plus en plus importants de données structurées (économétrie, simulations complexes...).
La microprogrammation possédait deux avantages sur l’émulation plus classique par logiciel :
Les machines devaient également pouvoir se reconfigurer en cas de détection d’éléments défectueux. Limitée à quelques circuits seulement au départ, cette possibilité de reconfiguration se généralisa au fil du temps, et permit d’aboutir vers la fin de la série à des modèles ne connaissant en moyenne que quelques secondes d’indisponibilité par an seulement. La génération suivante, nommée Série Z (alias S/390) depuis 2001, a repris, en l’étendant et en multipliant le nombre de processeurs, la même architecture.
Le développement de la gamme initiale coûta 5 milliards de dollars de 1964. Les machines furent copiées (sans autorisation) jusqu’en URSS sous le nom de projet Ryad. L’architecte principal du projet chez IBM, Gene Amdahl, créera six ans plus tard sa propre société, concurrente d’IBM. Outre celles de la Amdahl Corporation, des machines compatibles furent proposées aussi par d’autres constructeurs comme Itel (aujourd’hui disparu), Hitachi, et Fujitsu qui racheta plus tard Amdahl.
L’architecture 360/370, étendue depuis, est toujours utilisée sur la série Z d’IBM (systèmes zOS et Linux/390).
L’adressage mémoire était initialement sur 20 bits adressant donc au maximum un mégaoctet. Des modifications ultérieures le portèrent à 24 (16 Mo), puis à 31 bits (2 Go) et au-delà.
La gamme (limitée au départ à cinq modèles) fut annoncée le . Elle acceptait 40 modèles de périphériques dont l’imprimante 1403 introduite avec l’ordinateur commercial 1401 (et qui sera utilisée jusqu’aux années 1980). Le 360 comportait en standard un émulateur de 1401.
Le choix du nom 360 manifestait la volonté de couvrir tous les azimuts des applications informatiques. Lorsque la génération suivante, à laquelle il fallait bien donner un nom, fut annoncée sous le nom de 370, il fut souvent demandé aux commerciaux d’IBM si cette nouvelle gamme de machines entendait couvrir tous les azimuts plus dix degrés.
La norme créée pour noter les multiples de 210 est le « kibi », qui veut dire « kilo binaire ». Ainsi, les tailles mémoire des 360 et 370 étaient souvent des puissances de 2, repérées par les lettres suivantes :
B : 4 kibioctets C : 8 kibioctets D : 16 kibioctets E : 32 kibioctets F : 64 kibioctets G : 128 kibioctets H : 256 kibioctets I : 512 kibioctets J : 1024 kibioctets K : 2048 kibioctets L : 4096 kibioctets
Un ordinateur pourvu de 768 kibioctets de mémoire était désigné par les lettres HI (512 + 256), etc.
Cette série était munie de mémoires à tores de ferrite. Son numéro faisait référence aux 360° du cercle pour signifier qu'une gamme unique de machines pouvait maintenant couvrir tout l'azimut des besoins informatiques, scientifique comme gestion.
Le 360 vit l'ordinateur empiéter timidement sur le domaine des machines mécanographiques pour les applications de paie et de suivi. Il n'y eut que dans le domaine des tris que les interclasseuses et tabulatrices, traitant des bacs de taille quelconque à typiquement 1100 cartes/minute, résistèrent jusqu'au tout début des années 70 : la lenteur des bandes magnétiques, leur nature séquentielle (alors qu'une interclasseuse possédait souvent 12 bacs de sortie, permettant des tris en N log10N), le prix de leur dérouleurs et leur taille, et les capacités de mémoire faibles et onéreuses, en furent une raison; néanmoins, la carte perforée assura une transition progressive entre les deux modes de traitement, non sans conflits de pouvoir dans les entreprises.
Les 370 étaient équipés de mémoires à semiconducteurs (bipolaires), et certains modèles munis d’origine de contrôleurs de communications pour le support de terminaux à écran 3270. En 1973, la mémoire virtuelle fut généralisée par une annonce unique sur toute la gamme.
Modèle | Date de commercialisation[4] | Processeur[5] | Remarques |
---|---|---|---|
370/115 | IBM 3115 | Entrée de gamme, un peu moins puissant que le 360/25. | |
370/115 modèle II | 115 plus tardif, ayant les performances d’un 370/125. | ||
370/125 | IBM 3125 | Remplaçant du modèle 360/20, et qui sera lui-même remplacé plus tard par le 115 modèle II. | |
370/125 modèle II | |||
370/135 | IBM 3135 | Voisin en puissance du 360/40. Sera vite remplacé par le 370/138 à mémoire virtuelle. | |
370/135 modèle III | IBM 3135-3 | ||
370/138 | IBM 3138 | ||
370/145 | IBM 3145 | Premier ordinateur doté d’une mémoire monolithique totalement intégrée (une seule plaque de silicium) et de processeurs bipolaires 128 bits. Plus de 1 400 éléments rassemblés sur des puces d’à peine plus d'1 cm2. | |
370/145 modèle III | IBM 3145-3 | ||
370/148 | IBM 3148 | ||
370/155 | IBM 3155 | ||
370/158 | IBM 3158 | Possédait un VU-mètre en façade indiquant la charge du système. | |
370/158 modèle III | IBM 3158-3 | ||
370/165 | IBM 3165 | Temps de cycle 25 ns. Ordinateur général le plus rapide du début des années 1970. 2,1 cycles par instruction. | |
370/168 | IBM 3168 | Identique au 360/165, avec la mémoire virtuelle en plus. Performance poussée à 1,6 cycle par instruction. Le 168-3 était crédité de 3,5 MIPS. Cela correspondra plus tard à la puissance d’un 386/25 MHz avec cache externe de 2x32 Kio dans la gamme Intel, mais le 168-3 n’en a pas moins un thoughput largement supérieur en raison notamment de ses canaux, ou processeurs auxiliaires dédiés aux seules entrées sorties et dont il dispose en standard comme le reste de la gamme : on aurait pu gérer 40 terminaux de développement ou 200 terminaux transactionnels sur un 386/25. | |
370/168 modèle III | IBM 3168-3 | ||
370/195 | IBM 3195 |
Il existe d'autres produits dit « System/370 Compatible » basés sur divers processeurs[5] tels :
IBM pensa quelque temps à remplacer sa ligne 360/370 par le projet FS, mais y renonça pour des raisons de coût, performances, efficacité, continuité (difficulté de reprendre l’existant) et marketing (le marché aurait mal admis un brutal changement de cap après avoir investi dans une technologie annoncée comme destinée à durer). FS fut abandonné et une partie de ses techniques reprises dans le simple cadre classique, sans la grande refonte imaginée au départ : imprimante à laser 3800, bibliothèque automatique 3850, écrans mixtes textes et graphiques 3278/3279, logiciel GDDM, migration de fichiers HFS, réseau SNA, bases de données relationnelles DB2, etc. Ce furent le système 38, puis l'AS/400, n'entrant pas en compétition avec les mainframes, qui héritèrent le plus des avancées de FS.
Amdahl ayant pris de vitesse IBM en nommant sa série 470, le plan de nommage d’IBM change et devient moins clair. Au début, le haut de gamme occupe les numéros 3031, 3032 et 3033, mais rapidement sont introduits des 4331 et 4341 de puissance inférieure, puis un 3081 et un 3083 difficiles à situer. L’image claire et nette de la série 360/370 se brouille totalement pendant cette période, ce qui coïncide avec un début de déclin de la position dominante d’IBM vers 1987.
L'architecture ESA/390 (Enterprise Systems Architecture/390) a été annoncée le [6]. Les ordinateurs basés sur cette architecture ont été commercialisés sous la dénomination System/390 (S/390). Lors de leur introduction, ils intègrent 18 processeurs ES/9000[7]
Les nouveautés de ces modèles intègrent :
La notion de mainframe tend à s’effacer derrière celle de serveur, boîte noire dont l’architecture importe peu dès lors qu’elle répond dans les délais voulus aux transactions demandées.
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