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personnalité politique française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri-Auguste de Loménie, comte de Brienne du chef de sa femme[1], seigneur de La Ville-aux-Clercs, baptisé le à Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris[2] et mort le , est un homme politique français du XVIIe siècle. Il est secrétaire d'État aux Affaires étrangères de Mazarin pendant la minorité de Louis XIV.
Secrétaire d'État de la Guerre | |
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Secrétaire d'État des Affaires étrangères | |
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Secrétaire d'État de la Maison du Roi | |
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Secrétariat d'État de la Marine | |
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Anne d'Aubourg (d) |
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Henri-Auguste de Loménie est issu de la famille de Loménie, originaire de Flavignac en Limousin.
Il est le petit-fils de Martial de Loménie (mort le [3]), notaire du parlement de Rouen reçu le [4], conseiller secretaire du roi reçu , greffier du grand conseil en [5], secretaire des finances reçu le [6]), seigneur de Versailles du [7] à 1672[8], tué, selon une tradition, à la Saint-Barthélemy comme protestant, ou, selon une autre, étranglé dans les prisons du Châtelet, à l'instigation du maréchal de Retz qui voulait avoir ses terres[1] et de Jacquette Pinault.
Il est le fils d'Antoine de Loménie (né en 1560[9] et mort à Paris le [10]), seigneur de La Ville-aux-Clercs, secrétaire ordinaire du roi de Navarre pourvu le , puis de conseiller secrétaire des finances pourvu le [11], prisonnier des ligueurs en 1591[12] et enfermé au château de Pontoise[13], conseiller secrétaire du roi maison, maison, couronne de France reçu le [14] résigne en [15], ambassadeur extraordinaire auprès d'Élisabeth d'Angleterre le [16], secrétaire d'État de Navarre en 1598, huguenot converti au catholicisme en 1606, secrétaire d'État de la maison du roi en survivance de Beaulieu-Ruzé du [17] au , abbé de Notre-Dame de Josaphat de 1610 à 1612[18], secrétaire d'État de la maison du roi en titre du au et d'Anne Aubourg Porcheux (morte le [19]).
Il est le frère de
Le futur comte de Brienne est naturellement destiné aux charges publiques, et son père lui donne une excellente éducation. De 1601 à 1604, il est élève au collège de Boncour. De 1604 à 1609, il effectue un voyage en Europe qui le fait séjourner en Allemagne, en Pologne, à Vienne et enfin en Italie, par ordre de son père, pour le préparer à la carrière qu'on ambitionne pour lui. Il est de retour à Paris vers la fin de . En 1612, il se rend en Angleterre. Le , il est reçu conseiller, secrétaire du roi, maison et couronne de France sur résignation de son père[24]. Le , il est pourvu de la charge de secrétaire des commandements de Navarre, par brevet et lettre patente datés de Fontainebleau. Il en prête le serment entre les mains de Nicolas Brulart de Sillery, chancelier de France et de Navarre le [25]. Le Roi lui donne une commission pour signer en finance avec gages de 1 000 livres par an par lettres du dont il prête le serment le . Marie de Médicis, régente de France, le charge, en 1614, de négocier avec quelques députés des États généraux « dont les esprits étaient indisposés » et son habile intervention obtient d'eux la nomination d'un président agréable à la cour.
Du au , il est secrétaire d'État de la maison du roi en survivance de son père. Ses lettres de provision indiquent que le roi l'a nommé « ayant égards aux fidèles, signalés et recommandables services que son aimé et féal conseiller en ses conseils d'État et privé et secrétaire d'État de ses commandements et finances, messire Antoine de Loménie, chevalier, baron de La Ville-aux-Clercs a faits à la couronne depuis 25 ans en plusieurs charges et affaires d'importance, où il a été envoyé pendant le règne du feu roi, lequel avait servi aussi plus de 25 ans auparavant, et depuis son avènement à la couronne sans aucune discontinuation, sans y avoir épargné ni sa vie ni ses moyens »[26]. Il est reçu dans cette charge le [27]. Sa principale occupation est alors de son propre témoignage « d'accompagner le roi et d'acquérir l'honneur de ses bonnes grâces, à quoi [il] réussi[t] »[28]. En 1617, il obtient la survivance de maître des cérémonies et le il est nommé prévôt des ordres du Roi sur la démission de François Pot, seigneur du Magnet et de Rhodes, charge dont il démissionne à son tour le en faveur de son cousin, Charles de Loménie[29]. À cette occasion, il reçoit une lettre flatteuse de Louis XIII lui promettant de le nommer chevalier du Saint-Esprit à la prochaine promotion. En 1622, il devient commandant des Tuileries où il succède à Charles d'Albert, duc de Luynes, décédé le .
Le règlement du modifie les attributions des secrétariats d'État, les affaires étrangères étant désormais réparties entre trois départements[30]. Celui de son père est chargé de l'Angleterre, de l'Écosse, l'Irlande, Levant et Danemark. Le roi nomme en outre commissaire Henri-Auguste de Loménie avec le cardinal de Richelieu, le garde des sceaux d'Aligre et La Vieuville pour traiter sur les Anglais[31]. Il est ambassadeur en Angleterre du [32] à 1625, où il est chargé de négocier les clauses du mariage de la jeune sœur de Louis XIII, Henriette-Marie de France avec le prince de Galles. Le , il est reçu docteur et maître ès arts en l'université de Cambridge[33]. Le cardinal de Richelieu lui exprime sa satisfaction le « le roi a un extrême contentement de la façon avec laquelle vous avez été reçu, et du bon succès des affaires que vous avez traitées. Je n'attendais pas moins de votre dextérité et de votre bonne conduite »[34]. Le règlement du regroupe de nouveau les Affaires étrangères en seul un secrétariat confié à Raymond Phélypeaux d'Herbault[35]. Henri-Auguste de Loménie n'en voit pas moins confier des missions politiques délicates. Après la journée des dupes, il est envoyé le auprès de Michel de Marillac rechercher les sceaux[36] pour les donner à Charles de L'Aubespine[37]. C'est également lui qui est chargé le , de demander à la reine mère qui se trouve isolée au château de Compiègne de se retirer à Moulins[38]. Le [39], il est fait conseiller d'honneur au parlement de Paris[40] avec pouvoir d'y seoir, assister et avoir voix délibérative. L'arrêt porte les motifs les plus élogieux. Le parlement décide le que « le roi venant en son lit de justice, ledit sieur de le Ville-aux-Clercs n'aura séance en ladite Cour que comme secrétaire des commandements »[41]. Il n'en est pas moins reçu le [25]. .
Du au [42], il est secrétaire d'État en exercice de la maison du roi. En cette qualité il contresigne les actes royaux relatifs aux affaires domestiques et les brevets portant nomination des nouveaux officiers. Son département ministériel est chargé de l'administration de Paris, de l’Île-de-France, de l’Orléanais, de la Beauce, du Soissonnais, du Berry, de la Navarre et du Béarn[43]. En 1640, il est chargé d'annoncer à Marie de Hautefort sa disgrâce[38]. Dans ses fonctions il refuse d'être la créature de Richelieu et d'appartenir à aucun parti. À la fin du règne de Louis XIII, la cour l'accuse d'avoir conseillé à César de Vendôme, impliqué dans la conspiration de Chalais, visant Richelieu, de demander au roi la grâce de revenir en France. Brienne a l'impression de perdre le soutien du souverain. « Comme je remarquai alors que le roi ne me regardais plus d'un si bon œil, je pris la résolution de me défaire de ma charge après en avoir eu le consentement de la reine. La raison que je lui en donnai était que je serais hors d'état de la pouvoir servir tant que le roi vivrait mais que si Dieu venait à disposer de ce prince, je serais toujours prêt de faire ce qu'elle commanderait »[44]. Il résigne sa charge de secrétaire d'État le en faveur de Henri du Plessis-Guénégaud.
Après la mort de Louis XIII, il est rappelé aux affaires par la reine régente Anne d'Autriche, confiante dans son zèle et son affection et attachée à Mme de Brienne. Du au , il succède à Léon Bouthillier de Chavigny comme secrétaire d'État des affaires étrangères. Il est chargé des provinces de Bretagne, Provence, Brie et Champagne ainsi que Metz, Toul, Verdun et Sedan, ou encore la marine de Ponant et les pensions. Mazarin qui ne l'aime pas mais ne peut obtenir son éloignement le tient à l'écart de la rédaction des dépêches et des mémoires destinés aux plénipotentiaires français aux négociations de Westphalie. Brienne est chargé, en 1651, d'informer Monsieur et le parlement de Paris de l'exil du principal ministre. Par condescendance pour Anne d'Autriche, et quoique le retour de ce ministre lui paraisse devoir être funeste à la France, Brienne signe et expédie l'ordre du Roi qui rappelle le cardinal le [45]. Du au , il est ministre d'État[46] Mais il est progressivement évincé des affaires au profit d'Hugues de Lionne, lui aussi nommé ministre d'État le . Il est tenu à l'écart des négociations du traité des Pyrénées en 1659.
La disparition de Mazarin, le , ne lui permet pas de rétablir sa situation. Louis XIV n'attend rien de lui comme il ne s'en cache pas dans ses Mémoires pour l'instruction du dauphin « Le comte de Brienne, secrétaire d'État, qui avait le département des étrangers, était vieux, présumant beaucoup de soi, et ne pensant d'ordinaire les choses ni selon mon sens, ni selon ma raison »[47]. Le souverain déclare au fils du secrétaire d'État « Lionne est assuré de mon affection, et je suis content de ses services. Je prétends, Brienne, que vous agissiez de concert avec lui dans les Affaires étrangères et que vous écriviez à mes ambassadeurs tout ce qu'il mandera ou dira de ma part sans nouvel ordre de ma part »[48]. Le fils du comte de Brienne adresse au roi le un mémoire pour défendre ses « intérêts propres » où il demande « le libre et entier exercice de sa charge »[49]. Louis XIV se prononce en faveur de Lionne. Les Brienne père et fils doivent démissionner. Hugues de Lionne est chargé, par lettre de provision du , du département des Affaires étrangères[50]. Il prête serment le jour même.
Le comte de Brienne meurt le à Paris rue des Saints-Pères[51], dans l'hôtel de sa fille. Son corps est porté à Saint-Sulpice, sa paroisse et de là aux carmélites de Saint-Denis dont il était le fondateur[52] et où il est inhumé aux côtés de sa femme. Des témoignages éclatants de regrets lui sont donnés par ses anciens collègues. Le Tellier, devenu chancelier, dit en plein conseil, lorsqu'il en apprend la nouvelle, « qu'il n'avait jamais vu un homme plus intelligent dans les affaires, moins ébranlé dans les dangers, moins étonné dans les surprises, et plus fertile en expédients pour s'en démêler heureusement. » Et le roi Louis XIV ajoute : « Je perds aujourd'hui le plus ancien, le plus fidèle et le plus informé de mes ministres. »
Le comte de Brienne avait écrit un ouvrage pour l'instruction de ses enfants : Mémoires contenant les événements les plus remarquables du règne de Louis XIII et de celui de Louis XIV jusqu’à la mort du cardinal Mazarin
Le , Henri-Auguste Loménie assure par contrat une rente annuelle de 2 400 livres au couvent du Chasse-Midi et le gratifie d'une somme de 1 200 livres pour subvenir à ses premières dépenses[53]. En , il acquiert de César, duc de Vendôme, comte de la Marche, la terre de Boussac en échange de celle de la Ville-aux-Clerc[54]. Le , il achète à Richard Marpon, conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France, moyennant 390 000 livres le comté de Brienne, les baronnies de Pougy et de Thourotte[55]. Il échange aussitôt avec Pierre Pithou, conseiller au parlement, les baronnies de Pougy et de Thourotte contre les seigneuries de Chaudrey et de l'Isle-sous-Ramerupt[56].
En , il vend sa charge de secrétaire d'État 925 000 livres à Henri du Plessis-Guénégaud [57]. Le , il achète 500 000 livres la charge de secrétaire d'État possédée par Léon Bouthillier de Chavigny. La reine lui donne 200 000 livres[58]. Le [59], il revend au prince de Conti moyennant 200 000 livres un superbe hôtel conçu par l’architecte Clément Métezeau, quai Malaquais[60]. Par un traité du , il revend 900 000 livres sa charge de secrétaire d'État à Hugues de Lionne, 700 000 livres pour son fils et 200 000 livres pour lui[61].
Henri-Auguste de Loménie épouse, par contrat du [62] et à Saint-Eustache le [56], Louise de Béon (née en 1602, morte à Paris, paroisse Saint-Sulpice le [63]) comtesse héritière de Brienne[64], issue de l'illustre maison de Luxembourg par sa mère et de la maison de Béon par son père ; il en eut sept enfants:
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