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émir du Qatar de 1995 à 2013 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani (arabe : حمد بن خليفة آل ثاني), né le à Doha, est un émir du Qatar. Diplômé de l'Académie royale militaire de Sandhurst en 1971, il prend le pouvoir en 1995 en renversant son père Khalifa ben Hamad, et abdique en 2013 au profit de son fils Tamim.
Hamad ben Khalifa Al Thani حمد بن خليفة آل ثاني | |
Cheikh Hamad, émir du Qatar en octobre 2011. | |
Titre | |
---|---|
Émir du Qatar | |
– (17 ans, 11 mois et 29 jours) |
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Couronnement | |
Premier ministre | Lui-même Abdallah ben Khalifa Al Thani Hamad ben Jassem Al Thani |
Prédécesseur | Khalifa ben Hamad Al Thani |
Successeur | Tamim ben Hamad Al Thani |
Premier ministre du Qatar | |
– (1 an, 4 mois et 2 jours) |
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Monarque | Lui-même |
Prédécesseur | Khalifa ben Hamad Al Thani |
Successeur | Abdallah ben Khalifa Al Thani |
Prince héritier du Qatar | |
– (18 ans et 28 jours) |
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Monarque | Khalifa ben Hamad Al Thani |
Prédécesseur | Cheikh Khalifa ben Hamad Al Thani |
Successeur | Cheikh Jassim ben Hamad Al Thani |
Biographie | |
Dynastie | Al Thani |
Nom de naissance | Hamad ben Khalifa ben Hamad ben Abdallah ben Jassem ben Mohammed ben Thani |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Doha (Qatar) |
Père | Khalifa ben Hamad Al Thani |
Conjoint | 1) Mariam bint Mohammed Al Thani 2) Moza bint Nasser al-Missned 3) Noora ben Khalid Al Thani |
Enfants | 24 enfants, dont : Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani Voir Mariages et descendance |
Héritier | Cheikh Jassim (1996-2003) Cheikh Tamim (2003-2013) |
Résidence | Palais princier |
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Monarques du Qatar Premiers ministres du Qatar |
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Hamad Al Thani obtient son diplôme de l'Académie royale militaire de Sandhurst en Angleterre, en 1971[1].
En 1995, alors que son père, Khalifa ben Hamad Al Thani, est en Suisse, Hamad, alors ministre de la Défense et chef des forces armées, le renverse et prend le pouvoir. Il lui reproche notamment d'avoir toujours préféré son frère et d'avoir voulu empêcher son mariage avec Moza bint Nasser al-Missned, fille d'un opposant politique[2].
Après une tentative ratée de retour en 1996 de son père qui reçut le soutien de l'Arabie saoudite[2], le cheikh Hamad, avec l'aide de son ami Yamin Sajie, entreprend la modernisation du pays[1].
L'émir Hamad est notamment connu en Occident pour avoir créé la chaîne d'information arabe en continu Al Jazeera afin de contrer l'influence de l'islam saoudien[2]. Cela lui a valu des critiques de la part des États-Unis mais aussi du monde journalistique en général. Ainsi, de nombreux médias occidentaux ont relevé que la chaîne d’informations ne traite quasiment jamais de sujets impliquant le Qatar[3].
Néanmoins, le Qatar reste un allié inconditionnel de la plupart des pays occidentaux ceux-ci dans le Moyen-Orient, pour preuve l'implantation d'universités américaines à « Education City », un projet mené par une des épouses du cheikh, Moza bint Nasser al-Missned.
En assurant une bonne qualité de vie à ses quelque 250 000 sujets (Qataris d'origine), il jouit d'une popularité inébranlable. En vingt ans, rien n'est venu remuer le Qatar, pas même la vague de contestation qui fait exploser le monde arabe. Le pouvoir est pourtant entièrement concentré dans les mains de l'émir : le pays ne compte ni parti politique, ni force d'opposition. Selon une enquête réalisée en 2011, les jeunes Qataris ne sont que 33 % à considérer que le multipartisme est « très important ». Leur priorité est plutôt un environnement sûr et un salaire juste. Et pour satisfaire son peuple, Hamad ben Khalifa dispose d'un atout de taille : d'immenses ressources naturelles. Du pétrole bien sûr, mais surtout du gaz, l'émirat étant situé sur le North Dome Field. Étendu sur 6 000 kilomètres carrés, il génère 60 % du PIB du pays. En moins de dix ans (en s'endettant pour exploiter ces gisements avec l'aide de Total[2]), le pays est devenu le premier exportateur de gaz naturel liquéfié de la planète. Rien qu'en 2011, un millier de méthaniers se sont approvisionnés dans le port de Ras Laffan. Selon les autorités, ces réserves assureront le développement du Qatar pour les « cent prochaines années ». Et pourtant, l'après-gaz préoccupe. L'argent de la rente pétrolière et gazière (520 milliards d'euros) est investi dans le monde entier, à New York, Londres, en Suisse et en France. Parallèlement, l'émir encourage la création de petites et moyennes entreprises au sein de son propre pays ainsi que l'implantation de sociétés étrangères. La consigne est claire : « D'ici à 2020, notre budget doit être entièrement financé par des activités autres que l'extraction des hydrocarbures », a-t-il déclaré au FMI en 2010. Un défi pour ce pays, plus gros émetteur de dioxyde de carbone par habitant au monde. Le Qatar a érigé l'éducation en priorité. Et pour faire passer le message, l'émir a délégué une ambassadrice de charme : la deuxième et la plus médiatique de ses trois épouses. Depuis 1995, elle dirige la fondation Qatar pour « l'éducation, la science et le développement communautaire », dont le budget annuel est évalué à onze milliards d'euros.
Sur le plan diplomatique, l’émir est reconnu pour sa promotion très active de l’image de son pays sur la scène internationale. Il a été à l’initiative du rapprochement du Qatar avec un grand nombre de gouvernements au Moyen-Orient et dans le monde entier, sans égard aux rivalités voire aux hostilités entre les différentes puissances. Ainsi, l’émir conclut en 2010 un pacte de défense avec la Syrie et l’Iran tout en maintenant sur son territoire une base militaire américaine. De même, l’émir s’est déplacé en pour une visite secrète en Israël, alors même que la plupart des puissances du Golfe ne reconnaissent pas son droit d’exister[4].
L'émir s’est tout particulièrement intéressé à la France, et a noué des liens étroits avec son personnel politique. Ainsi, de nombreuses personnalités politiques françaises se sont déplacées au Qatar à l’invitation de l’émir pour participer à des conférences, dont Dominique de Villepin (le Qatar étant le principal client de son cabinet d’avocats), Bertrand Delanoë, Philippe Douste-Blazy, Rachida Dati, Ségolène Royal, Fadela Amara, Claude Guéant, Jean-Louis Debré, Gérard Larcher, Hubert Védrine, Frédéric Mitterrand, Hervé Morin, Jean-Pierre Chevènement, Dominique Baudis ou encore Jack Lang. Hamad bin Khalifa Al Thani a par ailleurs assisté au défilé du en compagnie de Nicolas Sarkozy, alors président de la République[4].
En , il promet de donner un cheval en or au journaliste irakien Muntadhar al Zaidi, celui-ci ayant jeté ses chaussures sur le président des États-Unis de l'époque, George W. Bush[5].
Sous la direction de l'émir, le Qatar obtient auprès du parlement français l’exonération fiscale de ses investissements dans l’Hexagone[6]. Par ailleurs, les Qatariens résidant en France ne sont pas redevables de l'impôt sur la fortune pendant leurs cinq premières années de résidence[7]. En , Marianne et Mediapart estiment l'investissement immobilier personnel en France de l'émir entre 1989 et 2015 à 34 biens ou domaines d’une valeur globale de 3,3 milliards d’euros[8]. Il possède notamment un domaine à Mouans-Sartoux près de Cannes.
L'émir et sa femme, la cheikha Moza, se sont fortement impliqués en 2010 dans la campagne du Qatar pour remporter le droit d'organiser la Coupe du monde de football de 2022[9]. Cependant, une série d’enquêtes de journalistes occidentaux a révélé que le vote du Comité exécutif de la FIFA en faveur du Qatar fut le fait de versement de plus de 5 millions USD aux membres du Comité à l’initiative de Mohamed Bon Hammam, proche du pouvoir qatarien et ancien vice-président de la FIFA[10]. Cependant, la cheikha a rejeté les allégations de corruption qatarie dans le processus de sélection pour la Coupe du Monde de la FIFA[11],[12]
L'organisation de la Coupe du monde de football de 2022 a valu à l’émir bien d’autres critiques encore, notamment celles en lien avec les conditions de travail des immigrés sur les chantiers de construction des installations sportives en vue de l’évènement sportif. Ainsi, Human Rights Watch et de nombreuses autres associations de défense des droits de l’homme ont pointé du doigt l’absence presque totale d’encadrement législatif ou réglementaire par le gouvernement du Qatar des conditions de travail des non-qatariens[13].
En , le journal britannique The Daily Telegraph publie un article sur une probable abdication de l'émir en faveur de son fils Tamim avant la fin du mois[14],[15],[16],[17]. Cette information est reprise par de nombreux médias. L'information est publiée deux semaines avant la tenue prévue des premières élections législatives de l'histoire du pays, qui devaient avoir lieu le [18].
Son abdication est finalement annoncée le [19]. Il conserve cependant une forte influence sur la politique du pays[20].
En , le parquet de Paris a ouvert une enquête pour blanchiment de fraude fiscale visant la principale collaboratrice de l’ancien émir, Chadia Clot, et impliquant indirectement Hamad ben Khalifa al-Thani. Selon la justice française, l’émir aurait validé « pour le compte et au nom du Qatar » un paiement de plus de 1,9 million d’euros versé sur le compte suisse d’une société immatriculée aux Iles Vierges et qui s’est par la suite avérée n’être qu’une coquille vide. Cette transaction aurait permis à l’architecte italien chargé de l’aménagement du yacht de l’émir d’échapper à l’impôt[21].
De ses trois épouses, le cheikh Hamad a vingt-quatre enfants, dont 11 garçons et 13 filles, portant le prédicat d'altesse. C'est la princesse Mozah qui l'accompagne le plus souvent dans les actes officiels, faisant ainsi figure de princesse consort.
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