Hubert Boulard est issu d'une «famille d'artisans, peu aisée et fort catholique», peu favorable à l'homosexualité, et l'artiste s'est trouvé en dépression non diagnostiquée de 9 ans à 25 ans[2]. Les difficultés qu'il traverse lui inspirent de créer, dans ses œuvres, «beaucoup de monstres et de personnages en marge»[2]. Diplômé de l'École régionale des beaux-arts d'Angers (après avoir fréquenté celle de Quimper), il abandonne assez vite la voie des arts plastiques pour celle de la bande dessinée. Il entre dans ce secteur à la fin des années 1990[2], après avoir rencontré Yoann aux Beaux-Arts d'Angers, qui lui fait découvrir des auteurs tels qu'Alex Barbier[3].
En parallèle, il entame une carrière de scénariste en 2002 avec la publication du Legs de l'alchimiste (avec Hervé Tanquerelle)[4] et des Yeux Verts (avec Zanzim). Il réalise aussi Miss Pas Touche, dessiné par les Kerascoët et publié chez DargaudPoisson pilote, son premier succès critique et public, dont les ventes représentent, en 2017, 30 000 exemplaires[2]. Une autre de ses séries, Beauté (Dupuis), réalisée également avec les Kerascoët, reçoit le prix du meilleur roman graphique de l’année 2015 au Firecracker Alternative Book Award, organisé aux États-Unis[5]. Depuis, Hubert a conclu des collaborations avec notamment Ohm, Étienne Le Roux, Marie Caillou (La Chair de l'araignée[6],[7] et Ligne droite[8]), Virginie Augustin (Monsieur désire?)[9], avec lequel les auteurs remportent en 2017 le prix Diagonale du meilleur album[10]. Avec Bertrand Gatignol, il crée Les Ogres-Dieux, qui lui vaut le prix de la meilleure série en Italie en au Lucca Comics and Games, plus grand festival européen de bande dessinée[11].
Hubert dirige un ouvrage collectif, Les Gens normaux, paroles lesbiennes gay bi trans (Casterman), contenant témoignages et textes de référence; l'ouvrage est publié en 2013, alors que se tient en France le vote de la loi légalisant le mariage homosexuel[8],[12].
En 2019, il livre le scénario du Boiseleur: Les Mains d'Ilian (Soleil), servi par le dessin de Gaëlle Hersent[13].
En termes d'influences, il apprécie les auteurs comme Joyce Carol Oates, William Faulkner et Joseph Conrad[2], ainsi que Fred[8]. Actua BD estime que «La monstruosité, la laideur: intérieure, fantasmée, sociale… face à l’innocence et à la beauté est une de ses thématiques majeures de son travail»[8].
Ma vie posthume (dessin: Zanzim), Glénat, coll. «1000 feuilles»:
Ne m'enterrez pas trop vite, 2012.
Anisette et Formol, 2013.
WW2.2., t.VI: Chien Jaune (dessin: Étienne Le Roux), Dargaud, 2013.
La Ligne droite (dessin: Marie Caillou), Glénat, coll. «1000 Feuilles», 2013.
(scénario et recueil des témoignages), Les Gens normaux. Paroles lesbiennes, gay, bi, trans (dessin: Pedrosa, Dormal, Augustinet al.), Casterman, 2013.
(scénario et adaptation), Le Temple du passé (dessin: Étienne Le Roux), Ankama, coll. «Les Univers de Stefan Wul»:
Les Ogres-Dieux #4 – Première-Née, bodoi.info,
30 novembre 2020, par Oliver Pratt: "Première-Née frôle ainsi la perfection. Construit comme un one-shot, l’album est non seulement un bouquet final en apothéose pour une série déjà magnifique"
Première-Née, les Ogres-Dieux pour un dernier volet signé Hubert, ligneclaire.info, 25 novembre 2020, par Jean-Laurent Truc: "Superbe aussi bien graphiquement que littérairement avec les textes écrits, les portraits de ces autres personnages indispensables. Très beau et émouvant."