Henri Edmond Joseph Delacroix naît au 15, rue Jean Bellegambe à Douai, où sa famille tient une quincaillerie. Le cousin de son père lui découvre du talent dès son enfance et devient son mentor. Il fait son apprentissage à Lille auprès de Carolus-Duran et d'Alphonse Colas. Il débute au Salon de 1881 en traduisant son patronyme «Delacroix» en anglais «Cross», pour se distinguer d'Eugène Delacroix, sur une idée de son ami le peintre François Bonvin[3].
Un peintre néo-impressionniste
D'abord naturaliste, Henri-Edmond Cross se lie d'amitié avec les peintres néo-impressionnistes, dont il partage les convictions anarchistes[4].
En 1893, il épouse Irma Clare (1849-1933), divorcée de l'écrivain Hector France, une Britannique d'une grande beauté dont il avait fait le portrait en 1891 (Madame Hector France [titre originel], musée d'Orsay)[5].
À partir de 1896, il collabore aux Temps nouveaux de Jean Grave en lui offrant dessins et lithographies (le premier dessin, L’Errant, n’était pas signé), ainsi que des aquarelles pour les tombolas de soutien au journal et à ses publications[4].
Il illustre d'une lithographie le roman de John-Antoine Nau, La Gennia, roman spirite hétérodoxe[3]. Suivent deux lithographies en couleurs, l'une paraît chez Ambroise Vollard (La Promenade, 1897), puis dans la revue Pan (Les Champs-Élysées, 1898)[3].
Il passe chaque été en Provence à partir de 1883 avant de s'installer définitivement à Saint-Clair dans le Var en 1891[7].
Inspiré par la lumière méditerranéenne, comme nombre de ses pairs, il peint des paysages sur les côtes provençales et dans l'arrière pays. Il représente aussi le travail des paysans à travers des scènes de genre.
Liste non exhaustive. Les sources indiquées donnent accès à la visualisation des œuvres. Les lieux sont classés par ordres alphabétiques (pays puis villes et noms).
«Je veux peindre le bonheur, les êtres heureux que seront devenus les hommes dans quelques siècles, quand la pure anarchie sera réalisée.» − Lettre à Paul Signac[97].
«Cross, Henri-Edmond Delacroix dit», in Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers du livre / Flammarion, 1985, p.81.
canalacademies.com, 29 janvier 2012, "Cross et le néo-impressionnisme, de Seurat à Matisse", Jacques-Louis Binet: "c’est de Cross que Matisse apprend la méthode «pointilliste». Résultats? D’abord une grande amitié, qui ne se démentira jamais, même quand leurs voies vont diverger.
Un tableau, Luxe, calme et volupté peint au retour à Paris, à l’automne 1904, en reprenant les aquarelles, prises sur le vif et la vue du golfe de Saint-Tropez, représenté dans Le Goûter."
Richard Thomson, Ruines théoriques, rhétoriques et révolution; Paul Signac et l'anarchisme dans les années 1890, Arts et Société, séminaire du 9 décembre 2010 (texte intégral).
Bibliographie
Françoise Baligand, Sylvie Carlier, Isabelle Compain, Monique Nonne, "Henri-Edmond Cross 1856-1910" , Edition: Musée de la Chartreuse de Douai / Somogy Editions d'Art, Paris 1998.
Collectif, Cross et le néo-impressionnisme, de Seurat à Matisse, Hazan, 2012, (ISBN978-2-7541-0589-7).
«De Seurat à Matisse, Henri-Edmond Cross et le néo-impressionnisme», exposition au musée départemental Matisse du au , présentée sur le site de La Tribune de l'Art.