œuvre attribuée à Homère De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Hymnes homériques (du grec ancien: Ὁμηρικοὶ Ὕμνοι/ Homērikoì Húmnoi) sont une collection de trente-quatre (ou trente-deux, suivant les décomptes) courts poèmes épiques. Aujourd'hui, on estime que le plus vieux des hymnes, celui à Déméter, remonte à l'époque d'Hésiode.
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Chacun des hymnes est dédié à un dieu, et est destiné à être chanté par l'aède en guise de prélude ou proème (du grec ancienπροοίμιον/ prooímion), avant de passer à une œuvre plus longue. Les Hymnes homériques varient par leur sujet, leur taille (de cinq à cinq cent cinquante vers), leur époque de rédaction (entre le VIIesiècleav. J.-C. et le IVesiècle de notre ère).
L'épithète d'«homérique», qui leur est attribuée, n'est due qu'à leur mètre commun, l'hexamètre dactylique, vers de l'épopée. Parmi les facteurs d'homogénéité entre ces œuvres, on trouve également des formules identiques, annonçant qu'un autre poème va suivre l’Hymne homérique: «…Salut à toi, et je te chanterai dans un autre hymne.»
L'Hymne à Hermès est une parodie des épopées, dont le propos burlesque est de raconter les exploits qu'accomplit Hermès dans ses premières heures de vie.
L'Hymne à Apollon a pour objet l'établissement par le dieu de ses rites. Il est littérature en mouvement, à travers les énumérations d'îles et de cités au fil desquelles Apollon étend son emprise sur tout le monde grec, instituant ici et là ses sanctuaires et ses Mystères. On ne sait s'il faut attribuer l'hymne en entier ou partiellement à Cynéthos de Chios, que l'on pense être l'un des Homérides
L'Hymne à Aphrodite décrit Aphrodite victime de ses propres traits, succombant aux charmes d'Anchise.
L'Hymne à Dionysos est le récit de l'effroi qu'inspire le dieu à un équipage qu'il prend en otage et massacre.
L'Hymne à Pan brille par son style, très recherché et digne des plus fines subtilités de l'alexandrinismelatin[réf.nécessaire].
L'Hymne à Arès est moins homérique qu'orphique: il constitue une approche relativement révolutionnaire de concevoir le rapport des hommes aux dieux, puisque le dieu des carnages y est invoqué pour empêcher les carnages: on prie le dieu de préserver le croyant de ses attributs, au lieu de lui demander d'en participer. De fait, cet Hymne est très tardif.
Les Hymnes au Soleil et à la Lune sont remarquables par leur symétrie, et le fonds astrologique auquel ils renvoient.
Les Hymnes homériques restent une œuvre mal connue, que la critique a souvent considérée comme faisant partie du groupe des minora, utilisée la plupart du temps comme faire-valoir à des œuvres majeures, telles que les Hymnes orphiques, l'épopée homérique, les œuvres d'Hésiode ou de Callimaque de Cyrène. Les commentaires de Roland Barthes sur le proème (dans l’Aventure sémiologique) permettent d'en guider une approche générique très riche.
Marcel Detienne, «"J'ai l'intention de bâtir ici un temple magnifique": À propos de l’Hymne homérique à Apollon», Revue de l'histoire des religions, t.214, no1, , p.23-55 (lire en ligne)
Georges Roux, «Sur deux passages de l'Hymne homérique à Apollon», Revue des Études Grecques, t.77, nos364-365, , p.1-22 (lire en ligne)
Hésiode, Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, édition de Jean-Louis Backès, Gallimard, Folio, 2001 (traduction française seule).