Hillion
commune française du département des Côtes-d'Armor De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Hillion [iljɔ̃] est une commune française située près de Saint-Brieuc dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Hillion | |||||
La baie de Saint-Brieuc vue de Hillion. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Saint-Brieuc | ||||
Intercommunalité | Saint-Brieuc Armor Agglomération | ||||
Maire Mandat |
Annie Guennou 2022-2026 |
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Code postal | 22120 | ||||
Code commune | 22081 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Hillionnais | ||||
Population municipale |
4 274 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 173 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
170 779 hab. | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 30′ 49″ nord, 2° 40′ 04″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 86 m |
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Superficie | 24,76 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Saint-Brieuc (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Trégueux | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | mairie-hillion.fr | ||||
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La commune de Hillion se situe en bord de mer, au nord-centre du département des Côtes-d'Armor, à l'est de Saint-Brieuc et à l’extrême est de l'agglomération dont elle fait partie : Saint-Brieuc Armor Agglomération.
Les communes les plus proches à vol d'oiseau sont : Yffiniac (4 km), Morieux (4,9 km), Coëtmieux (6,1 km), Pommeret (7,7 km) et Andel (8,7 km).
La géologie de Hillion est la même que celle de Saint-Brieuc (voir : Cadre géologique Saint-Brieuc). La commune est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagne successives.
Des roches volcaniques sont bien visibles à Hillion au niveau de l'anse d'Yffiniac (tufs schistosés et poudingues vers la plage de l'Hôtellerie[1]) et de la carrière du Vaugas où affleurent des leptynites acides[2], des amphibolites à grenat de haut métamorphique[3], alternant avec des gneiss dioritiques, des gabbros[4] et quelques cumulats ultrabasiques. « Cette carrière donne une bonne image du complexe métamorphique et plutonique qui constitue le fond de la baie de Saint-Brieuc[5] ».
Touristiquement, les principaux aspects de la géologie de cette bande côtière peuvent être abordés au cours de promenades géologiques qui permettent d'observer sur un espace réduit des roches d'âge et de nature différents, des structures géologiques (cisaillement, faille, pli, schistosité) témoins de phénomènes géologiques d'ampleur (magmatisme, tectogenèse, métamorphisme, érosion…)[6].
Située au fond de la baie de Saint-Brieuc, Hillion présente les caractéristiques d'une péninsule entourée par la Manche avec à l'ouest l'anse d'Yffiniac, au nord la baie et à l'est l'anse de Morieux dans lequel se jette le Gouessant. Sans grand relief, Hillion est traversée, en plus du Gouessant, par l'Évron et le Cré.
Avec un littoral d'environ 13 km, Hillion est au cœur de la zone humide d'intérêt national que constitue la baie de Saint-Brieuc, classée réserve naturelle le .
Les dunes de Bon-Abri, au cœur de l'anse de Morieux, malgré leur modeste superficie (4 hectares), riches de leur biodiversité naturelle (dunes de sable nu, prairies humides, dunes boisées, etc.. constituent une mosaïque de milieux naturels), floristique et faunistique, constituent une réserve naturelle acquise par le département des Côtes-d'Armor en 1981. Elles abritent notamment 5 mares, dont deux permanentes, issues de l'exploitation industrielle du sable pendant une quarantaine d'années où vivent notamment 7 espèces de batraciens et 4 espèces de reptiles, dont des espèces rares comme le pédolyte ponctué, le crapaud des joncs, le triton palmé[7].
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[9]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 659 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 6 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lamballe-Armor à 12 km à vol d'oiseau[11], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 681,8 mm[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Au , Hillion est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14]. Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Brieuc, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[15]. Cette aire, qui regroupe 51 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[18]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63 %), zones agricoles hétérogènes (21,9 %), forêts (6,5 %), zones urbanisées (5,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %), zones humides côtières (1,1 %), eaux continentales[Note 2] (0,2 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
La commune se compose de deux bourgs : Hillion et Saint-René, qui regroupent environ 45 % de la population communale[réf. nécessaire]. La majorité de la population est dispersée sur une dizaine de hameaux : la Grandville, les Quilles, Lermot, Fortville, les Ponts-Neufs, Pissoisson, Licantois, Licellion, les Grèves, Carquitté.
En 2009, les 1 904 logements de la commune sont à 88,8 % des résidences principales, uniquement des maisons. Les habitants sont majoritairement propriétaires (79,8 %) et 18,8 % sont locataires.
Plus de la moitié (57,3 %) des ménages en 2009 occupent leur résidence principale depuis dix ans ou plus. Sur le total des 1 691 résidences principales, 986 (58,3 %) possèdent plus de cinq pièces. Le nombre moyen de pièces se situe à 4,8 en 2008. La très grande majorité des résidences (98,3 %) possèdent une salle de bain disposant d'une baignoire ou d'une douche. 81,1 % des résidences possèdent au moins un emplacement de stationnement et 89,8 % des ménages sont équipés d'au moins une automobile.
Entre 1999 et 2009, le nombre de logements est passé de 1 617 à 1 904 soit une augmentation de 287 logements. Sur la même période, le nombre d'habitants a augmenté de 3 786 à 4 082, soit un solde de 296 habitants. L'explication de ces chiffres proches (1 habitant par logement) n'est pas lié à une augmentation du nombre de résidences secondaires (de 122 à 146, +24), mais à l'évolution de la taille des ménages 27 % de ménage à 1 personne en 2009.
En , le projet de plan local d'urbanisme a été présenté. La loi littoral s'appliquant sur la commune, les futurs lotissements seront situés sur les bourgs de Hillion et de Saint-René.
Hillion est reliée au reste de l'agglomération du lundi au samedi grâce à la ligne 20 des Transports urbains briochins (TUB).
Les lignes 2 et 3 du réseau BreizhGo passent également dans la commune.
Le nom de la commune vient du nom du camp romain "Iliacus Roboris" (« camp du Rouvre ») qui était installé sur les lieux de l'actuelle ferme de Carbien, qui en garde la forme générale, une enceinte fortifiée avec des tours d'angle, plus récentes, mais construites sur les anciennes limites du camp[22].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Helyon au XIe siècle, Hilium en 1148, Hyllion en 1216, Hillion en 1219, Hilyon en 1224, Hillion en 1229, Hilion en 1232, Helion en 1241, Hylion en 1242, Hillion en 1267 et en 1303, Hillian vers 1330, Hyllyon en 1536, Hillon en 1569[23].
Les historiens de référence de la Bretagne : Dom Lobineau, Dom Morice, Arthur de la Borderie, s'appuyant sur un manuscrit daté du XIe ou XIIe siècle (Vita Briocii), situent la fondation du village de Hillion (alors Lis-Helion) à la fin du Ve siècle, "aux environs de l'an 490". Ce texte décrit précisément la "cour de justice de Helyon" (Aulam Helyoni ou Helioni). Ce lieu est ainsi devenu, selon ces historiens, dont Arthur de la Borderie dans son "Histoire de Bretagne", "le siège de l'autorité qui régissait le plou d'Helion, (qui) fut nommé désormais la cour de justice d'Helion, Aula Helioni, en breton Lis-Helion...". Le nom de Licellion, hameau situé à 3 km au sud de Hillion, subsiste de nos jours.
Le nom en breton de la commune est Helion.
De nombreux artefacts datant du néolithique ont été découverts sur le territoire de la commune depuis le XIXe siècle : haches de pierre polie, meules, racloirs, pointes de flèches… Mais il n'a pas été identifié d'outils des périodes du paléolithique et du mésolithique. Par comparaison à d'autres sites littoraux comme celui de Piégu à Pléneuf-Val-André, il est raisonnable de penser qu'une occupation humaine a existé à Hillion à ces périodes. Outre ces artefacts du néolithique dispersés sur toute la commune qui attestent d'une large occupation, il faut noter la présence du menhir de Carquitté découvert en 1964, celui d'un dolmen démantelé au Champ Plétan, et les fondations d'une maison datant de la fin de cette période mise au jour par l'Inrap en 2017[24].
Plusieurs dépôts de haches à douille ou à talon, découverts notamment à Lermot et à Carquitté, montrent une continuité de l'occupation humaine durant l'Âge du bronze[24].
La période de l'Âge du fer a laissé relativement peu de traces : quelques poteries dans les lieux-dits de Crémur, Bonabry et Billemont. Dans l'ouest de la Bretagne, on observe la présence de souterrains armoricains associés à de petites fermes gauloises. Ces souterrains servaient à stocker des réserves probablement de nourriture, conservée dans du sel. L'un d'entre eux a été découvert dans la commune mais détruit lors de travaux[24].
C'est au cours du XIXe siècle qu'ont été faites les premières découvertes archéologiques concernant la période gallo-romaine : des restes de bâtiments et même de thermes à la Grandville, des céramiques, poteries, tegulae et suspensura confirmant la présence de thermes, ainsi que des pièces de monnaie datées du 1er au début du IVe siècle, avec un apogée au IIIe siècle. Ces découvertes conjuguées à des repérages d'enclos par prospections aériennes ont permis d'identifier une quinzaine de sites : à la Grandville, l'Hôtellerie, Crémur, Lermot, Carquitté, Le Clos Cotte, Bellevue , etc.. Ces différents sites étaient reliés par des voies secondaires à la voie principale reliant Fanum Martis (Corseul) à Vorgium (Carhaix). Celle-ci est très bien repérée sur les plans terriers du duché de Penthièvre sous l'appellation classique de « chemin ferré » ; elle passe à Licellion où aurait existé un relais-auberge (Vetus stabulum). Le site de la Grandville est considéré comme un vicus portuaire comportant sur une vaste étendue des maisons et des thermes, ainsi que probablement un temple. Des restes de carrelages et de mosaïques ont été mis au jour et ont parfois servi par le passé à remblayer des chemins. Des murs peints à incrustation de coquillages ont été découverts au XIXe siècle et jugés suffisamment intéressants pour être exposés au musée d'Archéologie nationale de Saint Germain en Laye. L'économie de ce vicus était lié à la fabrication de pourpre à partir de coquillages (Nucella lapillus) et aux activités littorales[24].
Pour maintenir sa présence et sa domination sur l'immense territoire qui s'étend en occident et en orient, l'empire romain s'appuie sur des troupes originaires de multiples pays, qui sont plus ou moins romanisées. Les peuples de la périphérie commencent à se rebeller et notamment les saxons font de fréquentes incursions sur les côtes d'Armorique dès la fin du IIIe siècle. Les villages côtiers sont ravagés, comme Port Aurel à Plérin, Fréhel et aussi le hameau de la Grandville (Hillion) où des traces d'incendie ont été observées sur les vestiges[25].
Le pouvoir romain fait appel à des troupes de supplémentaires provenant de Bretagne, notamment de Cornouailles et du pays de Galles. Il est très probable qu'une garnison se soit installée à la pointe de Hillion qui, de par sa géographie, permet la surveillance de toute la baie. La pression des peuples dits barbares s'accentue au Ve siècle, entraînant des vagues de migrants de Bretagne vers l'Armorique qui devient la Bretagne[25].
Selon la Vita Briocii (récit hagiographique qui relate la vie de Brieuc), celui-ci aurait débarqué dans le fond de la baie de Saint-Brieuc au VIe siècle. De sérieuses réserves ont été émises par des historiens, dont Arthur de la Borderie, sur les récits très enjolivés, mais ils ne mettent pas en doute les éléments majeurs : l'arrivée de Brieuc avec des moines et des Bretons au VIe siècle, l'implantation antérieure d'autres migrants d'origine galloise à Licellion (Lis-Helion signifiant la cour de Hillion) où se trouve son cousin Rigwall. En breton ancien, lis est un terme issu du gallois llys qui signifie « cour seigneuriale ». Ces textes laissent entrevoir une origine galloise du toponyme Hillion.
Il est probable qu'une chapelle ou une église en bois ait été construite à Hillion par les moines gallois. Ce n'est qu'en 848 que Nominoë, roi des Bretons, crée le diocèse de Saint-Brieuc, mais il n'y a pas mention de la paroisse de Hillion[25].
Comme de nombreux évangélisateurs venus des terres celtiques en Armorique, Ronan est un moine irlandais qui vient annoncer le christianisme au VIe siècle. Il commence sa mission dans le Léon puis dans l'actuelle Cornouaille (Locronan ou « terre sacrée de Ronan »). Il se heurte à une résistance de la part des tenants du druidisme et, selon la tradition, part s'installer à Hillion, où il crée un ermitage à ce qui s'appellera le lieu-dit Saint-Ronan, nom qui perdurera jusqu'au XVIIe siècle. Il y serait mort et son corps aurait été transféré à Locronan.
Les périodes troublées de la fin du Xe siècle entraînent la création de lieux fortifiés dans lesquels la population peut se réfugier en cas d'attaques. Ils sont constitués par des mottes castrales où résident des chevaliers qui protègent la population. Selon Henri Frotier de La Messelière, le lieu-dit « la Motte verte » situé dans le bourg actuel serait l'une d'entre elles. Il y en avait-il probablement d'autres. La présence attestée des chevaliers de Hillion au XIe siècle plaide en ce sens[25].
Le , Guillaume le Conquérant remporte une victoire décisive à la bataille d'Hastings, début de la conquête de l'Angleterre. De nombreux Bretons font partie de ses troupes, dont Éon Ier de Penthièvre qui règne sur la châtellenie de Lamballe. Les seigneurs de Hillion figurent parmi ses vassaux. Selon le Domesday Book (1086), Hervé de Hillion et Tihel de Hillion, chevaliers de Hillion, ont combattu à Hastings, avant de recevoir des terres et de s'installer en Angleterre[25],[26].
La date de la construction de l'église Saint-Jean-Baptiste est estimée par les spécialistes[27] à la fin du XIe siècle, donc peu après la conquête de l'Angleterre. On peut faire l'hypothèse que l'enrichissement rapide des chevaliers de Hillion n'y est peut-être pas étranger. Cette vaste église de type roman correspond au style normand des églises érigées à la même époque : elle comporte une tour massive implantée à la croisée du transept, ce qui tend à confirmer cette hypothèse[25].
Longtemps après cette première mention des chevaliers de Hillion, d'autres documents attestent de cette même famille. Le nom de Rolland de Hillion est mentionné à plusieurs reprises à partir de 1216. Les anciens manuscrits évoquent aussi les mésaventures de Guillaume de Hillion faisant partie de l'escorte du duc de Bretagne Jean V, ainsi que de nombreuses références à l'écuyer Guillaume de Hillion, à Lancelot de Hillion, à Jehan de Hilyon, noble seigneur de Hillion… Les chevaliers de Hillion adoptent dès le XIIIe siècle les armoiries « De gueules à une bande d'argent ».
D'autres familles nobles de Hillion, comme les Guéguen, appartiennent également à la chevalerie bretonne. Leurs représentants sont régulièrement présents aux montres, et la branche hillionnaise de cette famille, les seigneurs de la Villecolué et du Clos portent un sceau décrit en 1504 : « D'argent à l'olivier de sinople, au franc quartier d'hermines, chargé de deux haches d'armes de gueules en pal ». Ces armoiries semblent attester de la participation à une croisade par l'un de leurs ancêtres[25].
En 1327, Guillaume de Tournemine, revenant de la chasse, est surpris par une filière lors de la traversée de l'anse d'Yffiniac. Pour échapper à une mort imminente par noyade, il invoque saint Yves, décédé en 1303, et sort indemne de ce mauvais pas. Il apporte son témoignage lors du procès en canonisation de saint Yves et, en reconnaissance, il construit une chapelle qui lui est dédiée sur le site actuel de la chapelle du château des Marais[28]
Pendant la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365) entre Jeanne de Penthièvre et son mari Charles de Blois alliés aux Français d'une part, et Jean de Montfort allié aux Anglais d'autre part, Hillion occupe une place particulière dans le Penthièvre. Une garnison anglaise y séjourne commandée par Guyon de Kermalkeyn qui est l'un des 18 capitaines anglais recensés par Dom Morice en Bretagne. Sous la responsabilité du capitaine anglais de Bécherel, Wingreworth, cette garnison participe à la guerre des rançons qui ruine toutes les paroisses du Penthièvre, y compris Hillion. Cette garnison anglaise qui comportait sans doute plusieurs dizaines d'hommes d'armes était probablement basée au château de Lescobiche et à l'église Saint-Jean-Baptiste[25].
En 1790, Hillion élit son premier maire : Guillaume Guinard, fermier de Tanio. La population s'élève alors à plus de 1 700 habitants[réf. nécessaire].
Sur la toute la côte d'Hillion, a été construit six abris de douaniers datant du XVIIIe siècle. Des restes de ruines sont encore présent sur la pointe de Palus et la pointe du Grouin à côté d'un bunker de la Seconde Guerre mondiale[29],[réf. nécessaire].
Les habitants de Hillion, Yffiniac et Langueux se livraient au colportage du sel extrait des salines de Langueux. Il était réputé pour sa blancheur éclatante et son goût ; on vendait aussi les résidus, attachés aux parois des chaudières ayant servi à l'évaporation de l'eau de mer, et qui formaient un sel de moins bonne qualité[30].
Les salines d'Yffiniac et de Langueux cessèrent leur activité vers 1860, victimes de la concurrence du sel provenant de salines plus méridionales, permettant d'obtenir du sel par des procédés plus économiques[réf. nécessaire].
Le monument aux morts porte les noms de quatre-vingt-un soldats morts pour la France, dont un qui a péri en mer[31].
Le , les Allemands joueront une fanfare dans la cour d'un café de la commune dès leur arrivée[32]. Ils construisent quelque temps après des blockhaus sur la côte qu'ils nomment sur principalement deux positions différentes :
Wn est l'abréviation de Widerstandsnest (nid de résistance), La pour le secteur de Lamballe et les chiffres pour le numéro du secteur ; ils sont donc à suivre d'Est à l'Ouest. La plupart de ces infrastructures sont toujours présentes.
Image externe | |
Carte des emplacements des ouvrages et positions allemandes d'Hillion durant la seconde guerre mondiale. | |
D'autres secteurs étaient également sécurisées tel que la plage de Saint-Guimond, qui était recouvert de nussknackers et probablement d'autres éléments anti-débarquement tels que des pieux, des hérissons tchèques, des fil de fer barbelé et probablement des emplacements avec mitrailleuses (modèles MG 34 ou MG 42). Les dunes et plages de Bon Abri, et probablement celle de la Grandville, étaient recouvert de ces éléments ainsi que des mines anti-débarquement et antichars. La rue de Trégot, qui mène à la plage de Lermot, était protégée par des mines antichars et une structure bétonnée (un encuvement), aujourd'hui disparu, située entre les maisons n°25 et n°27. Une autre structure bétonnée identique est située derrière le n°4 Le Tertre Piquet[Note 4]. Ils étaient probablement équipées de canons KwK 38 de 5 cm. Au lieu-dit de Lermot, la maison n°15 rue de Trégot était un café ou les soldats allemand en permission pouvaient probablement se délasser (la soldatenkaffee). Derrière ce lieu-dit, était installé un réseau de barbelé et sur les routes et chemins, des chevaux de frises afin d'évité toutes intrusions de civils[Note 5].
L'armée allemande s'installa également dans les château des Marais et des Aubiers[35] et l'état-major logeait dans une maison rue de l'Hôtellerie[32].
Tôt le matin en , un avion anglais s'était débarrassé de ses bombes sur le bourg de Hillion. Il visait un dépôt de munitions à Saint-Ilan (Langueux). Une bombe tomba sur la route devant le café Hardoin-Méchinaud, aujourd'hui bar-crêperie face à la salle Palante, faisant un immense cratère profond où Joseph Déron, le sacristain qui allait sonner l'angélus du matin tomba. Il fut récupéré de justesse à l'aide de cordes. La deuxième endommagea l'Hôtel Saint Nicolas, juste derrière l'église, blessant grièvement une pensionnaire qui y perdit une jambe. L'hôtel fût reconstruit plus tard au titre des « dommages de guerre ». Enfin, le troisième projectile atterrit dans le jardin du presbytère ne faisant qu'un trou d'un mètre cinquante de diamètre. Ayant trouvé de la terre molle, la bombe ne dû pas exploser en profondeur. Elle s'y trouve peut-être encore[32].
Le , un avion américain Lockheed P-38 Lightning est touché par la DCA du lieu-dit de Lermot. L'avion, piloté par le lieutenant américain Emerson, est obligé de se poser en urgence au lieu-dit de Pivert (actuellement vers les serres des Salines) près du château des Aubiers. L'avion sera abandonné en plein champ et démonté par les soldats allemands qui sont au château. Ceux-ci pourchasseront le lieutenant Emerson et l'arrêteront[32].
Les Allemands quittèrent la ville quelques jours après le débarquement de Normandie, en fin de semaine entre le jeudi 8 ou le dimanche . Une troupe d'une trentaine d'hommes à pied s'en allèrent pour probablement aller sur Saint-Brieuc. Les américains arrivèrent le , même jour que la libération de Saint-Brieuc. Une unité d'artillerie d'environ cent hommes s'installèrent dans la commune avec quatre canons de 90 mm tractés (probablement des M1 ou M1A1) et d'un radar mobile. Les canons avaient été positionnés en batterie dans les champs à gauche de la route qui mène à la pointe des Guettes (actuellement derrière le camping Bellevue). La troupe installa également une dizaine de tentes dans le même secteur[32].
Le monument aux morts porte les noms de douze soldats sont morts pour la France. Parmi eux deux ont péri en mer[31].
Le monument aux morts porte le nom d'un soldat tombé au Champ d'Honneur[31].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Maires avant 1945
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1945 | 1948 | Mathurin Guernion[N 1] | SFIO | Cultivateur Décédé en fonction |
1948 | 1989 | Ernest Gaillard[37],[N 2] | SFIO puis PS | Cultivateur |
1989 | 1995 | Jeannine Hébert[38] | DVD | Assistante dentaire |
1995 | 2008 | Claude Campion[N 3] | UDF | Employé de banque |
2008 | 2014 | Yvette Doré | DVG | Directrice générale des services |
2014[39] | 2022 | Mickaël Cosson[N 4] | DVD-MoDem | Responsable à la DDTM Député (1re circ.) (2022 → ) |
2022[40] | En cours | Annie Guennou[41] | SE | Retraitée, ancienne 1re adjointe |
Cette sous-section présente la situation des finances communales de Hillion[Note 6].
Pour l'exercice 2013, le compte administratif du budget municipal de Hillion s'établit à 6 756 000 € en dépenses et 6 360 000 € en recettes[A2 1] :
En 2013, la section de fonctionnement[Note 7] se répartit en 3 576 000 € de charges (858 € par habitant) pour 4 194 000 € de produits (1 007 € par habitant), soit un solde de 619 000 € (148 € par habitant)[A2 1],[A2 2] :
Les taux des taxes ci-dessous sont votés par la municipalité de Hillion[A2 3]. Ils ont varié de la façon suivante par rapport à 2012[A2 3] :
La section investissement[Note 10] se répartit en emplois et ressources. Pour 2013, les emplois comprennent par ordre d'importance[A2 4] :
Les ressources en investissement de Hillion se répartissent principalement en[A2 4] :
L'endettement de Hillion au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[Note 13], l'annuité de la dette[Note 14] et sa capacité de désendettement[Note 15] :
Les habitants de la commune sont appelés les Hillionnais (Hilionad (Hilioniz), Hilionadez (-ed) en breton).
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Hillion depuis cette date :
2017 | 2021 | - | - | - | - | - | - | - |
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4 137 | 4 274 | - | - | - | - | - | - | - |
En 2007, le revenu fiscal médian par ménage était de 18 997 €[44], ce qui place Hillion au 6 600e rang parmi les 30 687 communes de plus de 50 ménages en métropole, et le revenu net imposable moyen s'élevait à 24 621 €[44]. Au sein de la commune, 62,4 % des foyers fiscaux étaient imposables[44]. Les revenus déclarés étaient pour 60,7 % des revenus salariés, pour 24,4 % des pensions, retraites et rentes et pour 10,2 % des revenus non salariés[45].
La mytiliculture est une activité importante puisque 10 % des moules françaises, soit environ 3 000 à 4 000 tonnes, sont issues de la production hillionnaise. Il s'agit d'une production par élevage sur bouchots situés à l'est de la Pointe des Guettes. L'accès à la zone est située sur la plage de Bon Abri. Les espèces présentes sont la Mytilus galloprovincialis, adaptée au climat, et la Mytilus edulis.
L'activité agroalimentaire est présente sur la commune.
Blasonnement : |
Dans son enquête journalistique consacrée aux algues vertes[47], Inès Léraud fait état de la mort de deux chiens sur une des plages de Hillion en 2008[48]. Entre les 24 et , ce sont au total 36 sangliers qui seront retrouvés morts dans l'estuaire du Gouessant à Hillion[49]. L'hypothèse retenue est celle d'une mort provoquée par la décomposition des algues vertes, validée par la présence de sulfure d'hydrogène dans les poumons et le sang des animaux[50]. En 2016, c'est un joggeur qui est retrouvé mort dans l'estuaire du Gouessant. Là encore, la mort a été provoquée par une intoxication due à la décomposition des algues vertes[51].
Le Maire de Hillion, Mickaël Cosson, a pris un arrêté de fermeture de la plage de Grandville du au [52], là encore, du fait des risques liés à la décomposition des algues vertes pour la santé humaine.
Depuis la mi-juillet 2021, la plage de l'hôtellerie est fermée au public du fait de la pollution aux algues vertes. À la suite de la publication de relevés dans l'air, le taux d'hydrogène sulfuré (H2S), gaz toxique émis lors de la dégradation des algues vertes, a été de 15,4 microgrammes par mètre cube, soit une augmentation de 150 % entre 2020 et 2021. Si cette augmentation n'a pour conséquence que des maux de tête ou des irritations dans la gorge, la valeur de référence de l'OMS a été dépassée à deux reprises[53].
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