Hôtel de préfecture du Val-d'Oise
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L'hôtel de préfecture du Val-d'Oise est un bâtiment édifié à la fin des années dans la ville nouvelle de Cergy-Pontoise pour accueillir les services préfectoraux du Val-d'Oise, l'un des départements qui viennent alors d'être créés en Île-de-France.
Architecte | |
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Construction |
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Occupant |
Préfecture du Val-d'Oise (d) |
Usage |
Hôtel de préfecture (d) |
Région | |
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Département | |
Commune |
Gare |
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Coordonnées |
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Cas unique en France métropolitaine, il est situé sur le territoire de la commune de Cergy, alors que le chef-lieu du département est de jure la commune limitrophe de Pontoise.
La construction de cet édifice fait suite à la création du département du Val-d'Oise, dans le cadre de la réorganisation de la région parisienne. Promulguée en , cette création ne devient effective que le ; durant l'intervalle, un préfet délégué est nommé en la personne d'André Chadeau.
Dans un premier temps, ses services préfectoraux occupent des préfabriqués à Pontoise (commune choisie comme chef-lieu du département en ), sur un terrain que le conseil général de Seine-et-Oise a acheté pour y construire une école normale d'instituteurs[1].
Pour remplacer ces locaux provisoires, Paul Delouvrier, alors délégué général au district de la région de Paris, se voit proposer plusieurs édifices par Adolphe Chauvin, sénateur de Seine-et-Oise et maire de Pontoise, parmi lesquels l'abbaye de Maubuisson à Saint-Ouen-l'Aumône, et le château de Marcouville (d) dans la vieille-ville de Pontoise[2],[3],[4].
Delouvrier, qui n'est pas satisfait de ces propositions, décide de bâtir un nouvel édifice, dont il définit l'emplacement au cours d'une reconnaissance par hélicoptère[2]. Il choisit un site occupé par des champs de betteraves, dans une boucle de l'Oise, à égale distance de la vieille-ville de Pontoise et du village de Cergy[5]. Ce choix, acte fondateur transcrivant territorialement un projet politique[6], résulte d'une vision audacieuse consistant à bâtir d'abord la préfecture afin que le reste suive, commerces, services, logements[7]. La construction de la préfecture est ainsi le premier chantier de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise[8].
La préfecture est bâtie sur les plans de l'architecte Henry Bernard (assisté de Robert Decosse et Pierre Mougin), et décoré par Joseph-André Motte, avec des sculptures de François Stahly[9].
Bernard présente les études préliminaires au préfet Chadeau en [10]. Mais, à partir du , les agriculteurs de Cergy occupent le terrain destiné à la préfecture afin d'empêcher sa construction, car ils refusent d'être expropriés de leurs terres pour laisser la place à la ville nouvelle. Ils sont évacués le [3] pour permettre le début des travaux. Mais devant l'échec des négociations sur le montant des indemnisations, ils réitèrent leur action en en interrompant le chantier, entraînant l'intervention des CRS[3],[11]. Le bâtiment est finalement inauguré le [12] par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Raymond Marcellin[3] (une plaque commémore cette inauguration[a]).
L'hôtel de préfecture donne ensuite son nom au quartier qui se construit autour de lui, Cergy-Préfecture[b], ainsi qu'à la gare de Cergy-Préfecture, ouverte en .
Le parc de la préfecture est créé en par le paysagiste Allain Provost[c]. Il reçoit par la suite le nom de François Mitterrand, ancien président de la République française, et bénéficie d'une rénovation[13] entre [14] et [15].
Le bâtiment utilise l'encorbellement de manière à former une pyramide renversée, le tout posé sur un socle vitré[16]. L'ensemble mesure 20 mètres de haut, sur six étages, et occupe au sol un carré de 60 mètres de côté[17], pour un total de 27 600 m2 de plancher[18]. Fait de béton précontraint, d'aspect poli, ses fenêtres ont un châssis d'aluminium[17].
Le motif de la pyramide inversée est semblable à l'hôtel de ville de Boston[19],[20],[21],[22], quoique la référence ne semble pas revendiquée par l'architecte[5].
Le travail de l'architecte Henry Bernard répond à la demande d'un « témoignage d'architecture contemporaine » formulée par le ministère de la Culture (dirigé à l'époque par André Malraux), chargé de la maîtrise d'ouvrage[19].
Bernard résume en ces termes sa volonté de l'ouvrir sur l'extérieur : « plutôt que de faire la préfecture au fond d'une place, j'ai tenté de faire une place au milieu de la préfecture »[23] ; il souhaite en faire une « maison de verre », qui est « transparente et accessible en permanence »[d].
Pourtant, Ionel Schein commente ainsi son œuvre dans Paris construit : « L'ensemble des préfectures construites ou actuellement en construction gardent, toutes, une fidélité, un attachement à la notion napoléonienne de représentativité et de « gardiennage » de l'ordre public assumée par le haut fonctionnaire, maître des lieux. Faire une préfecture en forme de pyramide posée sur sa pointe, est-ce une prouesse idéologique ? Est-ce un renversement des valeurs ? Non, pas ici : bien au contraire. L'architecture est ici contemporaine du temps historique de sa construction. Toute autre interprétation est vaine. »[24]. D'autres auteurs soulignent la parenté de la forme pyramidale avec les pyramides d'Égypte et le pouvoir pharaonique[25]. Et même si la référence n'est probablement pas délibérée, il reste la volonté d'imposer une forme clairement identifiable[26]. D'autres enfin, voient dans le travail de Bernard un « style pompier » et une « architecture-cendrier » en référence à la forme de l'édifice[20].
Quoi qu'il en soit, l'architecture du bâtiment, diversement reçue, n'a pas vraiment permis de rassembler les habitants, la ville se développant autour de plusieurs pôles sur des modèles urbains distincts[6].
Lors de la Biennale d'architecture de Venise en , Rem Koolhaas présente la préfecture parmi d'autres bâtiments publics d'Europe, dans son exposition intitulée Public Works: Architecture by Civil Servants[27].
Plusieurs œuvres d'art entourent la préfecture :
Titre | Auteur | Localisation | Notes | Installation | Coordonnées géographiques | Photo |
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Le Retour du marché | Joseph Erhardy | Parvis de la préfecture | 49° 02′ 08″ N, 2° 04′ 40″ E | |||
Don Quichotte[28] | Charles Gir | Parc de la préfecture | 49° 02′ 05″ N, 2° 04′ 40″ E | |||
E. Stephens | Parc de la préfecture | Monument aux morts de la Seconde Guerre mondiale représentant une flamme en gré rose. | 49° 02′ 06″ N, 2° 04′ 38″ E |
Plusieurs tournages ont eu lieu sur le site de la préfecture.
Ainsi Éric Rohmer, qui qualifie la préfecture de « chose à l'envers »[29], tourne L'Ami de mon amie en dans le quartier ; le film s'ouvre sur le parvis du bâtiment[30].
Dans le film I… comme Icare, réalisé par Henri Verneuil en , la préfecture tient lieu de palais du gouvernement pour l'État fictif dans lequel se déroule l'action[31],[32],[33].
En , pour son documentaire Je ne sais pas si c'est tout le monde, le chanteur Vincent Delerm filme plusieurs scènes à Cergy, notamment sur le parvis de la préfecture et dans le parc François-Mitterrand[34]. En , le parvis de la préfecture est l'un des deux décors apparaissant dans le clip de Twins Phoenix reprenant la chanson Je suis un homme de Zazie[35],[36].
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