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prélat catholique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri-François-Xavier de Belsunce[Note 1] (ou de Belzunce) de Castelmoron, né au château de La Force dans le Périgord le et mort à Marseille le , est un ecclésiastique français, évêque de Marseille de à sa mort.
Henri de Belsunce | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Henri-François-Xavier de Belsunce de Castelmoron | |||||||
Naissance | La Force |
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Ordre religieux | Compagnie de Jésus | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 84 ans) Marseille |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par Louis-Antoine de Noailles | |||||||
Dernier titre ou fonction | Évêque de Marseille | |||||||
Évêque de Marseille | ||||||||
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Durant la peste de 1720, il s'illustra par son courage et sa présence auprès des victimes. En , Louis XV le nomma évêque-duc de Laon et pair de France, en remplacement de Charles de Saint-Albin. Mais il refusa ce poste et ce fut Étienne-Joseph de La Fare qui fut nommé.
Henri François-Xavier de Belsunce de Castelmoron était le second fils d'Armand II de Belsunce de Castelmoron, marquis de Castelmoron, baron de Gavaudun, seigneur de Vieille-ville et de Born, grand sénéchal et gouverneur des provinces d'Agenais et de Condomais, et d'Anne Nompar de Caumont de Lauzun, sœur d'Antonin Nompar de Caumont, le célèbre duc de Lauzun. Son frère aîné se nommait Armand, il en eut deux autres, Antonin et Charles-Gabriel, et une sœur, Marie-Louise, qui fut abbesse de Ronceray.
Élevé dans la religion réformée, il se convertit au catholicisme à l'âge de 16 ans. Il fit ses études au collège Louis-le-Grand et entra chez les Jésuites en . Il les quitta en pour des raisons de santé. Il garda toujours de bonnes relations avec eux, ce qui fit écrire à Saint-Simon dans ses Mémoires : « Les jésuites [le] mirent hors de chez eux dans l'espérance de s'en servir plus utilement[1]. » Il fut ordonné prêtre en .
En , il perdit sa tante Susanne-Henriette de Foix de Candalle, et écrivit son premier livre sur sa vie.
Après avoir été vicaire général du diocèse d'Agen, il fut nommé à l'évêché de Marseille par le roi le , décision ratifiée par le pape le . Il resta évêque de Marseille pendant 45 ans, jusqu'à sa mort en .
En , le pape Clément XI condamna un livre de Pasquier Quesnel de l'Oratoire, estimant qu'il renfermait des erreurs : c'est la bulle Unigenitus, condamnant le jansénisme. Belsunce accepta la bulle et s'opposa vigoureusement à ceux qui protestaient — les dénommés « Appelants » — notamment les Oratoriens et plusieurs chanoines. Il ne se contenta pas d'interdire aux pères de l'Oratoire l'exercice de la prédication, il leur retira aussi l'administration des sacrements. Dans les querelles contre le jansénisme, il se prononça avec force contre ce mouvement et s'attira des ennuis avec le Parlement d'Aix.
L'événement qui marqua l'épiscopat de Belsunce fut la grande peste de Marseille de . Son attitude pendant cette période fut très courageuse. Beaucoup furent frappés de son dévouement auprès des malades. Il multiplia les gestes spectaculaires, en exorcisant le fléau du haut du clocher des Accoules. Ce fait est rapporté ainsi par Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe : « Quand la contagion commença de se ralentir, M. de Belsunce, à la tête de son clergé, se transporta à l'église des Accoules : monté sur une esplanade d'où l'on découvrait Marseille, les campagnes, les ports et la mer, il donna la bénédiction, comme le pape à Rome, bénit la ville et le monde (Urbi et Orbi) : quelle main plus courageuse et plus pure pouvait faire descendre sur tant de malheurs les bénédictions du ciel ? »[2]. Il fait des processions et consacre la ville au Sacré-Cœur pendant une messe célébrée le sur le cours qui porte désormais son nom[3]. Cette démarche lui aurait été suggérée par la visitandine Anne-Madeleine Rémusat. La basilique du Sacré-Cœur a été construite à l'occasion du bicentenaire de cette consécration.
À cette occasion, Belsunce déclara : « À Dieu ne plaise que j'abandonne une population dont je suis obligé d'être le père. Je lui dois mes soins et ma vie, puisque je suis son pasteur. »
L'évocation par Albert Camus de l'évêque de Belsunce dans son roman La Peste parait exagérée :
« Ici, le père Paneloux évoqua la haute figure de l'évêque de Belsunce pendant la peste de Marseille. Il rappela que, vers la fin de l'épidémie, l'évêque ayant fait tout ce qu'il devait faire, croyant qu'il n'était plus de remède, s'enferma avec des vivres dans sa maison qu'il fit murer ; que les habitants dont il était l'idole, par un retour de sentiment tel qu'on en trouve dans l'excès des douleurs, se fâchèrent contre lui, entourèrent sa maison de cadavres pour l'infecter et jetèrent même des corps par-dessus les murs, pour le faire périr plus sûrement. Ainsi, l'évêque, dans une dernière faiblesse, avait cru s'isoler dans le monde de la mort et les morts lui tombaient du ciel sur la tête[4]. »
Après la fin de l'épidémie, le prélat bénéficia d'un grand prestige. Pour récompenser son dévouement, et sur les recommandations de son oncle le duc de Lauzun, le Régent le nomma en à évêque de Laon. Il fit part au jeune roi Louis XV de sa renonciation à l'évêché de Laon, qui fut attribué à La Fare. Il préféra rester à Marseille, au milieu de ses habitants qui avaient connu la terrible épreuve de la peste.
En , Henri de Belsunce assista au synode provincial d'Embrun, réuni pour condamner les opinions jansénistes de Soanen, évêque de Senez. Après , il procède à une surveillance minutieuse des enseignements primaire et secondaire. Il favorise les Jésuites et leur nouveau collège qui porte son nom et qui s'installe rue des nobles, rebaptisée rue Belsunce[Note 2].
La présence de la franc-maçonnerie à Marseille est décelée par l'évêque en , qui écrit un mandement daté du à l’intention de l’intendant de police, en ces termes : « Je ne sais, Monsieur, ce que sont les Francmaçons (sic), mais je sais que ces sociétés sont pernicieuses à la religion et à l’État[5]. »
Il a été abbé commendataire non résident de l'abbaye des Chambons dans le Vivarais. Membre de l'académie de Marseille, il assiste à plusieurs réunions, en particulier à celle du qui accepte Voltaire comme membre associé. Il signe le procès-verbal sans réserve, ce qui démontre de sa part une tolérance inhabituelle dans de nombreuses autres situations.
De à , furent publiés sous sa signature les trois volumes de L'antiquité de l'église de Marseille et la succession de ses évêques. On pense aujourd'hui que le véritable auteur en est le père jésuite Claude Maire (-), son conseiller théologique et principal collaborateur. Durant les dernières années de sa vie, il constate avec tristesse un déclin de la pratique religieuse, surtout parmi les classes favorisées.
Henri de Belsunce meurt à Marseille le . L'évêché et la ville lui firent des funérailles solennelles. L'oraison funèbre fut prononcée par le père jésuite Alexandre Lenfant. Il institua l'hôpital de la Grande Miséricorde de Marseille, son légataire universel. Il fit quelques donations particulières aux jésuites, qui héritèrent de sa bibliothèque, à ses domestiques, aux indigents et à ses parents.
C'est de Belsunce que Victor Hugo parle quand il défend l'enseignement laïc et déclare : « L'enseignement religieux véritable, celui devant lequel il faut se prosterner, le voici : c'est le Frère de la Merci rachetant l'esclave, c'est Vincent de Paul ramassant l'enfant trouvé, c'est la sœur de charité au chevet du mourant, c'est l'évêque de Marseille au milieu des pestiférés, c'est l'archevêque de Paris affrontant avec un sourire sublime le faubourg Saint-Honoré révolté, s'inquiétant peu de recevoir la mort pourvu qu'il apporte la paix. »
Millevoye a chanté son dévouement dans le poème de Belsunce. L'abbé de Pontchevron a publié une biographie, en à Marseille.
De nos jours, on trouve :
La position adoptée par sa statue, les bras ouverts avec les paumes vers le haut font ressembler Belsunce à quelqu'un qui a les mains vides, d'où l'expression marseillaise « arriver comme Belsunce » alors qu'on est invité[10].
Dans l'album Dante d’Abd al Malik, la chanson Le Marseillais, l'auteur cite « Il est arrivé comme Belsunce dans notre quartier. »
Ses armes sont : « Écartelé, au premier, tranché d'or et d'azur, à la bande de gueules, qui est de Lauzun ; au deuxième, d'azur, à trois léopards couronnés d'or, qui est de La Force ; au troisième, écartelé, d'or et de gueules, qui est de Gontaut-Biron ; au quatrième, de gueules, à trois chevrons d'argent, qui est de Luxe. Sur le tout, écartelé, aux 1er et 4e d'or, à deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, qui est de Béarn ; aux 2e et 3e, d'argent, à l'hydre de sinople, ayant la première tête coupée et pendante, avec le sang qui dégoutte, de gueules, qui est de Belsunce[11]. »
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