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journaliste et écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hector de Callias, né le à Paris et mort le à Fontainebleau, est un journaliste et écrivain français. Il est l'époux de Nina de Callias, la Dame aux éventails de Manet.
Naissance | |
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Décès |
(à 46 ans) Fontainebleau |
Activité | |
Conjoint |
Hector Bénigne Richard de Callias est né le à Paris (ancien 3e arrondissement)[1]. Il appartenait à une « famille savoyarde ayant quelque ancienneté ». Il est, en effet, le fils du marquis Joseph de Callias (né au Noyer, en Savoie, le 12 ), ingénieur, homme de plume et surtout professeur de français[2]. Sa mère Bénigne Melzer était professeur de dessin de la ville de Paris et peintre sur faïence. Elle est la fille de Charles Louis Melzer peintre d'histoire, élève d'Antoine-Jean Gros.
Hector avait un frère, Horace de Callias, né le [3],[4].
Le , il épouse Anne-Marie Gaillard - connue ensuite sous le nom de Nina de Callias -, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, rue Drouot[1]. Arsène Houssaye, le directeur du journal où travaillait Hector de Callias - et témoin à son mariage - a raconté cette union :
« Hector de Callias, tout jeune alors, jouant les Boufflers et les Rivarol dans le Figaro et ailleurs, eut l'étrange idée de se marier, lui qu'on aurait presque pris pour M. de Cupidon, tant il était encore imberbe et évaporé. Mais il avait rencontré de par le monde chantant, Mlle Nina de Villars, qui ne lui apportait pas seulement un piano en dot, mais aussi cinquante mille livres de rentes. Pour un disciple d'Apollon, c'était inespéré ; mais, par malheur, il n'aimait point le piano. (...) Il vint me demander d'être son témoin avec Nieuwerkerque[5]. »
L'entente entre les deux mariés ne dure pas. Arsène Houssaye a fourni son explication de la discorde :
La rupture entre les deux époux se matérialise par la séparation de corps vers 1867. Et Hector de Gallias fait montre de distinction : « Dans cette conjoncture (son) attitude, malgré tous ses torts, aurait été celle d'un galant homme. M. Gaillard [père de Nina] lui ayant fait offrir une rente viagère de 3 000 francs pour faire défaut au procès, afin d'éviter le retentissement d'un débat contradictoire, il fit défaut, comme on le lui demandait, mais refusa la rente »[7].
Hector de Callias se fait remarquer, dans les années qui suivent son mariage, par des conduites qui lui valent l'attention de la police :
Ayant rompu tout lien avec elle, Hector de Callias assiste cependant à l'enterrement de Nina de Villard en . Oubliée de la plupart des célébrités ayant fréquenté son salon, elle fut portée en terre par une vingtaine de personnes seulement :
Hector de Callias meurt le à Fontainebleau (Seine-et-Marne), « dans une hôtellerie où il ne connaissait pas âme qui vive »[10], au numéro 10 de la rue de France[11],[12]. Arsène Houssaye a laissé ce récit des instants ultimes du journaliste :
« Sa mort fut douce : la servante de l'endroit lui apporta, dans son lit, son café après le déjeuner. Très éteint déjà, il lui dit : "Allume-moi ma pipe". Cette brave créature alluma la pipe et la passa à Callias. Il huma une gorgée de café et un nuage de fumée, après quoi il rendit son âme à Dieu.
Jeu de la fatalité ! Sa mère, un peintre distingué qui a toute une école de jeunes étrangères dans son atelier, passait la belle saison à Fontainebleau, tout inquiète de ne pas revoir son fils. Or elle demeurait tout juste en face de l'hôtellerie où avait échoué le journaliste. "Qui donc est mort ? demanda-t-elle, en voyant passer une bière." On lui répondit : "C'est un monsieur qui n'avait pas de papiers ; on a seulement trouvé sur sa table de nuit des mots pour rire qu'il adressait au Figaro." Je peindrais mal la douleur de cette vaillante mère qui a mis au monde un vrai peintre et un vrai poète ; le peintre, c'est Horace de Callias. Si on réunit un jour en un volume les maximes à la Chamfort d'Hector de Callias, le volume survivra[13]. »
Au moment de son décès, Les Annales politiques et littéraires ont dressé son portrait : «À ses débuts, il y a vingt-cinq ans environ, Hector de Callias apparut comme un altéré d'élégance et comme le plus gandin[n 2] des gens de lettres ; on ne disait pas encore gommeux[n 3]. Il était toujours vêtu des couleurs les plus tendres : dans sa toilette, le gris perle alternait avec la fleur de pêcher et le caca-d'oie. Il portait toujours la fine badine et ne se dégantait pas, même quand, par hasard, il s'asseyait pour quelque temps au café. Il ne collaborait guère qu'à des revues élégantes, aux couvertures glacées et dont les livraisons ressemblaient à des boites de bonbons. Il s'excusait de donner de la copie à L'Artiste, les jours où il s'encanaillait. Aucun de ses confrères ne semblait assez homme du monde ; il ne soupirait qu'après le high-life[n 4] et laissait volontiers échapper de ses poches des invitations sur bristol teinté, armorié et parfumé. (...) Morny, qui le protégeait, lui fit contracter un beau mariage. Mais sa prospérité ne dura qu'un temps. Bientôt Callias tomba dans l'ivrognerie»[14].
Hector de Callias a été rédacteur en chef du Courrier artistique que dirigeait Louis Martinet[15]. Il y tient une chronique du théâtre. Il écrit dans L'Éclair, journal littéraire qui paraît le dimanche[16]. Il collabore au Figaro, à la Gazette des étrangers, à la Revue du XIXe siècle, sous les pseudonymes de "Dorante" et de "Pierre Dax". Il signe "Toto" en 1868 au Gaulois[17],[18].
Il a été journaliste à L'Artiste, dirigé par Arsène Houssaye, où il écrit des chroniques sur le théâtre, sur les salons de peinture. Défenseur, entre autres, de l'opéra bouffe, il écrit par exemple, dans la livraison de de L'Artiste, après le départ d'Offenbach de la direction des Bouffes-Parisiens :
« j'ai pu m'assurer positivement d'une chose dont j'étais convaincu au fond, c'est que le théâtre des Bouffes a pris chez nous une profonde racine, et qu'il a ses destinées. (...) Après tout, ce qui est bon vaut toujours mieux que ce qui est mauvais, et un bon vaudeville est meilleur qu'une mauvaise tragédie. Le bouffe est le petit art que les maîtres n'ont pas dédaigné, à côté du grand art, et lui ont parfois accolé. Allant plus loin, on peut même dire qu'il n'y a ni grand art ni petit art, mais que tout ce qui est parfait en soi est beau et grand. Shakespeare et Molière ont fait beaucoup de bouffe, les anciens aussi, et ils étaient peut-être aussi sérieux que nous.
Offenbach n'a probablement pas été cherché si loin quand il a bâti son théâtre : il avait devant lui un exemple aussi grand et plus moderne, Rossini. (...) La bouffonnerie musicale, qui manquait en France, devait y être introduite, et elle le fut en effet. Offenbach sut, après les maîtres italiens, trouver des accents comiques, originaux et parisiens. En cela, malgré le germanisme de son nom, il fut italien. (...) Offenbach, quoi qu'on ait dit de lui, a toujours respecté la rime. Ses pipeaux sont légers, mais ils chantent. Je citerais cent de ses airs qui font fredonner et danser, non seulement Paris, mais l'Europe entière[19]. »
Il arrive que le verbe d'Hector de Callias suscite l'exaspération. En 1874, par exemple, Le Figaro écrit :
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