Son champ pictural, de facture pleinairiste, teintée de luminisme, couvre essentiellement les paysages réalisés en Campine. Il est, en 1883, l'un des membres fondateurs du cercle artistique Als ik Kan.
Famille
Henry (Henricus Petrus Eduardus) Rul, né à Anvers, Thonetlaan, no26, le , est le fils d'Eduardus Victor Rul, avocat, né à Anvers en 1821, et de Maria Alicia Van Donghen, née à Bruxelles en 1838, mariés à Anvers le [2]. Henry Rul épouse à Anvers le Emilia Maria Justina Achten, native d'Anvers le et morte à Deurne en . Ils deviennent parents de trois enfants: Pierre (1888), mort en bas-âge, Alice (1890) et Pierre (1892-1983)[3].
Henry Rul est, en 1883, l'un des neuf membres fondateurs du cercle artistique Als ik Kan et participe, en 1891, à la première exposition du groupe Les XIII[5].
Sensible à l'art statuaire, Henry Rul organise, en , à Anvers, une exposition conjointe de ses toiles et des sculptures d'Émile Jespers[13]. Il s'établit à Deurne vers 1910[3]. En 1926, il expose au dernier Salon triennal d'Anvers. Dans les années suivantes, bon nombre de ses tableaux sont dispersés lors de ventes d'art, mais l'artiste continue à exposer lors de petits salons à Anvers, de même qu'à l'exposition quadriennale et jubilaire de 1934[14],[15].
Henry Rul, veuf depuis 1911, meurt, à Viersel, à l'âge de 80 ans, le . Ses funérailles ont lieu le suivant[16].
Caractéristiques
Henry Rul, après sa formation académique, est davantage influencé par Théodore Verstraete qui l'incite à travailler d'après nature et à utiliser la couleur grise et, ensuite par Henry Luyten qui l'incite à illuminer sa palette. Ses sites de prédilection sont la Campine, les bruyères de Kalmthout et également, à partir de 1891, les Pays-Bas. Il est également, de manière plus occasionnelle un mariniste. Lors de l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897, il présente sept eaux fortes qu'il a gravées. Il est dès lors reconnu comme un moderniste modéré[4],[17],[18].
Réception critique
Lorsqu'en , il bénéficie d'une exposition personnelle à la salle de la rue des Douze mois à Anvers, le critique du quotidien Le Matin écrit:
«On connaît le talent de M. Rul, il a de la poésie, il comprend la nature. À notre avis, il abuse des tons violacés qui furent mis à la mode dans les cénacles anversois par Henry Luyten. […] La meilleure toile de ce salon est La Rosée s'en va. C'est un bon paysage, aux tons bien accordés, à la lumière franche, avec un premier plan résistant, ce qui n'est pas toujours le cas chez Rul. Ainsi, il nous paraît singulier dans La Sapinière, que les premiers sapins n'aient pas une silhouette plus pleine, plus robuste que les derniers. Parmi les morceaux agréables, nous citerons Le Ruisseau, un ruisseau bordé de saules qui s'échevèlent dans un coup de vent et fouettent un ciel sombre de leur feuillage d'un vert laiteux mis en valeur par les gris sur lesquels il se projette. […] Enfin, on constatera que M. Rul se distingue aussi comme mariniste. Son cadre de quatre marines est est tout à fait charmant[17].»
En , lors de l'exposition de 48 toiles d'henry Rul à Anvers, le critique du quotidien Le Matin écrit:
«S'il est vrai que le distingué paysagiste se répète souvent en ses petites pages enveloppées de brumes violettes, il s'entend aussi à soigner le morceau et à lui conférer la qualité par la finesse de la notation, comme dans ce paysage de fin d'automne, aux arbres grelottants qui semblent avoir encore plus froid encore, en se reflétant dans l'eau, , ou par l'émotion, ce qui est le cas pour le chef-d'œuvre de sa collection, La Dune, un grand tableau où l'on respire et qui donne bien la sensation de la pleine nature. C'est la campine que nous montre l'artiste, avec ses dunes de sable au dos pelé, desquelles s'accrochent, comme pour voiler leur nudité misérable, un manteau de bruyère tacheté de mauve. Le tableau reçoit toute sa vie d'un ciel mouvementé, d'une couleur superbe[13].»