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historien et professeur iranien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Hashem Aghajari (en persan : سیدهاشم آقاجری, né en 1957) est un historien, professeur d'université iranien. Il critique le régime de la république islamique d'Iran qui le condamne à mort en 2002 pour apostasie à cause d'un discours où il appelle les Iraniens à « ne pas suivre aveuglément » le clergé islamique.
Il est né en 1957[1]. Vétéran de la guerre de 1980-88 contre l'Iraq, il y perd un frère et une jambe[2],[3].
Il enseigne l'histoire à l'université Tarbiat Modares (en), à Téhéran, depuis 1990. Il décroche un doctorat dans cette discipline en 1995[4].
Il est membre du mouvement qui soutient le président réformiste Khatami[5].
En juin 2001, à l'université d'Hamedan, il appelle à des réformes au sein du clergé chiite[2],[6]. Dans un discours intitulé « Islamic Protestantism », il appelle à une réforme religieuse de façon que les fidèles cessent de « suivre aveuglément le clergé »[3],[7]. Il est condamné en novembre 2002 à la peine capitale pour apostasie[8]. Ce verdict soulève de nombreuses protestations, dans le monde[6], mais aussi en Iran même. Ses étudiants organisent plusieurs jours de manifestations[9],[10]. Nasser Qavvami déclare que les propos de Hashem Aghajari ne justifient même pas une peine de prison[2]. Le président Khatami lui-même juge le verdict « inapproprié »[10]. En 2004, alors qu'il est détenu à la prison d'Evin, sa sentence est commuée en une peine de cinq ans d'emprisonnement avec interdiction d'enseigner pendant cinq ans à compter de sa sortie de prison[11],[12]. Il est privé de ses droits civiques pour la même durée[13]. Lors de ce second procès, il nie avoir porté atteinte à l'islam et affirme qu'il a seulement critiqué une interprétation des dogmes qui justifie l'oppression. Il est finalement libéré sous caution en août 2004[9],[14].
Il se prononce au sujet du crime d'apostasie lors d'un séminaire en 2008[15]. Pour lui, les sources islamiques ne prévoient aucune disposition pour punir l'apostasie. Au contraire, dans le Coran, le prophète de l'islam se voit rappelé à son rôle de simple messager : « Tu n'es pas souverain sur eux. » Le clergé chiite ne saurait se prétendre supérieur à Mahomet, s'exclame-t-il. Nulle part le Coran ne valide la contrainte en matière de religion : le combat armé n'est justifié que contre les tyrans[15].
En 2014, il est à nouveau condamné, à un an de prison, pour propagande contre le régime. Il avait prononcé un discours à l'occasion de l'anniversaire du jeûne de protestation d'un prisonnier politique réformateur[16]. Il est membre de l'Organisation des moudjahidines de la révolution islamique d'Iran (en), un mouvement politique réformiste[16].
Il donne des conférences à l'Institut d'études politico-économiques Porsesh de Téhéran sur la sociologie historique de l'Iran[17],[18].
En 2019, dans un article publié dans le magazine Iran-e Farda (« L'Iran demain »), il dénonce un régime politique rigide et incapable de se réformer[19]. Il prévient : « La révolution se produit lorsque le système est rigide et ne permet pas un changement pacifique, démocratique et légal basé sur le dialogue. » Il constate qu'un fossé se creuse entre les dirigeants et la jeunesse du pays[19].
En 2023, il se joint à l'appel d'une quinzaine de penseurs religieux libéraux à soutenir Abdolhamid Ismailzahi, le chef de file de la minorité sunnite, dans sa résistance contre le régime iranien[20],[21].
En 2003, il reçoit le prix Jan Karski de la Foundation for Moral Courage[1].
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